Le conflit entre la Russie et l’Arabie saoudite sur une stratégie de prix du pétrole semble opposer les deux pays dans une bataille pour prendre une part plus grande de marché, mais les analystes disent qu’ils sont vraiment en guerre contre l’industrie pétrolière américaine.
L’Arabie saoudite a fait exploser dimanche sa bombe pétrolière, annonçant qu’elle abaisserait non seulement son prix de prévente aux clients chinois de six dollars le baril, mais augmenterait également sa production quotidienne de deux millions de barils. Cela intervient à un moment où le marché pétrolier est déjà impacté par une diminution de la demande due à la propagation du coronavirus.
La décision saoudienne a été à la fois une avancée majeure dans la conquête des marchés pétroliers aux concurrents et un message clair à Moscou ; « la décision saoudienne était une réaction à l’échec des pourparlers de vendredi entre l’OPEP et l’OPEP+ à Vienne, en Autriche.
Les pays membres de l’OPEP avaient convenu d’un plan pour réduire la production de pétrole de 1,5 million de barils par jour, mais le plan a été rejeté par la Russie. Une source proche des pourparlers a déclaré à CNBC que bien que les deux parties (l’OPEP d’une part et l’OPEP+ dirigée par la Russie d’autre part) aient été d’accord sur la baisse de production de pétrole, mais enfin ils n’ont pas pu arriver à un accord final.
« Les Russes ont fermement déclaré qu’ils ne souhaitaient plus soutenir l’industrie du pétrole de schiste », a indiqué la source. L’un des facteurs qui ont conduit Moscou à prendre une telle décision est que les États-Unis ont récemment sanctionné la société pétrolière russe Rosneft.
Il y a seulement trois semaines, l’administration Trump a imposé des sanctions à Rosneft pour les expéditions de pétrole vénézuélien. Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a estimé que la Russie soutient le président vénézuélien Nicolas Maduro en aidant le Venezuela à vendre du pétrole.
Le PDG de Rosneft, Igor Sechin, un ami proche de Vladimir Poutine.
Les sociétés énergétiques américaines et les travailleurs des secteurs gazier et pétrolier sont les premières victimes de la guerre pétrolière en cours. Alors que le coronavirus a perturbé les marchés pétroliers mondiaux, les sociétés énergétiques américaines doivent rembourser leur dette de 86 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années.