La confusion la plus totale qui règne au sommet de l’entité sioniste commence à altérer sérieusement sa politique stérile en Syrie : dans la nuit de mardi à mercredi 24 juin, soit quelques heures après une attaque au drone totalement ratée de l’axe US/OTAN lancée par Ankara interposé contre Jabla et Baniyas non loin de Hmeimim, Israël a lancé des frappes au missile et au drone contre trois localités, situées à l’est (al-Sukhna à Deir ez-Zor), au sud (Soueïda à Deara) et au centre (Kabajab sur la route Deir ez-Zor-Palmyr) et ce, à deux intervalles. Le fait n’est pas tant ces frappes qui ont été puissamment ripostées par la DCA syrienne que le choix des lieux et des objectifs, jugés « irréguliers » même par la presse sioniste :
« L’incident est irrégulier car il n’est pas clair de savoir quels sont les sites sensibles dans la région de Soueïda (zone druze insoumise à Assad), où il y a eu de récentes manifestations, ou à Kabajab sur la route entre Deir ez-Zor et Palmyre. »
Au fait, JPost a raison : il y a à peine dix jours le régime sioniste a procédé à une tentative de révolution de couleur à Soueïda, localité dans le sud du pays et peuplée de Druzes syriens et fortement infiltrée par les "agents sionistes" et ce, à la faveur de cette fameuse Loi César que l’Amérique vient d’imposer à la Syrie en désespoir de cause, avant de finir par reconnaître d’ici peu qu’au Levant, il est totalement perdant. Or à Soueïda qu’Israël vient de pilonner à coup de missiles, les Druzes syriens ne l’ont pas vraiment suivi, ni non plus à Deraa où le même coup de révolution colorée a fait long feu, les manifestants ayant brandi le drapeau syrien et brûlé celui des Américains. Est-ce pour se venger des habitants de Soueïda qu’Israël a pris le risque d’une frappe qui rend même confus les chroniqueurs militaires sionistes ?
Selon des sources militaires syriennes, ce fut d’ailleurs uniquement à Soueïda, que la frappe sioniste a fait des victimes. Deux soldats syriens ont été tués tandis que quatre autres ont été blessés. L’OSDH, organe médiatique du MI6, affirme qu’une station radar du nom de Tel al-Sahn aurait été détruite. Mais les sources locales affirment que le radar en question ne fonctionnait plus, détruit dans un raid daté de mai 2018. Mais Tel al-Sahn se trouve non loin d’al-Tanf, cette région qui abrite la base US avec quelques centaines de soldats américains qui ne font rien, si ce n’est le fait de former les terroristes de Daech avant de les envoyer harceler l’armée syrienne dans les désert de Homs. Le raid au missile sioniste donc n’a été qu’une parodie sans suite ni utilité en termes militaires.
Idem pour Kabajab située sur la route de Deir ez-Zor à Palmyre dont la seule utilité consiste dans le fait qu’elle se situe sur une route donnant accès à T4. Mais dans ce cas pourquoi ne pas frapper T4 ? L’échec de la frappe a poussé Israël à reconduire le coup deux heures plus tard en s’en prenant, cette fois, à Hama où ses missiles se sont heurtés à la ferme riposte de la DCA syrienne.
Mais qu’est-ce qui se passe au sein de l’état-major de l’armée sioniste ? La guerre dans la guerre tant vantée par Israël contre l’axe de la Résistance émet-elle désormais de sérieux signes d’essoufflement ? Visiblement.
Il y a deux jours le chef d’état-major de l’armée israélien affirmait que son pays avait non seulement peur de supposées armes nucléaires iraniennes mais encore des armes dite classiques que l’Iran fabrique et en dote ses alliés. Ces propos font écho au raid soi-disant massif israélien du 23 juin qui marque un réel tournant : En Syrie, l’armée de l’air israélienne se trouve en position de "défaite totale" sans que l’armée syrienne ait eu besoin d’avoir recours à ses S-300. Pour le reste, la Loi César, décrétée à la hâte, renvoie à cette conviction américaine selon laquelle les raids israéliens contre la Syrie ont apporté l’effet inverse et au lieu de « chasser les Iraniens et le Hezbollah », Les ont consolidés dans leur position. Loin d’avoir atteint leurs objectifs, ces mêmes raids ont provoqué une reconfiguration de force dans le camp d’Assad, un accès bien intéressant aux potentiels militaires d’Israël et in fine un renforcement voire un changement de tactique du Hezbollah sur le front Nord.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Ali al-Mouallem, a évoqué dans son discours prononcé quelques heures avant le raid-spectacle israélien du mardi, l’offre du dialogue US à la Syrie mais aussi le rejet massif des conditions imposées par les Américains lesquelles incluent, on s'en doute, le divorce pur et simple avec l'Iran et le Hezbollah. Ali al-Mouallem a promis aux Américains de faire de la Loi César, un tremplin pour le pays vers l'autosuffisance économique, tout en affirmant que la Syrie n'est pas si désarmée face à ce coup fourré US visant à affamer le peuple. Et James Jeffery et ses amis sionistes pourront croire le Rais de la Diplomatie syrienne au mot: Engagée définitivement sur la voie de la Résistance, la Syrie ira droit vers l’autosuffisance économique, tout comme cette autosuffisance militaire à laquelle elle est parvenue et laquelle lui a permis de mettre au pas le plus grand vecteur militaire US en Asie de l'ouest, le dénommé Israël. Cette grande victoire, Syrie, la Résistante, la doit à ses soldats, à son propre système de défense, à sa propre vision stratégique qui n'a jamais coupé et ne coupera jamais les intérêts de l'entité sionsite. Quant aux Américains, ils ont plus d'une raison de partir avant qu'ils ne soient trop tard.