L’ennemi a adopté cette politique dans tous les pays comme le Liban, la Palestine et la Syrie. Au Liban, la bataille entre les guerres n’a mené nulle part et s’est avérée vaine. Nous avons riposté à l’attaque sioniste à Janta dans l’Anti-Liban en bombardant dans le Golan occupé. Nous avons montré à l’ennemi que toutes les zones frontalières sont dans la ligne de mire de la Résistance. Pour cette raison, on n’assiste plus à des bombardements israéliens. Cette politique fait partie des règles d’engagements, instaurés depuis 2006. Quand l’ennemi a envoyé des drones dans la Banlieue, il a voulu faire une opération sécuritaire sans aucune empreinte. Mais il a échoué. Autre exemple, la mise à découvert des tunnels du passage d’armes du Hezbollah, l’ennemi a fourni des garanties qu’il ne mènera aucune frappe et qu’il se contentera de les découvrir.
Le 20ème anniversaire du retrait de l'armée israélienne du sud du Liban a ceci de particulier qu'il s'accompagne de plus de commentaires "israéliens" que d'analyses propres aux milieux proches de la Résistance. C'est qu'il y a une réelle crainte pour l'avenir de l’entité sioniste. Alors même que tous les indices donnent Israël pour être à deux pas d'une "guerre civile", les Israéliens affirment eux-mêmes ne plus avoir la capacité de "protéger le front intérieur" face à des "missiles du Hezbollah". C'est l'aveu d'une grande victoire, celle de la Résistance libanaise à "imposer sa propre règle d'engagement" à Israël et à faire en sorte que le régime sioniste comprenne avec le Hezbollah, il est strictement interdit de "badiner".
Interviewé par la radio An-Nour sur la possibilité d'établir une équation pareille en Syrie, le secrétaire général du Hezbollah a apporté sa réponse : « Au fait, pourquoi l"'axe de la Résistance en général et le Hezbollah en particulier ne tiennent-ils pas à imposer en Syrie la même règle d'engagement qu'au Liban face à un Israël qui ne cesse depuis 2003 de frapper le territoire syrien? Après tout, c'est ce qui parait la plus logique même si le grand allié de la Résistance, la Russie, pourrait y avoir quelques réserves ».
A preuve, "un dirigeant sioniste a récemment avoué d'ailleurs que cette décision (changement de tactique) avait été prise puisque l’axe de la Résistance a multiplié les victoires sur le champ de bataille. Un constat s'en dégage : L’ennemi se trouve dans une situation de faiblesse extrême. Il s'inquiète diablement de voir l'Etat syrien se renforcer de jour en jour, et les groupes terroristes n'étant plus en mesure de faire face à cette montée en puissance. C'est au regard de ce constat qu’Israël a commencé à mener des frappes, mais là aussi sous des contraintes bien claires".
Concernant la dernière frappe israélienne à la frontière avec la Syrie (où un véhicule transportant quatre combattants du Hezbollah a été visé par deux missiles à Quneïtra) l'ennemi pouvait les tuer mais il ne l’a pas fait. Pourquoi? Parce que l’équation est claire : vous tuez nos combattants, nous riposterons fermement. Donc, l’ennemi sioniste est "dissuadé" et partant de là, forcé à respecter les règles d’engagement. Cela fait un bon bout de temps qu'Israël pèse pour et contre avant de commettre le moindre agissement contre le Hezbollah et cela, je l'appelle "la dissuasion".
Mais cette règle d'engagement, le Hezbollah a imposé au Liban, saura-t-il l'imposer face au régime sioniste en Syrie?
Et Nasrallah de poursuivre : « Pourquoi on n’instaure pas une équation d’équilibre de force et de dissuasion en Syrie? Et bien ceci dépend entièrement de la volonté de la direction syrienne. (Et pourquoi cette dernière ne le souhaiterait-elle pas toujours? NDLR). La bataille bat son plein contre les groupes terroristes, et les Israéliens interviennent dans le but d’entraîner la Syrie dans une guerre régionale. Donc, ceci ne s’inscrit pas dans l’intérêt de la Syrie au moment où elle lutte contre les groupes terroristes (et qu'elle a besoin de focaliser ses forces pour libérer le reste de son territoire). Surtout que les frappes israéliennes ne mènent pas à grand-chose. Elles n’ont pas stoppé l’acheminement des armes à la Résistance ni ralentir son action. Ceci étant l’ennemi doit savoir que notre patience a des limites. Peut-être, qu'au cours de l'un de ses raids, l’ennemi mènera une frappe qui aura de lourdes séquelles. Et bien alors, la Résistance ne peut par principe ne pas réagir. L’ennemi est certes incapable de se lancer dans une guerre régionale. Et la riposte de la Résistance dans ce cas, y conduira droit".
Mais à quoi fait allusion Nasrallah? Qu'est-ce qui risque de changer si l'une des frappes israéliennes "dérape" ? Selon des analystes politiques, une telle frappe saurait tout bonnement lever la réticence "russe", quitte à ouvrir les portes de l'enfer sur Israël. D'ores et déjà, la Russie a en partie vaincu cette réticence en ouvrant les portes de sa base aérienne Hmeimim sur l'Iran. Les vols militaires iraniens déposent depuis peu à l'aéroport de Hmeimim, protégés par les batteries de missiles S-400. Les sources militaires russes évoquent même l'hypothèse du déploiement des missiles tactiques iraniens à Hmeimim, largement convoités d'ailleurs par l'aviation US/OTAN qui y multiplient des vols de reconnaissance.
Ce mercredi, l'Africom (commandement US en Afrique) a fait publier un cliché qu'il affirme appartenir à Hmeimim. L'image n'a pas de date mais met en scène les batteries de S-400 ainsi que leur position en détail. « Les Américains cherchent à faire comprendre qu'ils ont désormais en ligne de mire la base aérienne russe. Et bien en cas de frappe contre Hmeimim il ne reste plus aucune raison pour que la Russie ne demande pas à l'Iran de frapper Israël », note un expert.