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US/Israël décrale la guerre ouverte à la Russie, ... la réaction russe?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un système de défense antiaérien S-300, lors des «International Army Games», le 7 août 2016, à proximité d'Astrakhan, en Russie. ©RT

Ce tir de 8 missiles de croisière israéliens jeudi 4 juin contre Masyaf et l'aéroport militaire stratégique à Hama, lequel a provoqué la réponse prompte de la DCA syrienne et l'interception et la destruction d'au moins la moitié des engins tirés aura été la goutte de trop : en effet, les sources militaires russes confirment que les engins ont tenté de viser l'emplacement des MiG-29 fraîchement livrés à l'armée de l'air syrienne, emplacement protégé par les batteries de missiles S-300 déployés à Masyaf. Israël et par delà de lui, OTAN et USA ont donc doublement défié la Russie de Poutine dans la mesure où ils ont cherché à atteindre les capacités renforcées de l'armée de l'air syrienne telle que la Russie vient de l'envisager tout en discréditant, encore une fois, les S-300. Mais ce faisant, ils ont bien servi la cause de la Résistance! 

A peine quelques heures après le tir de missiles israéliens contre Masyaf, le ministre libanais des Affaires étrangères a condamné cette frappe, laissant entendre que les choses n'iraient pas définitivement dans le sens d'une impunité israélienne! « Les attaques et les agressions répétées du régime israélien contre la Syrie depuis l'espace aérien libanais menacent la sécurité et la paix entre les deux pays », a averti Nassif Hitti, établissant ainsi et pour la première fois, un "lien organique" entre l'espace aérien libanais et celui de la Syrie et partant un rapport direct entre la défense aérienne libanaise et celle de la Syrie. Or cette interconnexion n'a échappé aux observateurs.

Dans une interview à Sputnik radio (version en langue arabe), le général libanais à la retraite, Amin Hoteit a déclaré que la frappe aérienne du jeudi 4 juin contre Masyaf était loin d'être la première mais elle intervient dans un contexte très particulier : «Depuis que la Syrie a pu restaurer ses plates-formes de défense aérienne, Israël n'ose plus violer son ciel et il utilisé donc l'espace aérien libanais pour continuer son agression contre la Syrie. Le régime israélien emprunte en général quatre routes aériennes au sud et au nord, et deux au centre du Liban ciblant la région de Damas et ses environs, la région de Homs et ses environs, ainsi que Hama et ses environs. Israël a également visé Alep. Il y a effectivement un lien dans la série d'agressions israéliennes successives contre la Syrie tout comme il existe un lien entre ces régions cibles qui abritent les sites militaires. Le Liban devra cesser d'être une voie de passage pour Israël alors que la Turquie étende son action à Idlib et que les Etats Unis travaillent à Deir ez-Zor.

« L'armée libanaise est empêchée d'acquérir des défenses aériennes essentiellement pour cause d'ingérence des États-Unis. Les États-Unis et leurs alliés, en particulier Israël, empêchent le Liban d'entrer sur le marché mondial des armes, afin d'acquérir un système de défense aérienne. La pression américaine sur le Liban, l'empêche d'accepter les offres russes, chinoises et iraniennes qui lui permettrait de lui fournir un système de défense aérienne, afin de maintenir l'espace aérien libanais ouvert à l'agression israélienne », a-t-il déclaré.

Mais les choses risquent de changer avec de nouveau discours anti-russe tenu à Washington : vendredi 5 juin, le département d'Etat Us a accusé la Russie d'avoir déstabilisé le Moyen-Orient tout en l'appelant à quitter la région. Cet avertissement revient à dire que la présence militaire russe en Syrie et en Méditerranée orientale est désormais une cible explicite à abattre pour l'axe US/Israël/OTAN et que la Russie devrait en tenir bien compte. « Le ciel libanais, depuis que l'Etat libanais en fait la demande, devra faire partie d'une bulle de DCA syro-russe, si la Russie entend préserver ses acquis géostratégiques au Levant », a de son côté estimé Hadi Mohamadi, joint par Presstv: « La Syrie a apporté des améliorations significatives à ses défenses aériennes au cours de ses dernières années, principalement en raison de l'aide de l'Iran et de la Russie mais ces améliorations pourront se compléter par une DCA libanaise made in Russia ».  

« L'Etat libanais qui vient d'apposer une fin de non recevoir aux USA et à Israël en refusant le changement de la mission et de la nature de la FINUL, envisage activement la possibilité de commencer une coopération militaire avec la Russie. Le Liban ne pourra servir indéfiniment de champ de tir contre la Syrie. L'idée d'une livraison de systèmes russes de défense aérienne à courte et moyenne portée pour viser les avions israéliens fait son chemin tout comme la possibilité pour la Russie d'avoir, pourquoi pas, une présence militaire en territoire libanais. Des systèmes de défense aérienne déployés sur une base russe sauraient garantir à la fois la sécurité du Liban lui-même et du territoire de la Syrie, et, évidemment, la Russie serait  extrêmement intéressée par une telle idée vu que le Liban est côtière de la Méditerranée orientale et que cette mer est en ce moment le théâtre d'une offensive anti-russe d'envergure par une OTAN/Turquie occupant la Libye et un Israël qui travaille avec ses partenaires arabes à l'idée d'un gazoduc transitant vers l'Europe. La frappe israélienne contre Masyaf a été ni plus ni moins un Casus belli israélo-américain contre la Russie, déclaration de guerre que l'axe Tel-Aviv-Washington cachait derrière leur campagne de "guerre entre les guerres" contre l'Iran. En Libye, Moscou ne bénéficie pas du soutien de la Résistance mais en Syrie et au Liban si. Il lui fait mettre à profit ce soutien ». 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV