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"Une alliance militaire Chine-Iran est ce qui est de pire pour les USA"(experts)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Trois bâtiments de la Marine chinoise amarrent en Iran, juin 2017. ©Le1.ma

Il y a quelque chose de particulièrement significatif dans ce soutien ferme que l'Iran vient d'apporter à la toute dernière décision de Pékin à appliquer sa loi de sécurité à Hong Kong. C'est d'autant plus significatif que la Chine s'apprête à sortir d'un face à face à caractère uniquement commercial pour affronter militairement l'empire. Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi, a condamné dimanche "toute ingérence étrangère dans les affaires internes de la Chine", qui "porte préjudice à la souveraineté nationale" et "l’intégrité territoriale de ce pays", et ce, en une claire allusion aux déclarations interventionnistes de Mike Pompeo qui a menacé d'imposer des sanctions à la Chine si Pékin met en œuvre des lois de sécurité nationale visant " à donner un plus grand contrôle sur Hong Kong autonome ". 

 « L’Iran insiste sur la nécessité du respect du principe de la « Chine unie » et condamne toute ingérence étrangère dans les affaires internes de la Chine, ingérence qui porterait préjudice à la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de ce pays. Il met aussi l'accent sur la mise en exécution de la loi et de l’ordre établi dans le sens de la stabilité, le bonheur et la sécurité de la population hongkongaise. »

Au fait, ce qui est sur le point de se produire, estime l'analyste de SouthFront, c'est un changement de paradigme des rapports sino-américains, on ne peut plus salutaire pour l'Iran. Plus la Chine est raisonnable, plus les actions et les menaces provenant de Washington et de ses alliés sont agressives, une attitude bien connue des Iraniens. La Covid-19, la situation à Hong Kong, le commerce international, Taïwan et la mer de Chine méridionale sont autant de motifs qui devraient pousser Pékin à adopter une approche plus autoritaire face aux Américains, et peut-être à se rapprocher militairement avec l'Iran. 

" A l'approche de la fin de l'embargo sur la vente d'armes iraniennes, ce rapprochement sino-iranien devient encore plus dangereux. Il y a quelque temps, l'Iran avait besoin d'avions de combat, et c'est la Chine qui a fourni des chasseurs J-7 à l’Iran. Lorsque les banques européennes, sous la pression des sanctions américaines, n'ont pas pu fournir les services nécessaires à l'Iran, c'étaient encore les banques chinoises qui les ont remplacées pour satisfaire les besoins iraniens. En pleine période de la pandémie du coronavirus, les Chinois continuent d'acheter du pétrole iranien, et cet argent est dans les banques chinoises. En outre, Pékin ne cesse de fournir à Téhéran des services et des produits que les Américains et les Européens évitent de livrer aux Iraniens en raison des sanctions. Lorsque l'Iran envoie ses pétroliers au Venezuela, briser les sanctions US dans un pays où la Chine a d'énormes intérêts est un autre terrain de coopération sino-iranien. La prise de position de Téhéran sur le dossier de Hong Kong en dit long sur ce rapprochement substantiel», ajoute l'analyste.

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"La Chine se trouve au seuil d'une vraie guerre avec les Etats-Unis et le fait de pouvoir compter sur des alliés aussi fiable que l'Iran est bien précieux. La guerre des pétroliers que les USA ont voulu imposer à l'Iran dans le golfe Persique, l'Iran est sur le point de la leur renvoyer. Selon des informations, deux autres tankers iraniens chargés de pétrole et appareillant sous le pavillon iranien font route vers la Chine et là aussi avec les radars allumés. Or la zone est quasiment bouclée par les Américains et leurs alliés. Si les USA osent agir contre les pétroliers iraniens, la Chine ne saurait ne pas réagir, dit l'analyste avant d'évoquer les propos du ministre chinois des A.E. sur une "guerre froide avec les Etats-Unis". 

« Outre la dévastation causée par le nouveau coronavirus, un virus politique se propage aux États-Unis, un virus politique qui saisit toutes les occasions pour attaquer et diffamer la Chine. Nous riposterons à chaque offense. », a dit Wang Yi, en marge de la session annuelle du Parlement chinois. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV