Ces derniers jours, les Américains ont accru leurs agissements militaires, sécuritaires, politiques, diplomatiques et économiques en Irak. Ils ont déployé une importante quantité d’équipements et de personnel depuis les aérodromes de Bismayah, al-Qaïm, Qayyarah et al-Tajji à la base aérienne d'Aïn al-Asad et la base de Harir à Kirkouk.
Il convient de noter que ces agissements sont en simultanéité avec trois événements importants régionaux et internationaux : Premièrement, les débats sur la nomination d’Adnan al-Zourfi, (un proaméricain) en tant que Premier ministre.
Deuxièmement, la propagation du coronavirus, qui a concentré une grande partie des efforts des gouvernements à lutter contre cette maladie contagieuse. Troisièmement, les évolutions qui traversent l’Irak pendant ces dernières semaines en particulier la salve de plusieurs roquettes sur certaines bases militaires américaines, dont al-Tajji.
Il existe différents scénarios quant aux récents agissements américains en Irak, comme suit:
Toutes les mesures adoptées ces derniers jours par les États-Unis étaient liées à la nomination du nouveau Premier ministre irakien. Les États-Unis recourent à diverses ruses pour exercer des pressions politiques et militaire nécessaire sur tous les groupes et courants politiques affiliés à l'Iran afin de les contraindre à se soumettre à la désignation d’Adnan al-Zourfi en tant que Premier ministre. Les États-Unis veulent insinuer aux groupes d'opposition qu'ils devraient accepter la nomination Adnan al-Zourfi sinon ils en subiront les conséquences.
Adnan al-Zourfi qui la double nationalité irakienne et américaine s’occupait des activités économiques entre 1992 à 2003 aux États-Unis. Cet ancien gouverneur de la ville sainte de Najaf n’était jamais une option favorite des courants chiites et des groupes de Résistance pour occuper le poste de Premier ministre. Il a eu une longue histoire tonitruante avec les partis chiites et leurs branches militaires.
Ces derniers jours les médias se sont focalisés sur les frappes aériennes d’envergure américaines contre les positions des combattants de la Résistance, telles que Kataëb Hezbollah et des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi).
Plus tôt ce mois-ci, quelque 4000 soldats américains du Corps des Marines des États-Unis ont participé à un exercice biennal avec des unités des Émirats arabes unis à la base militaire d'al-Hamra située à 125 miles au sud-ouest d'Abu Dhabi. Selon des rapports de l'Associated Press per Defense News, l'exercice, surnommé Native Fury, a été mené pour mettre en évidence les liens étroits entre les forces américaines et celles des Émirats arabes unis au milieu des tensions croissantes avec l'Iran.
Au cours des exercices, les forces américaines et les troupes émiriennes ont pris d'assaut une ville imaginaire spécialement construite pour une telle formation. Tous les atouts d'une petite ville du Moyen-Orient, dont une station-service, une tour de contrôle d'aéroport, une raffinerie de pétrole, une mosquée et un sanctuaire y sont prévus. Certains estiment que le sanctuaire était le mausolée de l’imam Khomeiny (que son âme repose au paradis) au sud de Téhéran. Mais certains d’autres estiment qu’il s’agit du sanctuaire d’Imam Ali (béni soit-il) ou du sanctuaire d’al-Askari situé à Samarra. En effet, les États-Unis cherchent à lancer une série de guerres de nerf afin d’exercer la pression psychologique nécessaire sur la Résistance irakienne et les courants chiites pour faire avancer leurs hypothèses. Ils envisagent d’arracher le feu vert aux courants chiites irakiens en faveur al-Zourfi.
Ces dernières semaines, les États-Unis ont été devenus passifs face aux groupes de Résistance irakiens. Les récents raids aériens de la chasse américaine contre des sites du Kataëb Hezbollah ont pour but de gommer la Résistance irakienne. Ce scénario se heurte à des obstacles majeurs dans la conjoncture actuelle. Premièrement, la propagation du coronavirus aux États-Unis a affaibli ce pays dont tout nouvel aventurisme militaire lui coûtera trop cher. Il est donc peu probable que Trump se lance dans une aventure militaire en Irak. Deuxièmement, l'équipe Trump est fortement divisée sur les attaques féroces contre les groupes de Résistance en Irak.
Étant donné que les petites bases américaines en Irak sont vulnérables aux attaques à la roquette et au mortier, il semble que les attaques des groupes de Résistance pourraient fortement influer sur le sort de Trump lors des prochaines élections. Les États-Unis ont installé deux batteries Patriot, l’une sur leur base militaire à Erbil et l’autre sur la base militaire d’Aïn al-Asad.
Washington cherche à faire parvenir au pouvoir Adnan al-Zourfi pour changer le processus des évolutions irakiennes en sa propre faveur. Les États-Unis envisagent de renforcer leur pouvoir de dissuasion et de réduire leur vulnérabilité face aux groupes de Résistance, y compris les Hachd al-Chaabi. Par conséquent, les nouvelles selon lesquelles ce pays planifie d'effectuer de lourdes frappes aériennes et terrestres en Irak vont au rebours des réalités en cours aux États-Unis et en Irak. D’autant plus que toute invasion contre l'Irak se heurtera à une riposte cinglante des Hachd al-Chaabi et d'autres groupes de Résistance qui jouissent d’une capacité logistique et défensive hors pair.
Toute erreur pourrait conduire à des affrontements d’envergure dans la région du Moyen-Orient où les États-Unis sont affaiblis.
Les récentes attaques balistiques du Mouvement d’Ansarallah du Yémen contre Riyad ont montré que le front de Résistance est fort, prêt à affronter toute menace, même dans cette conjoncture où cette maladie contagieuse balaie la planète.