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Venezuela: Rosneft remplacé par l'Etat russe, le pétrole US chute

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les présidents russe et vénézuélien, Vladimir Poutine et Nicolas Maduro se serrent la main. (Archives)

Avec les USA, la Russie est presque quitte! Quelques heures après l'annonce par le géant pétrolier russe Roseneft de son départ du Venezuela, le brut US chute à son plus bas historique depuis 18 ans. Le prix du pétrole brut aux États-Unis sont tombés en dessous de 20 dollars le baril peu de temps après la réouverture des échanges dimanche 29 mars, près de leur plus bas niveau en 18 ans. Les actionnaires pariaient que la production devrait s'arrêter pour faire face à l'effondrement de la demande de la pandémie de coronavirus. Mais ceci est loin d'être l'unique facteur. En effet, le coup russe a bien influé sur le moral du marché du pétrole de schiste des Américains. En effet, Rosneft a annoncé son départ du Venezuela sans vraiment partir, genre de coup que seule la Russie peut faire et tout ceci, alors que la guerre du pétrole avec Riyad se poursuit et que ce dernier a refusé samedi une nouvelle offre du dialogue russe. 

Rosneft a annoncé en effet son retrait de ses projets pétroliers au Venezuela par une vente coordonnée d'actifs à une société non divulguée contrôlée par le gouvernement russe. "Il n'est pas certain que cette décision, annoncée à un moment où les prix du pétrole languissent autour de 25 dollars le baril, signalerait un changement dans la livraison de pétrole vénézuélien par les sociétés d'État russes, qui va principalement rembourser les dettes du Venezuela, relève, très amer, Bloomberg qui ajoute: "Deux des trois pétroliers qui devaient exporter  quelque 5.7 millions de baril de pétrole vénézuélien avaient changé samedi de destination après une nouvelle réservation: la HRA naviguait vers le port brésilien d'Angra dos Reis pour charger du brut Petrobras à destination de la Chine, tandis que le Dragon partait pour Gibraltar. Le troisième navire, le Maria Angelicoussis, n'avait pas encore fixé de nouvelle destination".

Bref, le coup de théâtre russe a bien permis que le pétrole vénézuélien écoule sans accroc. Le dindon de la farce? L'indice de référence américain, connu sous le nom de West Texas Intermediate ou WTI, qui a atteint un creux de 19,92 $ le baril, perdant plus de 6% en quelques heures. 

Bloomberge dit :"  Les prix du pétrole ont chuté de plus de la moitié au cours du mois dernier, les blocages généralisés en Europe et en Amérique du Nord ayant réduit la demande de pétrole, les analystes prévoyant qu'un quart de la consommation mondiale normale pourrait être perdu. L'offre s'accumulant en même temps en raison de la guerre des prix entre l'Arabie saoudite et la Russie, les commerçants pensent que l'excédent pourrait approcher 25 millions de barils par jour le mois prochain, un niveau qui pourrait submerger la capacité de stockage dans le monde entier en quelques semaines.

Et Bloomberg d'avouer:" Les producteurs à coûts plus élevés tels que les schistes américains et les sables bitumineux canadiens ne sont généralement pas rentables à ces niveaux de prix, bien que les entreprises espèrent que d'autres producteurs arrêteront la production en premier, créant une guerre d'usure dans l'industrie. Mais la vitesse et la profondeur de la chute des prix, qui a ramené le brut sous les niveaux auxquels il a plongé à la fois lors du dernier krach de 2014-2016 et pendant la crise financière, forceront probablement un calcul rapide dans l'industrie. Selon les données de Baker Hughes, les producteurs d'énergie américains ont déjà effectué la plus forte réduction du nombre d'appareils de forage en fonctionnement la semaine dernière en cinq ans mais visiblement sans succès".

Les États-Unis ont fait même  pression sur l'Arabie saoudite pour réduire sa flambée de l'offre, mais n'ont eu que peu d'impact, l'Arabie saoudite ayant lancé la guerre des prix ce mois-ci après des affrontements avec la Russie sur la manière de répondre à la demande liée au coronavirus. Mais c'est de plus en plus la baisse de la demande qui inquiète l'industrie pétrolière US, avec les compagnies aériennes clouées au sol, les navetteurs travaillant à domicile et les usines fermées. Le coup "vénézuélien" de la Russie, deuxième producteur mondial de pétrole en rajoute une couche...

Les cours du pétrole étaient en fort repli lundi matin en Asie: vers 0H30 GMT le prix du baril de brut américain WTI lâchait 3,77% à 20,7 dollars, et celui du baril de Brent de la mer du Nord perdait 4,65% à 23,77 dollars.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV