De Radwan, le colon sioniste lambda n'avait aucune idée: : il savait tout au plus qu'il s'agit d'une unité ultra-secrète au sein du Hezbollah qui a pour mission de "conquérir" la Galilée. Or les choses ont changé ce 24 mai, marqué par la célébration de la Journée mondiale de Qods et le 20ème anniversaire de l'humiliant retrait d'Israël du sud du Liban : une vidéo a été publiée à l'intention du public sioniste, mettant en scène des effectifs de Radwan, exécutant des exercices de tir et pratiquant le combat au corps à corps, avec un tact et d'une dextérité propre à effrayer les meilleurs soldats d'élite du régime israélien, les mêmes qui se trouvent depuis des mois totalement désarmés face à la révolte de pierre, de cocktail Molotov des jeunes palestiniens de la Cisjordanie. Mais l'Unité Radwan, ce n'est pas que de l'image.
« Il y a environ huit ans, le Hezbollah a créé son unité de forces spéciales Radwan, spécialement chargée de pénétrer en Israël dans les conflits futurs et de provoquer autant de chaos et de destructions que possible, à la fois pour la destruction elle-même et pour le «symbolisme» d’avoir des troupes en capacité de mener des attaques à l’intérieur d'Israël », fait remarquer Yediot Aharonot dans un commentaire récent . « En effet, il y a deux jours le Secrétaire général du Hezbollah s'est dit sûr et certain qu’Israël ne tiendrait pas trop longtemps... ». Interrogé par la radio An-Nour, Nasrallah a effectivement évoqué une certitude, l'impossibilité pour les Américains de maintenir en survie, ce qui n'a jamais été plus qu'une colonie anglo-saxonne, devenue un arsenal US pour conquérir toutes les terres du Nil à l’Euphrate (l’Égypte, la Palestine, la Jordanie, le Liban, la Syrie et une partie de l’Irak) et auquel ils ont tenté de donner la forme et la substance d'un État sans jamais réussir.
Nasrallah a dit :
« Nous sommes convaincus que cette Entité factice, raciste et intruse dans notre région sera vaincue et chassée. Les peuples de la région ont la foi et la confiance que l’ennemi israélien ne pourra pas survivre. Les USA vont droit à la catastrophe et Israël qui n'est rien en soit qu'une colonie d'un autre âge, dépendant en tout et pour tout aux USA, connaîtra le même sort que ces derniers. Nous voyons clairement qu’il n’existe aucun espoir pour la survie d’«Israël». Je pense que les Israéliens n’auront même pas le temps de plier bagage et de prendre le large. »
Et au fait, une première offensive terrestre du Hezbollah contre la Galilée, comment l'armée sioniste compte-t-elle réellement y faire face, elle qui devra prendre désormais les ordres au près d'un cabinet bicéphale avec deux Premier ministres qui se paralyseront mutuellement? Certaines voix au sein de l'armée sioniste relève cette "incongruité existentielle" dans laquelle patauge Israël alors que son armée prétend à vouloir calmer le front intérieur d'ici le 1er juillet date à la quelle Netanyahu veut annexer la Cisjordanie.
Dans un article récent publié par Haaretz, Le général israélien à la retraite Yitzhak Brick reconnaît que "les forces terrestres de Tsahal sont dans le pire état depuis la guerre de 1973 à Yom Kippour" : « Le manque de préparation du service de santé israélien pour faire face à l'épidémie de coronavirus n'est rien par rapport au manque de préparation de l'armée israélienne pour la prochaine guerre. Israël n'a pas de réponse militaire adéquate aux 250 000 missiles et systèmes de missiles qui ont été construits autour de nous au cours de la dernière décennie… On estime que dans la guerre à venir, environ 3 000 missiles seront lancés quotidiennement sur le front intérieur en Israël. Un certain nombre d'entre eux - qui ne cessent d'augmenter - seront précis et transporteront des ogives explosives pesant des centaines de kilogrammes. Ces missiles feront des milliers de morts, causeront l'effondrement des infrastructures nationales et des destructions jamais connues auparavant. »
Et le général d'ajouter : « Bien que le front intérieur devienne l'arène centrale de la prochaine guerre, ces dernières années, il n'a pas reçu l'attention et le traitement de base de l'armée et de l'État, tandis que la menace des missiles s'est développée sous nos yeux… Au fait en plus de combattre le Hamas et le Jihad islamique à Gaza, l'armée israélienne devra combattre dans la future arène le Hezbollah au Liban et l'armée syrienne, qui compte plus d'un millier de chars, de forces d'infanterie et de commandos; et même les membres de la branche militaire du Fatah en Cisjordanie, qui tireront dans tous les sens. C'est le scénario le plus raisonnable d'une guerre régionale sur laquelle nous n'avons aucun contrôle. Il s'agit d'un enchevêtrement que personne ne sait à quoi s'attendre à l'avance, une guerre qui pourrait éclater même si personne ne le pensait. »
« Pourrons-nous faire face à une offensive terrestre d'envergure? Cet état de chose me rappelle l'un des épisodes tragiques de notre guerre au Liban en 82, la bataille de "Sultan Yacoub" », affirme l'Israélien en allusion à cette spectaculaire défaite de l'armée israélienne à occuper la route reliant Damas à Beyrouth. Une colonne de la route Beyrouth-Damas, passant près du village de Sultan Yacoub, au Liban avant de tomber dans une méga embuscade recevant des tirs de tous calibres, les Syriens, les Palestiniens et les Libanais utilisant des RPG-7 et des missiles anti-char "Milan", entre autres tandis que l'aviation syrienne intervenait avec ses MiG-21. Ce n'était pas une bataille, mais un moulin de feu où nous voulions juste sortir de l'endroit vivant, nous sommes sortis du feu de l'enfer », a ajouté le général avant de poursuivre :
«...Nos militaires n'arrivaient pas à distinguer la source de cette puissance de feu inouï et ils pensaient que c'était uniquement les groupes des forces conjointes palestiniennes qui tiraient depuis partout. Notre armée était tombée dans un piège et elle s'est retrouvée totalement isolée et assiégée par les guérilleros palestinien, syrien et libanais, sans que l'armée de l'air puisse agir. 30 officiers et soldats israéliens ont été tués, des centaines ont été blessés et quatre ont été capturés et des dizaines de chars ont été détruits... Et encore à l'époque, on ne parlait ni de l'axe de la Résistance, ni de l'unité Radwan, encore moins d'un Hezbollah totalement ancré au sein de l'armée syrienne. La participation du Hezbollah dans la guerre en Syrie lui a permis d’avoir une très grande expérience technique et de maîtriser les problèmes logistiques et opérationnels des fronts élargis et c'est ce front qui nous perdra », a conclut le général.