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Les champs à missiles "souterrains" du CGRI se sont-ils déjà multipliés à travers le Moyen-Orient?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le missile souterrain tiré lors de la manœuvre "Grand Prophète 14", le 29 juillet 2020. ©Tasnim News/capture d'écran

Un avion cargo Antonov transportant des camions Oshkosh militaires américains a dû atterrir lundi soir à l’aéroport israélien Ben Gourion, pour se faire livrer les batteries de missiles à courte portée Dôme de fer que l'armée américaine a fini par acheter. Non pas parce que le concepteur sioniste a pu en réparer de grosses failles qui ont fait d'elles des passoires, mais plutôt parce que les États-Unis disent ne disposer que de THAAD conçu pour intercepter et détruire les missiles balistiques à moyenne portée dans leur phase terminale, qu'ils ont par conséquent besoin d'une DCA à courte portée. Mais quelle poisse!

La supposée première puissance militaire du monde paie 373 millions de dollars pour acheter deux batteries disponibles (!) dans le commerce à Rafael, qui comprenaient 12 lanceurs, deux capteurs, deux centres de gestion des remparts et 240 intercepteurs, mais qui sont totalement inaptes à faire face aux roquettes de Gaza ou encore aux missiles du Hezbollah, comme cela a été prouvé à chaque escalade de tensions avec Gaza.  

Pour de nombreux observateurs, le récit colporté par la presse d'Israël n'explique pas tout dans ce qui est la raison de cet achat et livraison précipités. Et pour la comprendre, il conviendrait peut-être de renvoyer au récent exercice militaire d'envergure que l'Iran a tenu les 28 et 29 juillet sous le nom "Grand Prophète-14". Cet exercice a été marqué par l'usage exclusif des missiles de courte portée et il semblerait que les USA en auraient compris le message : au deuxième jour de la manœuvre « Grand Prophète 14 », beaucoup d'inattendus se sont produits. Un nombre impressionnant de tir de missiles balistiques de haute précision, tactiques, et de courte portée, soit des missiles très précis, équipés d’une tête à caractère hautement explosif. Ces engins ont été tous de la famille Fateh (Fateh-110  Hormuz, Khalij-e-Fars (sol-mer) ou encore le Fateh 313 dont la marge d'erreur est de trois mètres°. Il s'agit de missiles qui n'ont coûté à l’Iran qu'en moyenne 150 000 $ alors que le missile balistique russe, Iskander, avec les mêmes caractéristiques, coûte à peu près 3 millions $ et que le Tomahawk américain, 1.5 millions $.

Rappelons que les missiles de longue portée iraniens, Shahab 3,  Sejjil et  Qadr dont l'ogive pèse de 700 à 1000 kg, coûtent, chacun, quelques millions de dollars au ministère de la Défense, ce qui revient à dire qu'avec les frais nécessaires à la fabrication d’un missile Sejjil, on saurait fabriquer des dizaines de missiles de classe Fateh, de portée de 300 à 700 kilomètres, avec une tête à 500 kg.

Alors le message pigé? 

Au stade actuel des évolutions en Asie de l'Ouest, l'Iran ne juge plus nécessaire de faire appel à ses missiles de longue portée. les alliés de l'Iran répartis à travers tout le Moyen-Orient et concentrés tout autour de l’entité sioniste auront, eux, besoin des engins de courte portée. Idem pour l'Amérique qui s'apprête à s'engager dans une logue et épuisable guerre d'usure contre une Résistance syrienne et irakienne avec qui elle est contiguë. L'axe US/Israël pourrait parier que d'énormes quantités de Fateh-110, missile tactique, de courte portée et précis,  gîtent dans des stocks d'armes au Liban, en Syrie et en Irak. C'est le rapport qualité prix ou ce principe d'économie trop cher aux capitalistes.

Pour la petite histoire,  Fateh-110 est aussi connu sous le nom de « missile du Liban », puisqu’ils avaient été fabriqués, au départ pour le Hezbollah. Le Secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah l’a récemment rappelé lorsqu’il a annoncé sa présence (Fateh-110, NDLR) dans l’arsenal du Hezbollah dès l’été 2006. Si la Résistance n'y avait pas eu recours, c'est  parce que les conditions de cette guerre ne l'exigeaient pas. Cela revient à dire que le Fateh-110 est aux portes d'Israël depuis 14 ans. Chacun de ces engins est capable de détruire un site vital et stratégique d’Israël, une centrale [nucléaire, électrique,… ] ou une raffinerie.

Mais les exercices Grand Prophète -14 contenait un second message : ce concept de champ à missile qui consiste à faire tirer des engins comme Fateh-110 à partir des cartouches enterrés a fait l'économie du personnel et des lance-missiles. Il y va évidemment de principe de surprise, propre à la doctrine de guerre symétrique dans la mesure où tout mouvement sur la terre peut être détecté par des drones de reconnaissance ou bien des satellites, mais qu'avec cette tactique, tout reste secret jusqu'à la dernière minute. Les stratèges militaires US/Israël qui disent savoir tout sur l'Iran, auraient aussi intérêt à faire remarquer que les champs à missiles ne seraient une nécessité pour l'Iran,  vu sa vaste étendue et ses dizaines de villes balistiques souterrains et ces centaines de silos à missiles; Il en est tout autre pour le sud du Liban ou encore la Syrie ou Gaza....Au bon entendeur le salut! 

Mais pour le Liban tout est différent. Là, Israël n’a jamais osé viser un seul convoi, vu la dissuasion créée depuis 2006 par la Résistance. Et qui plus est, des milliers de missiles et roquettes ont été ajoutés, ces dernières années, à l’arsenal du Hezbollah ; les Israéliens les estimant à plus de 100 000.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV