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McKenzie : «Mon expérience avec l'Iran me dit qu'ils (Iraniens) vont répondre.»

L'aciérie de Pennsylvanie. (Photo publiée sur Twitter)

Le modus operandi est le même : Un sixième incendie s'est déclaré suite à une mystérieuse explosion ce samedi 18 juillet dans l'usine d'aciérie d'Enbrige en Pennsylvanie, poussant les employés à une évacuation urgente, et les officiels, totalement pris de courts, à de la cacophonie. La version officielle qui n'évoque guère cette série noire déclenchée dimanche dernière par une explosion géante à bord de l'USS Bonhomme Richard que la première puissance militaire du monde a mis quatre jours pour maîtriser, dit comme les autres fois ne connaître ni l'origine de l’incident ni son ampleur, se contentant d'un « heureusement il n'y a pas eu de victime ».

Et pourtant, peu de personnes au sein des milieux militaires US seraient enclines désormais à maudire le hasard dans cette cascade d'explosions et d'incendies qui semble de façon parfaitement intelligente choisir sa cible infrastructurelle ou militaire, son lieu, (côte ouest américaine) et l'ampleur des dégâts infligés, dans une logique de nuisance parfaitement asymétrique: une centrale électrique, deux aciéries, une usine chimique et un navire expéditionnaire de plus d'un milliard de dollars qui s'apprêtait à accueillir une vingtaine de F-35 à bord avant de partir en mission.

Interrogé par les journalistes, la marine US préfère pour l'heure feindre l'ignorance : « Nous ne connaissons pas l’origine de l’incendie, ni encore l’étendue des dégâts. Il est trop tôt pour faire des prédictions ou des promesses au sujet de l’avenir du navire. Nous ne pouvons tirer aucune conclusion avant les résultats des enquêtes. »

Visiblement la confusion est totale au sein du Pentagone face à un phénomène totalement nouveau qui rappelle étrangement la série d'explosions et d'incendies que vient de vivre l'Iran dont l'un, s'étant produit à Natanz soit dans un site nucléaire ultra sensible, a même poussé les analystes atlantistes à des hypothèses les plus saugrenues, genre, une possible frappe au drone ou encore au F-35 israélien  contre l'usine de l'enrichissement iranien.

Fraîchement arrivé du Moyen Orient où il a fait le terrible constat qu'en Irak tout comme en Syrie, la défaite militaire US était totale et que pour tout en tout, les USA ne sauraient être désormais davantage qu'un simple coordinateur des milices terroristes, McKenzie, le chef du CentCom a estimé cette semaine et sans doute au contact des premières donnés concernant le tragique destin de l'USS Richard que l'Iran riposterait au coup de Natanz : «Mon expérience avec l'Iran me dit qu'ils (Iraniens) vont répondre». En avançant une telle certitude, le commandant en chef de la super milice qu'est le CentCom, reconnaît la responsabilité et l'implication US dans cet acte de sabotage commis à Natanz.

Mais le jeu vaut-il la chandelle? 

Le Bulletin of the Atomic Scientists fait paraître le 15 juillet, un article avec pour titre « Explosion à Natanz : saboter le programme nucléaire iranien, pourquoi cela pourrait avoir un résultat inverse ? ». À le lire, la réponse à la question est négative. 

« Une explosion et un incendie dans un atelier de l'installation nucléaire iranienne de Natanz, le 2 juillet, ont été suivis d'une vague de spéculations sur la cause. Peut-être qu'un gouvernement étranger avait mené une cyberattaque ou qu'un gazoduc souterrain avait simplement explosé par accident. L’Organisation iranienne de l’énergie atomique a annoncé, le 5 juillet, avoir déterminé la cause, mais qu’elle retenait cette information pour des « raisons de sécurité ». Pourtant, il y a de plus en plus de preuves circonstancielles qu'Israël et les États-Unis ont été impliqués dans ce qui était un acte délibéré de sabotage.

Il existe également un important débat sur l’impact de cet incident sur le programme nucléaire iranien. Les autorités iraniennes estiment que l'incident retarde de plusieurs mois la production de centrifugeuses avancées. Des experts extérieurs sont allés plus loin, réclamant un recul d'un ou deux ans. Si les États-Unis ou Israël ont participé à l'accident, les hauts responsables de la CIA et du Mossad pourraient se réjouir de leur succès. Mais une telle opération en vaudrait-elle la peine, étant donné la réponse probable de l’Iran ?

« La réponse est non. Le sabotage n’est pas une solution à long terme au problème politique posé par le programme nucléaire iranien. Au contraire, un examen plus approfondi du calcul de Téhéran, y compris le débat politique interne de l’Iran, révèle que les opérations secrètes ne feront que saper les efforts de non-prolifération à long terme. Téhéran deviendra plus motivée pour faire avancer rapidement son programme nucléaire et sera encouragé dans sa volonté de limiter la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en matière d’inspections, dit le bulletin qui ajoute : 

« En mai 2018, le président américain Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l'accord nucléaire. L’Ayatollah Khamenei a répondu en exigeant que l’Organisation iranienne de l’énergie atomique se prépare à augmenter considérablement sa capacité d’enrichissement d’uranium « sans délai ». Deux jours plus tard, l'Iran a ouvert l'atelier. Ce ne serait pas la première fois que Natanz, la principale installation d'enrichissement de l'Iran et un élément clé de son programme nucléaire, soit la cible d'un gouvernement étranger. Natanz a également été ciblé par une série de cyberattaques qui a commencé avec le virus Stuxnet, découvert pour la première fois en 2010. Fait intéressant, les premières estimations suggéraient que Stuxnet avait retardé le programme nucléaire iranien de trois à cinq ans, mais des analyses ont ensuite conclu qu'il n'avait pas eu d'impact significatif que ce soit."

Et l'article d'ajouter : « Le sabotage de Natanz, cela veut dire la fin de tout espoir de règlement politique de l'affaire et  l'émergence d'ici quelque temps de la pire surprise que les USA pourraient connaître, une "arme suprême made in Iran". Mais il y a encore plus : cet acte de sabotage dont l'Iran dit connaître parfaitement la nature, pourrait pousser à des représailles et là, la confrontation militaire serait inévitable. »

En se référant à un expert des questions militaires, le bulletin ajoute ceci en bas de page : « Des ciblages à l'EMP ou des cyberattaques, on sait parfaitement que les Iraniens en ont la capacité et désormais la volonté d'en lancer contre une Amérique qui comme le dit le secrétaire d'État Pompeo a ouvertement déclaré la guerre à l'Iran. La mystérieuse série d'incendies sur la côte ouest qui s'ajoute à la catastrophe à bord de l'USS Bonhomme Richard devrait bien nous alerter. Ces derniers jours, plusieurs sources US ont fait état de la mise en alerte de la DCA intégrée iranienne en prévision d'une grande guerre. L'Iran est prêt à aller jusqu'au bout et il ne semble pas agir de façon isolée. Téhéran vient de signer un accord stratégique avec la Chine qui pour beaucoup marque d'ors et déjà la fin de l'emprise américaine au Moyen-Orient. Pour lier cet accord à l'actualité américaine, l'USS Bonhomme Richard qui vient de se réduire en un tas de ferraille devait prochainement reprendre la route de l'Indo-Pacifique après deux ans de travaux visant à lui donner la capacité de mettre en oeuvre des F-35B, des avions de type STOVL [décollage court/atterrissage vertical]. Il devrait intimider la marine chinoise! »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV