Un quart de la flotte de combat naval US se trouve massés en Pacifique et les USA viennent de lancer à peine peu de temps après un tout récent rebondissement dans le dossier hongkongais, des exercices navales d'envergure aux portes de la Chine. Ceci état, c'est un risque que l'US Navy prend, vu l'arsenal particulièrement redoutable dont dispose la marine chinoise et sur la supériorité que lui donne le fait d'opérer au domicile. En Iran, on suit avec intérêt ces évolutions.
Selon les médias, les États-Unis ont déployé la semaine dernière trois porte-avions, soit plus du quart de leur flotte en service actif, dans le Pacifique avec ce dimanche des exercices conjoints impliquant l'USS Roosevelt et l'USS Nimitz dans la mer des Philippines. L'US Navy est même allée jusqu'à dire que les exercices visaient à « démontrer la capacité unique des États-Unis à opérer simultanément plusieurs flottes ». En plus des exercices aériens, les groupes de frappe devraient s'exercer à la "défense aérienne", "la surveillance", "le ravitaillement en mer", "les frappes offensives à longue portée et les manœuvres navales coordonnées", ce qui veut dire que les USA s'apprêtent à une vaste offensive aéronavale contre la Chine. Surtout que le Roosevelt, le Nimitz et leurs navires de soutien ont rejoint le groupe de frappe de l'USS Ronald Reagan opérant au large du Japon pour un déploiement dans le Pacifique la semaine dernière.
Mais quelle surprise la Chine pourrait-elle réserver à l'agresseur? La Chine a averti qu'elle adopterait des « contre-mesures » en réaction au déploiement du porte-avions américain. Le journal chinois The Global Times rapporte que l’armée chinoise détenait plusieurs classes d'armes « tueuses de porte-avions », dont les DF-21D et DF-26, des missiles balistiques anti-navires. « Le DF-26 est capable d'atteindre des cibles sur Guam, s’est félicitée l’armée chinoise dans un communiqué. Les deux missiles volent vers leurs cibles à des vitesses extrêmement élevées, ce qui les rend très difficiles à intercepter, même par les vastes systèmes de défense aérienne multicouches des groupes aéronavals », précise le communiqué.
A en juger les publications américaines, la Chine est loin de hyperboliser ses capacités de combats. Selon le magazine économique américain Forbes, la Chine peut en effet faire couler les navires américains plus rapidement que l'Amérique ne peut les remplacer.
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Forbes dit : « Durant une longue guerre avec la Chine, la marine américaine ne serait probablement pas en mesure de travailler assez rapidement pour réparer ou remplacer les navires que les Chinois auront fait coulés ou endommagés. »
« Après des décennies de négligence de la part du gouvernement, les chantiers navals américains peuvent à peine fabriquer ou réparer les navires dont dispose déjà la flotte américaine. Si les États-Unis et la Chine entraient dans un combat sérieux et de longue durée, la flotte américaine se rétrécirait à mesure que les navires couleraient ou seraient endommagés », a averti Berger, un ancien militaire américain cité par Forbes.
« La flotte chinoise serait en revanche mieux à même de compenser ses pertes. Le remplacement des navires perdus au combat sera problématique car notre base industrielle a diminué, tandis que les adversaires ont augmenté leur capacité de construction navale , a-t-il poursuivi.
L'étude de Berger ne révèle rien de nouveau. Un rapport de janvier de la National Defence Association, basée en Virginie, a déclaré essentiellement la même chose. Aux États-Unis selon la NDIA, l'industrie de la construction navale américaine a juste assez de capacité pour couvrir un doublement de sa charge de travail. Toute augmentation supérieure à 100% de son travail actuel dépasserait sa capacité.
En 2015, le think-tank californien RAND a élaboré des scénarios de guerre dans le Pacifique occidental. Le groupe de réflexion a estimé qu'un seul barrage d'environ 50 missiles balistiques anti-navires DF-21D pourrait éliminer un seul navire américain. La Chine possède des centaines de DF-21D et d'autres missiles balistiques anti-navires.
« Les États-Unis conservent une avance sur la Russie et la Chine dans les capacités spatiales militaires, mais sont confrontés au rythme de leur développement », a déclaré mercredi aux journalistes le sous-secrétaire adjoint à la Défense, Stephen Kitay.
« Nous sommes toujours en avance sur eux, mais nous sommes absolument menacés par le rythme avec lequel ils développent ces capacités. Ce sont des menaces très sérieuses », a-t-il reconnu, présentant la stratégie spatiale du Pentagone, qui stipule que la Chine et la Russie ont « un espace armé » et en ont fait un domaine de guerre.