TV

Nucléaire: Pékin ne permettra aucun retour en arrière

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Selon Pékin, le Conseil des gouverneurs a tiré une conclusion hâtive en réaction au refus justifié et justifiable de l'Iran de donner l’accès à ses sites. (Archives)

Critiquant la décision des États-Unis, l'envoyé de Chine auprès des organisations internationales a déclaré que la Chine ne pouvait pas permettre que la question du programme nucléaire pacifique de l’Iran retourne de nouveau vers la logique de confrontation.

Le vendredi 19 juin, le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a approuvé une résolution proposée par l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France avec 25 voix pour, 2 contre, 7 abstentions et 1 absent.

La Chine et la Russie ont voté contre cette résolution. La mission chinoise auprès de l’ONU a exprimé ses regrets après la publication de cette résolution et a mis en garde contre l’impact d’une telle décision sur l’accord de 2015 sur le programme nucléaire civil de la République islamique d’Iran.

La résolution appelle l’Iran à respecter pleinement ses engagements dans le cadre du TNP (Traité de non-prolifération nucléaire) et de son Protocole additionnel.

« Bien que l’accès aux sites nucléaires soit prévu par l’Accord de garanties généralisées (AGG), le rapport du directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, sur cet accord et le projet de résolution proposé par certains pays sur cette question pourraient laisser planer des ambiguïtés sur le dossier nucléaire de l’Iran, et la Chine est profondément préoccupée par les conséquences de ce rapport », a déclaré l’ambassadeur de Chine auprès des organisations internationales basées à Vienne, Wang Kahn, un jour avant la présentation de ce projet de loi le 18 juin devant le Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne.  

L’unilatéralisme et les intimidations des Américains :

Les tensions sur le programme nucléaire iranien se sont de nouveau exacerbées depuis un certain temps. Ces tensions trouvent leur racine dans l’unilatéralisme et les intimidations des Américains, notamment le retrait unilatéral de l’accord de 2015 et la politique de pression maximale sur l’Iran. En outre, « les États-Unis entravent ouvertement les efforts déployés au sein du Conseil de sécurité des Nations unies pour faire lever l’embargo sur les armes conventionnelles imposé à l’Iran », a ajouté Wang Kahn.

« La Chine exprime sa préoccupation quant aux conclusions hâtives de l’AIEA en réaction au refus justifié et justifiable de l’Iran de donner l’accès à ses sites », a-t-il indiqué.

Le représentant chinois a déclaré : « Depuis la mise en œuvre du Plan global d’action conjoint (PGAC) en 2016, l’Iran a toujours maintenu un haut niveau de coopération avec l’AIEA dans le domaine de la surveillance et de la vérification, et ce pays a accueilli le plus grand nombre d’inspecteurs de l’AIEA, d’autant plus que le directeur général adjoint de l’AIEA s’est rendu à deux reprises en Iran pour des entretiens politiques. L’Iran a également réitéré à plusieurs reprises sa volonté de poursuivre les pourparlers et ses coopérations avec l’AIEA pour s’acquitter de ses obligations au titre de l’Accord de garanties généralisées et du Protocole additionnel. Par ailleurs, Téhéran a invité l’AIEA à plus de visites et de consultations. »

La Chine ne peut même pas être d’accord avec une résolution controversée :

« Compte tenu de ce qui précède, la Chine reste convaincue qu’il existe encore un moyen de résoudre le problème de l’accès aux sites iraniens. Dans ces circonstances, la Chine ne peut accepter la conclusion du rapport du Directeur général », a poursuivi Kahn.

Et l’ambassadeur chinois d’ajouter : « La Chine ne peut même pas accepter une résolution qui serait controversée. Certains pays ignorent tous les risques, mais apportent leur soutien à cette résolution. Il s’agit d’un cas totalement irresponsable de politique de l’autruche. Un tel projet de résolution, après son approbation, pourrait être la base de davantage de problèmes au sein du Conseil de sécurité et anéantir totalement l’accord nucléaire de 2015. »

Les États-Unis devraient cesser d’exercer une pression maximale sur l’Iran :

« La Chine exhorte les États-Unis à changer leur injuste politique en renonçant à leur politique de pression maximale à l’égard de l’Iran. Elle appelle également les parties concernées à s’abstenir d’exercer des pressions involontaires sur l’Iran en n’utilisant pas des résolutions et en ne soumettant pas au vote cette résolution. En ce moment crucial, le maintien du PGAC contribuera au maintien du multilatéralisme et du Traité international de non-prolifération et au maintien de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient, dans l’intérêt fondamental de toutes les parties. La Chine exhorte toutes les parties concernées à prendre des mesures historiques en prenant leur responsabilité historique de continuer à soutenir un dialogue constructif et une coopération entre l’AIEA et l’Iran afin de résoudre la question des garanties », a souligné le représentant chinois auprès du Conseil des gouverneurs Wang Kahn.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV