La panique est totale à Riyad : mardi, 31 mars, presque simultanément à une campagne aérienne folle menée par les F-15, les Typhoon britanniques et les Rafale français de la coalition USA/OTAN/Riyad contre l'académie militaire de Sanaa, l'ambassadeur saoudien au Yémen, Al Jaber affirmait à Wall Street Journal que son pays "n'avait jamais cherché l'escalade avec Ansarallah" et que "Riyad était même en contact" permanent avec la Résistance yéménite. Cette ridicule annonce a évidemment été aussitôt démentie n'empêche qu'elle cachait mal une terrible crainte :
La spectaculaire opération combinée drone-missile d'Ansarallah contre Riyad, Jizan, Asir et Najran pourrait se reproduire à tout instant, comme l'a dit le général Saree, et ce, sur fond d'un baril de pétrole frôlant les 19 dollars. Si comme en septembre 2019, quand Aramco a été pris pour cible d'une escouade de drones d'Ansarallah, le flux pétrolier saoudien est interrompu, que va-t-il devenir le royaume, empêtré dans une guerre perdue d'avance contre la Russie? Une guerre qui, de surcroît, commence à nuire au pétrole de schiste US?
Rai al Youm estime même qu'à l'heure de préparatifs de guerre américaine en Irak, l'administration US n'a vraiment pas besoin qu'Ansarallah étende ses opérations militaires déjà d'ampleur et qu'il donne à "son méga coup combiné de 29 mars", un rythme quotidien! Surtout que Marib, siège pétrolier de l'axe Riyad-USA-GB au nord du Yémen est sur le point de tomber sous les coups des combattants d'Ansarallah. La reprise d'al-Jawf a élargi sensiblement le champ de tir d'Ansarallah sur le sud pétrolifère saoudien avec en ligne de mire la région ultra stratégique de "Quart Vide"; la perte de Marib empirera encore davantage cette perspective. Il y a quelques jours, Ansarallah a pris le contrôle de la base militaire stratégique al-Binat située entre les deux provinces yéménites d’al-Jawf et de Marib comme pour sonner le glas des pétroliers américano-britanniques au Yémen. Cette base est la plus importante des forces pro Hadi dans le nord et de loin le dernier point militaire important entre les deux provinces d’al-Jawf et de Marib. Il ne reste désormais à Ansarallah qu'à reprendre le contrôle d'une plaine vierge pour s'emparer de la pétrolifère Marib alors qu'il s'impose déjà sur le front ouest et dans la région de Sirwah et de Jabal Haylan.
Marib, une artère pétrolière entre les provinces yéménites, se situe sur le trajet de transfert de gaz et de pétrole vers la mer d’Oman et la mer Rouge, ce qui en fait le cœur battant des projets de pillage pétroliers US à la fois dans le golfe Persique, dans la mer d'Oman et en mer Rouge. D'où sans doute ce débarquement en tout catimini des GI's au Yémen et sur l'île de Socotra où ils cherchent à implanter une base permanente, façon de veiller à leur emprise pétrolière dans la région de Bab el-Mandeb. La situation particulièrement critique des forces US en Irak où elles sont poussées sans cesse vers la porte par une population de plus en plus hostile, rend les choses encore plus compliquées. Mais c'est là, selon les observateurs un piège à double fermeture où sont tombés les USA : en s'installant au sud du Yémen, les Etats-Unis en viennent à s'exposer aux missiles de la Résistance. Leurs bases à Socotra, à Maccala à Shabwah et à Hadarmout sont en ligne de mire. Et puis il y a ce jeu pétrolier de Riyad qui prendra une tournure totalement catastrophique si Ansrallah se mettait à envoyer quotidiennement ses missiles et ses drones sur Aramco. Depuis sept jours, l'Américaine Victoria Coates, est nommée envoyée spéciale des Etats-Unis pour l’Energie. La Maison-Blanche a pris directement en main l’Aramco (Saudi Arabian Oil Company) qui a été privatisée à hauteur de 1,5 % en décembre dernier.