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Libye: l'état major algérien s'explique

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Les militaires de l'ANP devant le site gazier d'In Amenas, en janvier 2013. ©Reuters

Alors que le conflit libyen est entré dans une phase sensible et que toute réaction démesurée de la part de chacune des parties concernées pourrait rendre de plus en plus compliquée la situation tragique de ce pays stratégique de la Corne de l'Afrique, des rumeurs ont circulé sur les réseaux sociaux selon lesquelles le chef d'état-major de l'armée algérienne a évoqué la disposition de l'armée pour une intervention militaire directe dans la guerre libyenne. Mais peu après, le ministère algérien de la Défense a démenti les allégations imputées au haut responsable de l'armée du pays.

Le ministère algérien de la Défense a démenti jeudi la nouvelle dans un communiqué rejetant les déclarations attribuées à Saïd Chengriha, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), selon lesquelles l’armée algérienne s’apprêtait à une intervention militaire en Libye.

Certains comptes actifs sur des réseaux sociaux ont partagé des informations fausses et sans fondement attribuées au chef d'état-major interarmées concernant les récents développements en Libye.

Selon l'Agence de presse Anadolu, des informations imputées au chef d’état-major de l’ANP ont été partagées sur les pages des réseaux sociaux ces derniers jours, laissant croire que cet officier de haut rang de l'ANP a fait part de la disposition de l’armée à une intervention militaire en Libye en vue de protéger la sécurité du pays.

Le ministère algérien de la Défense a néanmoins démenti les rumeurs ne visant qu’à semer le chaos et à induire en erreur l’opinion publique, en se basant sur des plans plus que douteux.

Le communiqué rappelle par ailleurs la position unitaire de l'Algérie sur toutes les parties en lice en Libye, appelant également à un dialogue inter-libyen dans le but de parvenir à une solution politique durable, étant le prélude à la stabilité et à la prospérité de ce pays riche de la Corne de l’Afrique.

L’Algérie et la Tunisie ont sur la table pour le moment tous les plans, permettant une issue pacifique à la crise libyenne. Alors que les militaires du gouvernement d’Union nationale (GNA) de Fayez Al-Sarraj, soutenu par Ankara, tentent de réduire la distance avec les positions de l’Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar, l'ANL a, elle, déployé des systèmes de défense antimissile pour contrer les militaires pro-turcs.

L'armée du général Haftar a annoncé qu'elle avait déployé des systèmes de défense aérienne autour des deux lignes de contact avec les militaires fidèles au GNA qui est soutenu, rappelons le, par les forces turques.

Les systèmes de défense aérienne russes déployés près de Syrte et de la base d'al-Jofra. ©Fars News

Ahmed al-Mesmari, porte-parole des forces commandées par Haftar a déclaré hier jeudi que la DCA avait été installée non-loin de la ville de Syrte et de la base aérienne d'al-Jofra, pour contrer toute possible attaque.

Selon la chaîne Al-Arabiya, Al-Mesmari a prétendu que le ciel serait sécurisé par le déploiement de ces systèmes de défense anti-missile aux alentours de Syrte.

La Coalition nationale libyenne reconnue par l’ONU qui dispose de drones et d’ armes de fabrication turque, a fait de grandes percées face aux forces de Haftar soutenues par l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, depuis avril, en les repoussant vers la ville de Syrte, située sur la côte méditerranéenne.

De l'autre côté, les forces attachées à l’ANL ont abattu plusieurs drones turcs, en utilisant des systèmes de défense antimissile russes. Les forces du GNA d’al-Sarraj ne sont pas de leur part restées les bras croisés et ont bombardé les systèmes anti-aériens russes avec des drones turcs.

La géographie de Syrte et d'al-Jofra sur la carte et la position des forces en lice en Libye. ©Fars News

Cependant, le gouvernement égyptien, en tant que soutien régional du maréchal Haftar, a mis en garde depuis juin contre toute opération militaire de l’armée du GNA autour de Syrte et d'al-Jofra, qualifiant les deux zones « lignes rouges » du Caire. Mais, la Turquie et l’armée fidèle à Sarraj, au mépris de la menace de l’Egypte, se préparent à une nouvelle opération visant à prendre le contrôle des deux villes stratégiques.

La Libye est déchirée aujourd’hui entre deux gouvernements parallèles qui existent à son est et à son ouest; le GNA, dirigé par Fayez Al-Serraj à Tripoli dans l’ouest et le gouvernement de Tobrouk dans l'est et soutenu par l’armée de Khalifa Haftar.

Cette dernière a lancé une attaque d’envergure contre Tripoli en avril 2009, alors que plusieurs pays européens et arabes le soutenaient. Après plus d'un an, elle n’a pas réussi à pénétrer dans la ville. Il convient de rappeler que le GNA est soutenu par la Turquie et le Qatar.

Après avoir pris le contrôle de la partie sud de Tripoli et de la ville de Tarhuneh à 80 km au sud-est de la capitale, les forces pro-turques d’al-Serraj ont commencé à avancer vers la ville de Syrte début juin.

Selon des responsables libyens, le GNA cherche à reprendre le contrôle des bases de Syrte et d'Al-Jofra, tandis que pour éviter l'éclatement d'un conflit militaire, les pays pro-Haftar tentent d'empêcher que les forces de ce dernier n'avancent plus en profondeur des régions orientales. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV