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Après Bagdad, Beyrouth exige des dérogations aux sanctions US contre l'Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les États-Unis pourront-ils empêcher l’acheminement de pétrole iranien vers le Liban? ©La-croix/Photo à titre d'illustration

Lors de sa rencontre avec l’ambassadrice américaine à Beyrouth, le président du parlement libanais a passé en revue la possibilité d’une exemption aux sanctions anti-iraniennes imposées par les États-Unis.

Lors d'une récente réunion avec l'ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, le président du Parlement libanais Nabih Berri, a discuté de la possibilité d’une exemption du Liban aux sanctions américaines contre l'Iran, tout comme l’exemption obtenue par l’Irak, a rapporté LBCI, chaîne de télévision libanaise.

La source a indiqué que le gouvernement libanais ferait une demande au gouvernement américain pour examiner la question.

Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, accusant l’Iran de ce qu'il a appelé la fourniture d'armes au Hezbollah, a annoncé que les États-Unis allaient empêcher les ventes de pétrole brut iraniennes au Liban.

La politique des États-Unis concernant le Liban au cours de ces dernières décennies a consisté à défendre les intérêts et la sécurité du régime israélien, en s'appuyant sur cette réalité les activités américaines envers Beyrouth de ces derniers mois pourraient être évaluées de plusieurs manières.

Depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel gouvernement, il y a 7 mois, le Liban est frappé d'une guerre économique sans précédent avec pour principales raisons les sanctions, l'embargo et les menaces.

Le gouvernement actuel (quels que soient ses succès ou ses échecs) essaie de mettre en place des solutions alternatives, en privilégiant de « se tourner vers l'Est ».

Mais se tourner vers l'Est n'est pas du goût des Américains, cela signifie en premier lieu d'avoir la possibilité de résoudre les problèmes économiques du Liban, que Washington cherche à aggraver par la mise en œuvre de ses plans. En second lieu, cela signifie que le Liban se tourne vers une reprise économique, ce qui veut dire que simultanément il y aura un renforcement de ses capacités, situation que Washington considère comme une menace pour ses projets.

De plus, c'est un grand succès pour le gouvernement puis pour le Hezbollah et ses alliés et sera salué par toutes les couches de la société libanaise.

En conséquence, l'ambassade américaine à Beyrouth n'est pas restée inactive, et Dorothy Shea, ancienne ambassadrice américaine en Israël, a eu recours à des actes de provocation. En connivence avec des éléments ou courants intérieurs, l'ambassade US a même convoqué certains responsables libanais et les a explicitement menacés, en leur indiquant qu'ils ne doivent pas soutenir les mesures économiques stratégiques décidées par le gouvernement, y compris, l'achat de pétrole iranien avec la livre libanaise, suggéré par le secrétaire général du Hezbollah libanais.


Ces mesures apporteraient d'énormes sommes d'argent au Trésor public libanais et contribueraient à donner l'élan nécessaire pour mettre en place une économie plus stable. 

Mais serait-il possible d'interagir avec les autres nations avec un langage de menace? Évidemment, la réponse est négative et Washington est bien conscient qu'il ne pourra pas imposer ses plans au Liban. Car s'il le pouvait, il ne se serait heurté à une si forte résistance face au régime d'occupation et, qui sait, il aurait pu se réjouir éventuellement de la signature des accords dans le sens d'une normalisation entre le Liban et le régime sioniste.

Pourquoi Washington ne peut-il donc mettre en œuvre ses politiques et ses plans au Liban ? La réponse est assez simple ; les États-Unis n'ont toujours pas une bonne compréhension de la structure sociale, culturelle et nationale de la société libanaise, et leur vision du Liban est incomplète. Par conséquent, en agissant sur la base d'une vision incomplète, leurs plans pour ce pays seront voués à l'échec et le temps sera le meilleur juge.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV