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Ben Salmane est tombé dans le piège à double fermeture

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'alliance américano-saoudienne brisée. ©AFP

La dernière guerre des prix du pétrole a fait d’énormes dégâts à l’économie saoudienne et a considérablement détérioré les relations du royaume avec les États-Unis. Au fait, semi consciemment, l'Arabie des Salmane s'est laissée piéger dans un jeu, planifié par les Américains pour nuire en apparence à la Russie mais dont l'objectif consistait surtout à miner davantage les fondements déjà fragiles du royaume. L'Arabie saoudite a déclenché deux guerres de prix du pétrole au cours de la dernière décennie et a perdu les deux. Il ne fallait pas s'y remettre, mais elle l'a faite puisque les USA l'y ont poussé. Compte tenu de son incapacité à tirer les leçons de ses erreurs et à dire non", Riyad pourrait bien en provoquer une autre, mais il la perdra également. L'ennui est que ce faisant, l'Arabie s'est créé une camisole de force politique et économique dont le seul résultat est sa faillite effective à terme.

Comment Riyad s'est-il fait piéger ? On dit que le principal objectif de l'Arabie saoudite dans ses deux récentes guerres du prix du pétrole aura été l'industrie américaine du schiste : lors de la première guerre des prix du pétrole de 2014 à 2016, l'objectif saoudien était de stopper le développement du secteur américain du schiste en poussant les prix du pétrole si bas par surproduction. L'Arabie saoudite tentait de mettre en faillite de nombreuses sociétés pétrolières de schiste et de stopper la croissance de la production pétrolière américaine afin que le pétrole américain ne représente aucune menace pour la domination saoudienne sur le marché mondial du pétrole. Dans la deuxième guerre des prix du pétrole qui vient juste de se terminer, le principal objectif saoudien aurait également été le même, avec l'objectif supplémentaire d'empêcher les producteurs de schiste américains de ramasser les contrats d'approvisionnement en pétrole qui n'étaient pas remplis par l'Arabie saoudite alors que le royaume se conformait au pétrole.

Dans la perspective de la première guerre des prix du pétrole, les Saoudiens pensaient qu'ils avaient une chance de détruire le secteur du schiste américain, alors relativement naissant. On s’imaginait que le prix d'équilibre dans le secteur américain du schiste était de 70 $ le baril et que ce chiffre était largement inflexible. L'Arabie saoudite détenait également des réserves record d'actifs étrangers de 737 milliards de dollars au moment du lancement de la première guerre du pétrole. Ce qui lui a permis de faire une manœuvre pour couvrir les déficits budgétaires qui seraient causés par la chute des prix du pétrole. Mais le problème est que Riyad se trouve désormais dans l'impossibilité d'augmenter le prix du pétrole. 

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Le problème des Saoudiens n'est pas seulement le prix mitigé du pétrole, car maintenant ils ne peuvent pas augmenter le prix autant qu'ils le souhaitent. Les États-Unis ont laissé entendre qu'ils ne toléreraient pas des prix du pétrole supérieurs à environ 70 $ le baril de Brent. Lorsque le prix du pétrole a augmenté l'année dernière au cours de la période de mars à octobre au-dessus de 70 dollars le baril, le président américain Donald Trump a écrit sur son compte Twitter : « Le gouvernement saoudien ne durera pas au pouvoir pendant deux semaines sans le soutien américain ».  

Le niveau de 70 $ le baril pourrait poser des problèmes à l'économie américaine. Plus précisément, on estime que chaque changement de 10 $ par baril du prix du pétrole brut entraîne une variation de 25 à 30 cents du prix d'un gallon d'essence, et pour chaque 1 cent que le prix moyen par gallon d'essence augmente, plus d'un milliard de dollars de dépenses de consommation par an sont perdus. Avant cette dernière guerre des prix du pétrole déclenchée par l'Arabie saoudite, les États-Unis étaient peu intéressés par le fait que ce niveau de 70 dollars le baril était bien inférieur au prix du pétrole à l'équilibre budgétaire de l'Arabie saoudite. Après cette dernière attaque contre son secteur de schiste stratégiquement vital, les États-Unis ne s'intéressent absolument pas à ce seuil de rentabilité budgétaire ni même à la question de savoir si l'Arabie saoudite continuera lentement à devenir une faillite dans les années à venir, selon certaines sources proches de Washington. Et si les USA cherchaient à dessein cette perspective? D'aucuns en Arabie parlent de la «trahison» américaine à la pierre angulaire des relations entre les deux pays depuis 1945. D'autres reprochent que c'est là le prix trop chèrement payé d'une relation de maître-vassal sur quoi a trop compté Riyad. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV