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La Russie va-t-elle geler les combats en Libye comme à Idlib?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces spéciales russes en Libye/AA

Sur fond d'acheminement continue d'armes et de munitions à Idlib par Turquie interposée et alors que celle-ci vient de vivre une première méga contre offensive à Saraqib, répartie entre les frappes des MiG-29S syriens d'une part et les opérations terrestres de l'armée syrienne et de ses alliés de la Résistance de l'autre, l'OTAN vient d'identifier un nouvel objectif en Libye : la prise de Syrte et de la base aérienne intérieure de la Jufra, au sud où la Russie, d'après les Américains, déploierait 14 avions de combats dans le stricte objectif " de déstabiliser l'Afrique du Nord" (!!).

Or après deux colossales victoires que fut la prise d'al-Watiya et de l'aéroport de Tripoli, prendre Syrte, ouvrirait grand la porte aux terroristes "syriens" soutenus par Ankara pour faire pression encore plus loin vers l’est, afin de prendre potentiellement le contrôle d’installations pétrolières vitales, de terminaux et de champs pétrolifères que les tribus alliées à Haftar ont fermés au début de l’année 2020. C'est parfaitement un objectif prémédité qui n'est d'ailleurs pas sans rapport avec la bataille pétro-gazière déclenché il y a quelques temps entre Riyad et Moscou à laquelle se sont greffés les intérêts américains. 

D'où cette fin de non recevoir opposée par Tripoli, c'est à dire par Erdogan et OTAN à cette offre du dialogue du Caire et de Moscou qui ont demandé à ce qu'un dialogue inter libyen soit ouvert. Rappelons que c'est là aussi le souhait de l’Algérie, principale pays-cibles de l'axe US/OTAN/Israël qui a été littéralement supprimé de toute équation libyenne, par une Amérique revancharde qui lui veut à la fois son pétrole, son gaz de schiste, sa place géostratégique et surtout son indépendance. 

Depuis vendredi dernier donc, les « rebelles syriens » sous commandement turc tentent de prendre Syrte, qui est aux mains de l’ALN. Syrte sera perdu aussi facilement que Watiya et l'aéroport de Tripoli? Peut-être pas.
Des convois militaires des terroristes syriens en partance pour Syrte viennent d'être bombardés par les avions récemment livrés par la Russie et les drones turcs  commence à nouveau à tomber du ciel. Mais jusqu'où ira la Russie pour bloquer la voie à l'axe US/OTAN? D'ors et déjà Erdogan le funambule a commencé sa campagne, multipliant les contacts avec Moscou.

le site web militaire russe Avia.pro, a même rapporté dans son édition du mercredi que le Gouvernement d'union nationale (GNA), avaient  libéré deux Russes qu'il détenait et ce, sans condition préalable. Mais ils restent tout de même à Tripoli, Ankara ne les ayant pas laissés partir à Moscou. On dit même qu'une délégation du GNA aurait emporter les deux prisonniers à Istanbul pour les montrer aux Russes avant de les faire rentrer à Tripoli. Histoire sans doute de faire monter les enchères turques auprès de Moscou.

Reste à savoir comment se comportera la Russie en Libye : Selon certains observateurs, "la Russie tenterait de parvenir en Libye à la même situation qu’en Syrie (voire en Ukraine). Elle veut geler le conflit actif en pressant les deux parties de s’en tenir à une ligne et en n’intervenant que lorsque cette ligne est franchie par l’une ou l’autre des parties. Elle continuerait à faire pression pour que des négociations soient menées entre les deux parties en conflit et leurs sponsors". Est-ce un bon choix? 

" Ce serait un état ni guerre ni paix qui finirait tôt ou tard par se retourner contre la Russie. Deux des vrais alliés de Moscou à savoir l'Algérie et l'Egypte en pâtiraient : on sait que l'OTAN a depuis longtemps des visées en 'Algérie et que le bourbier libyen tel qu'il se présente désormais, est un foyer de crise potentiel dirigé contre la sécurité algérienne. Quant à l'Egypte la situation est encore plus critique : L’Égypte a commencé à positionner des équipements militaires lourds sur sa frontière occidentale. Si la Russie retirait son soutien et renonçait complètement à contrer la Turquie, l’Égypte serait obligée d’intervenir en Libye. Et une guerre turco-égyptienne sur le sol libyen deviendrait alors probable. Deux des alliés russes y perdrait des plumes : Algérie et Egypte", note un expert. 

Le sociologue Maxim Shugaley et le traducteur Samer Sueifan ont été arrêtés en mai 2019. Le 18 mai, le bureau du procureur général du GNA les a accusés de tentative d'ingérence dans les élections présidentielles du pays et d'avoir rencontré Saif al-Islam Kadhafi, le fils de l'ancien chef du pays, Mouammar Kadhafi. 

Lire aussi: Idlib contre Tripoli ou le méga piège anti-russe signé US/OTAN ?

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV