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Pourquoi Kim envoie des troupes sur les frontières avec le Sud?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Corée du Nord menace de renforcer ses activités militaires à la frontière avec le Sud. ©AFP

Ces ballons que les agents US, nichés dans la zone tampon située entre les deux Corées, ont envoyés vers le Nord et qui selon certaines informations ne transportaient pas uniquement des tracts appelant la population au soulèvement à la Hongkongaise, n'ont visé que la sécurité nord-coréenne. L'Amérique a aussi cherché à saper le processus de réunification sur la péninsule, lequel processus avait pour premier impact la remise en cause de la présence militaire US en Corée du Sud, des manifs anti-américaines à Séoul, le refus obstiné des Sud-Coréens à se soumettre aux diktats américains, refus qui, s'il n'a pas donné lieu à une expulsion des USA du territoire coréen, a crée néanmoins un "dangereux" précédent. 

Bref, voyant que la réunification risquait de le remporter sur la "réconciliation" Washington-Pyongyang, les USA ont tout fait pour frapper à coup de missile le symbole des retrouvailles des deux Corées, ce fameux office du dialogue. N'empêche que les agissements américains pilotés depuis le Sud risquent de ne pas nuire à Séoul. Après tout, les bases US viennent de renouveler dans la péninsule et la Corée du Nord vient de tester quelques-uns des plus redoutables missiles à courte portée qui existent au monde.

La Corée du Nord a rejeté, ce mercredi 17 juin, la proposition de la Corée du Sud d’envoyer des émissaires tout en affirmant qu'elle renforcerait sa présence militaire sur les anciens sites de la coopération intercoréenne, quitte à reconstruire certains postes de garde le long de la Zone démilitarisée.

L'armée nord-coréenne a indiqué qu'elle allait déployer des unités dans la station touristique du Mont Kumgang et dans le complexe de Kaesong. Ces deux zones hébergeaient auparavant certains des plus importants projets de la coopération intercoréenne. Et c'est l'Amérique qui devrait s'en réjouir.  

Le président sud-coréen, Moon Jae-in, avait proposé lundi d'envoyer des émissaires en Corée du Nord sans préciser le pourquoi de la colère du Nord. Faite de la sorte, la proposition a été déclinée par Kim Yo-jong, la sœur de Kim Jong-un, jugeant qu'il s'agit d'une offre « sans tact et malintentionnée », selon KCNA.

« Une solution à cette crise causée par l'incompétence et l'irresponsabilité des autorités sud-coréennes est impossible et nous ne sortirons de l'impasse que lorsque le prix convenable sera payé », a déclaré KCNA.

Dans la zone industrielle de Kaesong, où se trouvait le bureau de liaison, des entreprises sud-coréennes ont fait jusqu'en 2016 travailler des ouvriers du Nord en versant leurs salaires à Pyongyang, dans le cadre d'un accord très lucratif pour le régime nord-coréen. Mais voilà qu'il y aurait visiblement eu des infiltrations signées CIA. Le porte-parole de l'armée nord-coréenne a aussi indiqué que les postes de garde qui avaient été retirés de la Zone démilitarisée (DMZ) dans le cadre d'un accord intercoréen conclu en 2018 allaient être rétablis pour « renforcer la surveillance de la ligne de front ».

Les unités d'artillerie, notamment dans les zones maritimes, reprendront « tous les types d'exercices militaires réguliers ».

La Corée du Nord a détruit mardi le bureau de liaison avec le Sud à Kaesong, une ville située près de la frontière. Immédiatement après, le gouvernement et l’armée sud-coréens ont critiqué cette action de Pyongyang, soulignant qu'elle réagirait sérieusement si nécessaire aux menaces de son voisin du Nord. « La destruction du bureau de liaison avec le Sud a volé en éclat les attentes de tous ceux qui espéraient le développement des relations entre les deux Corées et une paix durable dans la péninsule coréenne », a déclaré Kim You-geun, conseiller sud-coréen pour la sécurité nationale, lors d'une conférence de presse.

Dans ce droit fil, le ministre sud-coréen de l'Unification, Kim Yeon-chul, a présenté mercredi 17 juin sa démission en raison de la dégradation des relations avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC), histoire de laisser une porte ouverte à un retour. Après tout, aussi américaniste qu'il soit, Séoul est sous pression d'une opinion publique qui aspire à la réunification. Mais pour cela, il faut que le Sud barre la route à toute tentative de hongkongisation en direction du Nord. Saura-t-il le faire? 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV