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Des batteries de Patriot en Irak.... l'aviation irakienne fait peur aux USA?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un F16 irakien./AFP

Depuis le 28 janvier, les États-Unis d'Amérique ont cessé le programme de livraison de composants et de missiles pour les chasseurs-bombardiers F-16 irakiens. Le contrat avait été signé en mai 2016 pour une valeur de 1,8 milliard de dollars (1,6 milliards d’euros) mais la dernière livraison n'avait été effectuée que le 14 novembre 2019 soit un an après la fin de Daech en Irak ! En cessant de fournir des composants de missiles et des pièces de rechange aux F-16 irakiens, les troupes US qui accélèrent ces temps ci leur retrait de « tous les sites et bases aériens » en Irak pour ne se concentrer qu'à Aïn al-Asad, ont cru pouvoir clouer au sol l'armée de l'air irakienne. Leur surprise a été bien grande que le 21 mars dernier ; les chasseurs F-16 irakiens ont décollé de leur base pour participer aux côtés des forces armées y compris les Hachd à des opérations d'envergure contre les réseaux supplétifs US à travers l'Irak, dit daechistes.  

Ce jour là, le commandement irakien a affirmé que l’opération avait été menée en coopération avec l’armée de l’air irakienne, dont les F-16 ont effectué plusieurs frappes sur les positions des terroristes dans les montagnes de Hamrin, montagne stratégique bourrée de grottes et de tunnels que les pilotes irakiens ont pu détecter et détruire. 

Or cette opération réussie de l'armée de l'air qui a marqué l'échec de plus de 10 d'efforts US destinés « à priver l'Irak de son armée de l'air souveraine » venait à avoir lieu à peine 7 jours après que l'US Air Force a pris pour cible de sa campagne aérienne cinq provinces irakiennes, y frappant non seulement les sites militaires de la Résistance mais encore ceux appartenant à l'armée irakienne. Pour les observateurs politiques, cet acte fou qui a officiellement enterré l'accord de sécurité signé avec Bagdad cachait mal une crainte : celle de voir l'Irak doté d'une aviation autonome. Cette crainte est bien visible à travers le retrait précipité des troupes US de l'ensemble des bases aériennes du pays, troupes qui ne laissent derrière elles qu'un tas de ferrailles, « aucun armement digne de ce nom » qui puisse renforcer les forces armées irakiennes.

En ce sens Qassi al-Anbari, l'un des commandants de l'armée de Badr à al-Anbar estime que les batteries de Patriot US ont une seule et unique cible : l'armée de l'air irakienne : « Déployés à al-Anbar, les missiles de Patriot auront leur impact sur l'ensemble des secteurs militaires irakiens, y compris l'armée de l'air. Les USA pourraient parfaitement viser les avions irakiens, les F-16 entre autres, sous prétexte d'avoir à s'opposer aux Hachd. Un premier lot est arrivé à l'ouest du pays depuis le Koweït et le second lot arrivera à Erbil dans les jours à venir. L'objectif étant à la fois de contrer les S-400 russes déployés dans le Nord-Est syrien mais aussi les avions de l'armée de l'air irakienne. »

Mais l'Irak restera-t-il les bras croisés? Rien n'est moins sûr. 

Samedi 3 avril, les huit groupes appartenant à la Résistance irakienne ont émis un communiqué commun où ils qualifient d’occupation, la présence des troupes américaines en Irak, sans manquer d’insister sur la poursuite de la résistance jusqu’au retrait total de ces forces d’Irak. Ils ont averti qu’en cas de non retrait US, l’Irak serait transformé en « un enfer pour les occupants ».

Le communiqué a été signé par le mouvement Asaïb Ahl al-Haq , Kataëb Sayyid al-Shuhada, le mouvement Al-Awfiya, le mouvement Kataëb Jund al-Imam, le mouvement Al-Nujaba, le bataillon Imam Ali, les bataillons Ashura et Al-Khorasani, histoire de faire comprendre aux Américains qu'ils n'ont pas en face d'eux, que Kataëb Hezbollah et qu'en cas d'atteinte à cette dernière, c'est toute la Résistance irakienne qui passera à la riposte. Un message très clair aux États-Unis : l'évacuation de certaines de leurs bases militaires US en Irak et la concentration des troupes à Aïn al-Asad à al-Anbar et ou encore à Harir à Erbil, bases bientôt dotées de Patriot, ne signifient qu'une chose pour la Résistance : les USA se mettent en ordre de bataille pour rester ! 

Or cette obstination à agir contre la volonté de tout un peuple a un prix lourd à payer. Le communiqué aux allures d'une « feuille de route pour la lutte anti-US de longue durée » affirme que les opérations « antérieures » n’ont été qu’un « rappel à l'ordre » et que « ce qui suivra sera encore pire » : « Que les Yankees l'imaginent, si tous les groupes de la Résistance décidaient tous ensemble de les combattre simultanément, quelle serait leur réaction? Et d'ailleurs s'ils pourraient en avoir une » . 

Il y a deux jours le groupe Ausbat al-Thaayirin qui s'est illustré ces dernières semaines par une « sanglante » attaque au missile contre la base aérienne de Tajii où deux Américains ont été tués, a fait publier une vidéo qui devrait à l'heure qu'il est, avoir bien attiré l'attention des stratèges du Pentagone. Il s'agit des images toutes récentes tournées à l'intérieur d'Aïn al-Asad et de la base à Erbil. Pour le drone qui en est l'auteur et qui a su contourner les radars US, le fait de trouver l'emplacement des Patriot ne devrait pas être trop difficile, surtout qu'il se ferait accompagner d'autres drones et missiles de croisière comme au Yémen, quand Ansralalh s'en est pris à Aramco, détournant à la fois les Patriot mais aussi les AWACS et avions de reconnaissance qui les soutenaient. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV