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Covid-19: « L’armée US perd face à ses rivaux » (Global Times)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président chinois inspecte la marine chinoise.(Archives)

Longtemps, on a cru la Chine uniquement capable de miracle économique. Depuis que le Covid-19 frappe, on y voit aussi une puissance militaire émergente de premier ordre. Dans un récent article, le journal chinois Global Times fait le constat suivant : "Le coronavirus perturbe partout sur la planète le bon fonctionnement des sociétés, des économies, mais aussi des armées. La pandémie oblige par exemple l’armée des États-Unis, très présente à l’extérieur de ses frontières, à revoir ses stratégies". Le constat est significatif : cette semaine, la Chine a livré au Nigeria, largement occupé à lutter contre une résurgence dangereuse de Boko Haram, des chars et des blindés, en signe de ce qui pourrait se produire dans la foulée de la Covid-19, la mise au pas de la puissance armée US, sinon sa neutralisation par la Chine.  Pékin semble attendre son heure.

Le Global Times écrit :" l’épidémie du coronavirus qui a touché plus d’une centaine de bases militaires américaines dans le monde, est devenue le défi majeur d l'armée américaine qui se voit contrainte de renforcer ses capacités de combat face à ses rivaux. Alors que la pandémie de Covid-19 s'est propagée dans le monde entier, l'armée américaine fortement affectée, tente de camoufler sa faiblesse. Plus tôt, le secrétaire à la Défense Mark Esper a reconnu que l'état de préparation militaire de l'armée américaine pouvait être affecté par l'éclosion du nouveau coronavirus. D’autre part, les experts chinois estiment que l'épidémie du coronavirus pourrait discréditer l'influence américaine sur ses alliés.

Le Pentagone a publié plusieurs communiqués sur l’état de santé de son personnel. Dans un rapport paru le 8 avril, il a reconnu que le nombre de soldats contaminés par le Covid-19 avait atteint les 2 000.

Bien qu'ayant reconnu la réduction des activités de l'armée américaine en raison de l'épidémie, le secrétaire américain à la Défense a suggéré que cette crise n'affecterait pas la capacité des États-Unis à mener des missions militaires à l'étranger. Mais qui le croirait? 

« La mission numéro un de l’armée américaine est d’assurer la protection du peuple américain, du pays et de nos intérêts à l’étranger. Je vous assure que tout est sous contrôle », a-t-il prétendu le vendredi 20 mars. Or la pandémie a explosé rapidement parmi les militaires américains. En conséquence, le Pentagone a été contraint d'imposer des mesures de restriction de déplacement au personnel militaire à partir du 16 mars pour éviter la propagation du virus. De telles actions auraient sans aucun doute un impact négatif sur l'état de préparation des forces armées américaines. Le Pentagone a annoncé le mercredi 25 mars le gel pendant deux mois de toutes ses activités dans le monde. Cette décision concerne également le déploiement et le rapatriement de soldats déployés sur des zones de guerre. Washington, qui dépend fortement de ses bases militaires pour étendre son influence internationale, est aussi revenu sur sa stratégie militaire par crainte de l'épidémie de Covid-19. Alors nous sommes en face d'une Amérique dont l'armée est à la fois paralysée à l'intérieur et à l'extérieur. 150 bases militaires dans 41 États US ont été touchées par le coronavirus, ce qui rend presque non crédible l'affirmation du général Mark Milley, chef l'état-major interarmées des États-Unis, qui a récemment qualifié d’entièrement "erronée" la conception des rivaux des États-Unis selon qui ce pays pourrait perdre sa supériorité à cause de la propagation de cette pandémie.

Pourtant, les données ouvertes pour le développement (DoD) les plus récentes et disponibles montrent que près de 23 000 soldats, personnes à charge et retraités ont été testés positifs au COVID-19. Vendredi matin, le Pentagone a signalé 2 031 cas confirmés parmi les troupes et un total de 3 366 cas - dont des personnes à charge, des civils et des sous-traitants. Alors que ce chiffre augmente, le Pentagone n'a eu d'autre choix que de changer son approche, et de refuser de fournir des détails en la matière afin de camoufler ses points faibles. Et la situation est encore plus catastrophique à bord de l'US Navy. 

L’USS Theodore Roosevelt, frappé par le coronavirus, amarré à Guam, a attisé l'anxiété sur l'île alors que des centaines de marins entrent dans ses hôtels en quarantaine. 

Une épidémie à bord du porte-avions a commencé à se dérouler fin mars et a plongé la marine dans une crise à la limite de la mutinerie après que le capitaine Brett E. Crozier a envoyé une lettre appelant à une action plus rapide pour protéger ses marins. Le transporteur a été amarré sur le territoire américain pendant plus d'une semaine alors que des membres de l'équipage de 4865 personnes ont été testés positifs. Quelque 580 cas parmi les marins ont été confirmés. Plus de 1 700 marins testés négatifs se sont isolés dans des hôtels de Tumon, tandis que les malades restent à la base navale de Guam, ont indiqué des responsables de la marine.

Et qu'en est-il des troupes américaines déployées au Moyen-Orient? Elles ne pourront pas rentrer chez eux en raison de l'épidémie.

Aujourd’hui, le Pentagone est entré dans une spirale infernale fonctionnant comme un cercle vicieux, où les cas d’infection alimentent la psychologie de retraite et de panique, cette psychologie alimentant à son tour l’accélération des maux et des faiblesses. C’est à nouveau le schéma surpuissance-autodestruction, ou la dévoration de la puissance militaire par elle-même, conclut l'article.   

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SOURCE: FRENCH PRESS TV