Depuis que l’OTAN s’est payé sur le dos des Libyens et au prix du sang des Syriens sa première base en Libye, al-Watiya, l’offensive hybride contre l’Algérie est entrée dans une nouvelle phase, et ce, sous la houlette de l’ex puissance colonialiste. Mercredi 27 mai, Alger a rappelé « immédiatement » pour consultations son ambassadeur en France à la suite de la diffusion la veille de documentaires télévisés sur le mouvement de contestation antigouvernemental, Hirak.
« Cet activisme où l’inimitié le dispute à la rancœur dévoile les intentions malveillantes et durables de certains milieux qui ne souhaitent pas l’avènement de relations apaisées entre l’Algérie et la France, après 58 ans d’indépendance, et ce dans le respect mutuel et l’équilibre des intérêts qui ne sauraient faire l’objet de concession ou de marchandage », poursuit le ministère algérien dans un euphémisme qui vise sans doute à éviter une trop grande crise. Et pourtant la deuxième guerre contre la Libye n’a eu qu’un seul et unique objectif dès le début : embraser l’Afrique du Nord et encercler l’Algérie. Algérie mon amour et Algérie : Les Promesses de l’Aube ne sont à vrai dire que le volet médiatique d’une déclaration de guerre qui a commencé au moment où les USA ont décidé de bloquer la voie à la diplomatie algérienne pour que la guerre s’éternise aux portes de l’Algérie.
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La diffusion de ces reportages en apparence anonyme, relève en réalité d’une opération spéciale de médiaguerre de l’axe USA/OTAN. Des éléments de cette guerre ont déjà été activés depuis un bon bout de temps aussi bien au Sahel avec la guerre contre le Mali qu’au Maroc avec d’énormes contrats de vente d’armements US/UE/Israël. La boucle vient d’être bouclée avec ce qui se passe en Libye. Le nouveau segment de ce plan s’appuierait sans doute sur la création d’un front armé indépendantiste kabyle soutenu par les services spéciaux occidentaux et israéliens suivant les méthodes éprouvées de l’ingénierie sociale par le chaos comme ce fut le cas durant l’opération ratée baptisée « Printemps arabe ».
La réduction stratégique de la dépendance énergétique de pays comme l’Espagne et l’Italie à l’égard du gaz algérien laissait d’ailleurs présager un ciblage « calibré » de l’Algérie. Surtout que les intérêts économiques des grandes multinationales comme Total, ou Renault ont fait l’objet de grand dégraissage depuis le début du Hirak. L’implication trop flagrante du gouvernement français dans cette guerre hybride contre l’Algérie vient de franchir la sphère du secret pour s’étaler en public. Cette prise de position va avoir pour première conséquence la consolidation d’un partenariat stratégique entre Alger et Pékin et l’adhésion sans réserve de l’Algérie à la ceinture de prospérité économique chinoise ou la nouvelle route de la Soie. Mais il y a plus solide que la Chine : la Résistance. Avant qu’il ne soit trop tard, Alger devrait faire le choix infiniment porteur de rallier pleinement un axe de la Résistance qui fait face depuis des décennies contre diverses formes de guerre hybride que ce soit en Iran, au Liban, au Yémen, en Irak ou encore en Syrie.