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Guerre de pétrole: où en est l'Iran?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des ouvriers du secteur pétrolier iranien. (Photo à titre d'illustration de Management News)

Les sanctions américaines ont vacciné l’Iran contre la crise du pétrole, estime un analyste britannique.

Le chercheur à l’Institut des études sur la sécurité de l’Université de Londres, Chris Cook, estime que les sanctions américaines au cours des 40 dernières années ont vacciné l’Iran contre les turbulences du marché de pétrole, notamment après la dégringolade sans précédent du prix du brut américain.

Dans un entretien accordé au correspondant de l’agence IRNA à Londres, l’analyste britannique s’exprime sur les dernières évolutions du marché mondial du pétrole et ses retombées éventuelles sur l’Iran :

« Après les manipulations des cours sur le marché boursier de Wall Street, le prix du pétrole a atteint en juillet 2008 le chiffre exorbitant de 147 dollars le baril, avant de chuter avec une grande vitesse en décembre de la même année, pour se négocier à 35 dollars le baril.

Aucune des mesures prises par l’OPEP ne s’est alors avérée efficace pour empêcher la chute des prix, non pas en raison de la baisse des demandes, mais parce que les acheteurs potentiels n’étaient pas capables de financer leurs achats, à cause du dysfonctionnement de l’ordre bancaire international dominé par le dollar.

Mais la donne semble avoir changé dès lundi 20 avril ; nous avons constaté que le prix du West Texas Intermediate (WTI), [également connu sous le nom de Texas Light Sweet, type de pétrole brut utilisé comme standard dans la fixation du prix du brut et comme matière première pour les contrats à terme sur le pétrole auprès du New York Mercantile Exchange (bourse des matières premières)], a dégringolé à -37 dollars et 63 cents le baril, pour les livraisons de mai. »

Évoquant la nécessité des coopérations internationales pour trouver une sortie à la crise, Chris Cook rappelle également que la récession économique due à la pandémie de coronavirus a fait qu’un grand nombre d’entreprises se trouve au seuil de la faillite.

Aux yeux de l’expert britannique, le marché de pétrole, ces jours-ci, rappelle l’image d’un patient plongé dans le coma qui devrait être, sans plus attendre, transféré à l’Unité des soins intensifs.

« Nous aurons devant nous une période décisive, après quoi l’on pourrait espérer que le marché de brut retourne sur la voie du “rétablissement” », estime Chris Cook qui reste pourtant assez pessimiste quant à un retour à l’état d’antan.

« Et puisque l’Iran, déjà frappé par les sanctions américaines, n’est pas tombé en 2008 dans le piège américain concernant le marché de pétrole. Aujourd’hui aussi, l’Iran est vacciné contre la crise à cause exactement de la persistance des sanctions. Par ailleurs, grâce à plusieurs visites dans ce pays, j’y ai remarqué que de vastes investissements ou mesures économiques intelligentes ont vu le jour, si bien que l’Iran peut de nos jours s’enorgueillir d’être beaucoup plus fort qu’en 2008. »

Et l’analyste britannique d’ajouter : « Je crois que le monde ne reviendra pas à ce qu’il fut auparavant ; il n’y aura aucun retour au marché pétrolier “empoisonné” qui causerait autant de problèmes.

(…) L’Iran se trouve actuellement dans une situation plutôt convenable qui lui garantit une bonne capacité de gestion de la crise, soit, en proposant des initiatives provisoires en tant que producteur de pétrole, soit, en optant pour les marchés intelligents de l’énergie y compris l’énergie solaire.

Le prix du WIT américain pour livraison en mai a subi lundi une chute record, pour se chiffrer à 37,63 dollars le baril ; ce qui signifie que les producteurs américains ne vont recevoir aucun argent des acheteurs potentiels en échange de leur pétrole, mais pire encore, ils vont devoir leur payer les frais de livraison de transport d’un seul baril.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV