Sur fond de rumeurs de coup d'Etat possible des Etats-Unis en Irak, rumeurs que colporte certaine presse arabe de la région, un événement totalement inouï a été relégué au second plan : l'imposante démonstration de force des F-16 irakiens que les Américains ont cru pouvoir clouer au sol, en leur refusant toute assistance dès le mois de janvier, soit peu après que l'Amérique de Trump et de Pompeo a eu la très très mauvaise idée d'assassiner les hauts commandants de l'axe de la Résistance en plein aéroport de Bagdad.
Le journal koweïtien prétend en effet que les Etats-Unis auraient mis en garde leurs "partisans irakiens" contre un projet de coup d'Etat qu'ils prépareraient et qui viseraient à "aider à l’arrivée au pouvoir d'un Premier ministre" conforme à la mission que Washington a confié à l'Irak à savoir "répandre la démocratie au Moyen-Orient". Toujours selon le journal, l'assassinant ciblé du général Soleimani et du commandant Abou Mahandes le 3 janvier aurait été "la première phase" de ce coup d'Etat. Toujours selon cette source, " Adnane al-Zurfi" que le président Saleh a présenté comme son candidat au poste de PM et qui à l'heure qu'il est, ne semble pas pouvoir faire l'unanimité, aurait même été mis au courant de la triple exigence US à son égard qui sont les suivantes : restreindre l'action des Hachd, couper les liens avec l'Iran, ouvrir les portes de l'Irak aux alliés arabes de Washington.
Mais un coup d'Etat militaire US est-il possible en Irak? En déployant les effectifs de la 101e division aéroportée à Aïn al-Asad parallèlement à un retrait de leurs petits contingents déployés à Qaem, sur les frontières avec la Syrie, les Américains font tout pour accroire qu'ils en sont parfaitement capables. Ce lundi, Al Sumaria fait aussi état de ce que les GI's aient violé l'interdiction de circulation à al-Anbar en s'affichant en public à al-Baghdadi à l'ouest de la province et ce, sur fond d'une intensification de la présence de leurs hélicoptères dans le ciel de l'ouest d'al-Anbar.
Mais de là à dire que les Américains sont capables de lancer un coup d'Etat militaire, genre ce qu'ils feraient en Amérique latine dans un pays où la Résistance les a littéralement piégés, c'est un pas qu'aucun analyste averti ne franchirait pas surtout quand on voit de près l'impact "désorganisateur" qu'ont des tirs de roquettes sporadiques de ces dernières semaines sur les troupes US. Mais ce n'est pas tout :
Le dimanche 22 mars, des avions de combat de l'armée de l'air irakienne ont bombardé des fiefs de terroristes de Daech dans les montagnes de Hamrin, au nord de l’Irak. Il s'agissait des F-16 que les Américains croyaient avoir totalement paralysés dès la mi janvier mais que les pilotes irakiens ont fait voler non loin des bases US en Irak, car Hamrin se trouve tout près de Mossoul, de Tikrit et de Kirkuk.
Cette évolution se produit presque parallèlement à de nouvelles menaces US qui, selon The New York Times, cachent très mal l'impasse dans lequel se trouve l'Amérique : "Les Etats-Unis ont menacé de mener des frappes préventives sur les alliés de l'Iran en Irak, si le gouvernement irakien ne réussit pas à bien protéger le personnel de la coalition dirigée par les États-Unis. C'est le secrétaire d'État adjoint américain pour les affaires du Moyen-Orient, David Schenker, qui a ressorti la menace, le dimanche 22 mars, en disant que les auteurs "des récentes attaques visant le personnel de la coalition en Irak devraient en assumer la responsabilité". Même The New York Times n'y croit pas : "Les frappes aux roquettes meurtrières contre les forces US ont poussé ces dernières à se retirer des bases qu'elles détenaient à travers l'Irak pour se replier à Aïn al-Assad. Mais est-ce suffisant? La 101 division aéroportée ou les Patriot sauront-ils les protéger? Rien n'est moins sûr. Au fait on est en plein dilemme: refuser de riposter aux tirs de roquettes rendraient les pro-iraniens plus hardis. Riposter à ces tirs de façon limitée les intensifieraient tandis que des frappes massives contre les sites militaires irakiens feraient couper tout contact avec l'armée irakienne et la monteraient contre les USA. Le meurtre de Soleimani est de loin la plus grosse erreur stratégique que les USA aient commise au Moyen-Orient", dit le journal.