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Pourquoi les Patriot US quittent l'Arabie? Une piste "irano-nord-coréenne" (The National Interest)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le leader nord-coréen, Kim Jong-un. (Archives)

De nombreux analystes ont disserté sur le pourquoi du retrait annoncé par les USA de leurs batteries de missiles Patriot d'Arabie saoudite : Certains y ont vu un abandon de Riyad par les États Unis tandis que pour d'autres il s'agit surtout d'une « tentative destinée à renforcer la ligne de front US/Iran en Irak ». Il y a sans doute un peu de tout cela. Mais The National Interest de ce samedi 23 mai donne une nouvelle piste d'analyse qui ne va pas sans rapport avec une certaine crainte US de voir un substantiel rapprochement entre l'axe de la Résistance et la puissance nucléaire qu'est la Corée du Nord. Il y a quelques temps, les médias alternatives ont évoqué une longue lettre adressée par Kim Jong-un au président syrien laquelle lettre prônait un approfondissement des liens militaires de part et d'autre dont les termes seraient les suivants : missiles tactiques nord-coréens contre avions de combat syriens (MiG-24 ou Su-35 entre autres). 

L’information a effectivement quelque chose d'encore plus inquiétant pour les Américains depuis qu'ils assistent à cette spectaculaire opération anti-sanction qu'a organisée aux Caraïbes le duo Iran-Venezuela. Dans un scénario extrême, une coalition maritime Chine/Corée du Nord/Résistance serait-elle imaginable ? Vu les arguments avancés par l'article, les Américains le jugent plausible.

The National Interest a écrit : « Au contraire de toutes les apparences, la décision US de retirer les Patriot du sol saoudien aurait très peu à voir avec les prix du pétrole ou les évaluations modifiées de la menace iranienne », mais elle est plutôt liée à la Corée du Nord et à la Chine et à leur possible rapprochement militaire avec l'Iran. Ce printemps, alors que l’attention internationale se concentrait sur le coronavirus, la Corée du Nord a effectué neuf tests de lancement de missiles en un mois, un record selon le Dr. Shane Smith du Centre pour l’étude des armes de destruction massive de l’Université de la Défense nationale. D’après ce centre, le taux de succès des sites de lancement de missiles en Corée du Nord s’est amélioré de près de 30% en 2019. »

 

The National Interest indique également :

« Le 5 mai, un rapport d'experts en imagerie de Jane's Intelligence Review et du Center for Strategic and International Studies a confirmé dans l'espace non classifié, l'existence d'un assemblage de missiles et d'une installation de stockage de missiles presque complets et suffisamment grands pour accueillir tous les missiles balistiques et lanceurs nord-coréens connus. C'est une représentation du programme de modernisation des missiles que la Corée du Nord a poursuivi au cours de la dernière décennie tout en feignant de freiner ses activités nucléaires. Aussi, le retrait des batteries de missile Patriot d'Arabie saoudite ne devrait pas être une surprise. Ces batteries seront de nouveau déplacés en Asie du Nord-Est pour se prémunir contre la menace plus imminente d'un Kim Jong-un imprévisible, un Kim qui ambitionne de tisser des liens encore plus proches avec la Syrie. » 

« Ces mesures ne reflètent pas l'évolution de la politique américaine au Moyen-Orient. Elles reflètent la perception accrue de la menace en Asie de l'Est et le fait que cette menace pourrait se confondre avec celles qui sévissent au Moyen-Orient. Le rêve non réalisé du gouvernement américain de pivoter vers l'Asie a été repris de l'administration Obama et a été soutenu par l'administration Trump. Sauf que les menaces s'étendent et tendent à se combiner. Il suffit pour s'en apercevoir de jeter un coup d’œil à ce qui se passe aux Caraïbes où les pétroliers iraniens défient les sanctions US visant Téhéran et Caracas », écrit The National Interest qui évoque ensuite l’expiration de la Résolution 2231 du Conseil de sécurité imposant un embargo d’armements sur l’Iran. « Ce n'est pas uniquement la Russie et la Chine qui seraient à même d'alimenter l'Iran en armes, en bombes ou en ICBM. Pyongyang est aussi un bon candidat. Le modèle nord-coréen de fabrication de missiles a bien servi les Iraniens dans le temps. Rien ne dit que les missiles tactiques que Kim teste à vrac ces temps ci ne suivent pas le même parcours ; et puis ce n'est pas uniquement l'Iran qui est en cause : il y a la Syrie qui tend de plus en plus vers la Chine et la Corée du Nord. » 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV