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L'OTAN débarque en Méditerranée pour y rester

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'armée algérienne.(Archives)

Après avoir activé ses missiles mer-air en Libye et ce, sous prétexte d'avoir à chasser des drones made in Emirats de Haftar, la Turquie d'Erdogan vient d'activer ses missiles sol-sol sur le champ d'une bataille qui ressemble de plus en plus à une bataille destinée à faire de la Libye un front-annexe et parallèle à celui de la Syrie. Il y a deux jours le président algérien Tebboune lançait une mise en garde quasi directe aux USA lesquels ont éhontément privé Alger de quoi peser de son grand poids diplomatique pour un règlement politique de la crise. Les Américains l'ont fait à dessin dans le stricte objectif d'étendre la guerre en Algérie. Tebboun a averti que le feu de la guerre ne brûlerait pas uniquement les Libyens mais leurs voisins et non-voisins.  Mais au train où vont les événements en Libye, il semblerait qu'il faut à Alger plus que des mises en garde.  

Sous couvert des forces du Gouvernement d'union nationale (GNA), l'armée turque a ainsi frappé une "base aérienne stratégique" dans la périphérie occidentale de Tripoli à coup de missiles sol-sol, consacrant l'entrée en scène d'un nouveau facteur, balistique, qui risque encore d'avoir des répercussions pour la sécurité algérienne.  « 3 frappes ont été effectuée contre la base aérienne d'al-Watiyah, ciblant les fortifications de la milice terroriste Haftar», dit Mohammed Qanunu, porte-parole du GNA, dans un bref communiqué publié sur Facebook. 

C'est dans ce contexte que l'OTAN annonce " sa mission" navale au large de la Libye comme pour confirmer l'hypothèse de ceux des analystes qui voyaient dès le début de cette parodie de guerre Haftar-Sarraj une entreprise destinée à scinder deux la Libye, à planter des bases grandeurs nature US/OTAN/Israël aux portes de l'Algérie et de la Turquie avec tout ce que cela compte en termes géostratégiques. 

 « La mission navale retardée de l’UE pour appliquer un embargo sur les armes à l’encontre de la Libye sera prête à commencer ses travaux dans les prochains jours », ont confirmé des responsables de l’UE mercredi 29 avril, deux jours après que Haftar s'est déclaré "maître du destin de tous les Libyens". Evidemment le prétexte c'est de faire respecter l'embargo sur la vente des armes mais l'UE fournit invariablement en arme Haftar et Sarraj. D'ailleurs le communiqué de l'UE en dit long sur les vrais motifs de ce déploiement militaire non loin des côtes algériennes : « Mais la diplomatie ne peut pas réussir sans être soutenue par l’action. Cette opération sera essentielle et [constitute] une contribution claire à la promotion de la paix dans notre voisinage immédiat à travers un cessez-le-feu permanent », a ainsi déclaré Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.

Borrell ne dit évidemment pas jusqu'à quand cette mission devrait durer, puisqu'en principe ce genre d'équipée militaire n'a pas de fin. Les armées d'occupation ne débarquent jamais dans une "zone d'opération" pour en sortir. Signe que la Syrie est sur le point de se reproduire sur les frontières algériennes, les premières photos des militaires égyptiens, engagés directement dans les combats en Libye, viennent d’apparaître sur les réseaux sociaux. L’Armée égyptienne se bat en Libye aux côtés de Haftar,  qui dit vouloir occuper la Tripolitaine et le Fezzan par la force des armes. Est-ce sa vrai mission? pas vraiment. 

Source : réseaux sociaux.

Les soldats égyptiens se sont heurtés à différentes reprises avec les soldats turcs et les pertes militaires égyptiennes sont systématiquement comptabilisées en Égypte comme résultant d’opérations anti-terroristes en cours au Sinaï. Avec son implication politique, militaire et diplomatique en Libye en faveur de l’un des principaux belligérants libyens, l’Égypte du Maréchal Abdel-Fettah al-Sissi se retrouve impliquée dans un conflit à l’Est et à l’Ouest, dont l'objectif consiste tout comme celui en Syrie à affaiblir l'une des meilleurs armées musulmanes et nord-africaines. En Syrie tout comme en Irak, les guerres occidentales visaient le même objectif. Ainsi au lieu de se battre contre Israël, l'armée égyptienne se bat contre l'armée turque. Le hic? Au train où vont les événement personne ne sait si oui ou non ces deux armées turque et égyptienne ne tourneraient pas un de ces jours leurs armes contre l'armée algérienne. Tebboune a raison : le feu ne restera pas confiné en Libye, il est déclenché pour s'étendre au grand bénéfice d'Israël. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV