Une source proche de l’opposition syrienne, citant la visite du chef du renseignement égyptien en Syrie, a affirmé que Damas et Le Caire avaient formé une coalition pour s’opposer à la Turquie.
Le patron du service de renseignement égyptien Abbas Kamel s’est entretenu lundi 2 mars, lors d’une visite à Damas, avec des responsables syriens. Le journal syrien al-Watan a rapporté le 8 mars que Kamel avait une rencontre avec son homologue syrien, Ali Mamluk. Les deux parties ont discuté de la situation en Syrie et dans la région.
Selon le site d’information de l’« opposition syrienne », Anab, la réunion entre les responsables de renseignement syrien et égyptien a eu lieu en pleine tension entre les forces turques et syriennes à Idlib et avant la récente rencontre entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine à Moscou.
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Faisant allusion aux visites secrètes du chef du renseignement égyptien dans différents pays d’Afrique du Nord dans le passé pour faire face aux agissements et à l’influence de la Turquie dans cette région du continent africain, la source liée à l’« opposition syrienne » a souligné que la visite de Kamel en Syrie dans le contexte actuel montrait qu’il avait pris le commandement du front anti-Ankara dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (ANMO).
Selon le site, Abbas Kamel poursuit ses efforts pour former une coalition sécuritaire composée de services des renseignements des pays arabes pour contrer la Turquie.
Citant le journal saoudien Al-Arab, la source syrienne a affirmé que le patron du renseignement égyptien avait qualifié le plan de la Turquie de projet le plus dangereux pour le monde arabe et avait fourni « des informations très sensibles » aux chefs des services de renseignement des pays africains.
Suite à l’implication directe d’Ankara dans le conflit libyen, de nombreux pays et acteurs africains ont exprimé leur opposition aux plans de la Turquie et ont adopté des mesures visant à empêcher le président turc de réaliser ses projets interventionnistes ambitieux.
Des dizaines de forces libyennes ont été, selon le site d’information Al-Araby Al-Jadeed, recrutées pour la formation d’un commando maritime dont l’objectif est de bloquer les aides logistiques et militaires turques à destination du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) en Méditerranée.
Le Parlement turc a donné le 2 janvier dernier son aval à l’envoi de troupes et d’aides logistiques et militaires au gouvernement d’union nationale (basé à Tripoli), et depuis lors, la Turquie a également entraîné des éléments armés dans le nord de la Syrie pour combattre en Libye.
Dans le droit fil, la Libye et la Syrie ont signé un accord prévoyant l’inauguration de représentations diplomatiques dans les deux pays afin de mieux coopérer dans le combat commun contre la Turquie qui est considérée comme une force d’occupation dans les deux pays.
Une délégation envoyée par le gouvernement libyen de l’Est, s’est entretenue avec le ministre syrien des Affaires étrangères, ce dimanche 1er mars.
Abdel Rahmane al-Ahirach, vice-président du Parlement et Abdel Hadi al-Hawij, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale auprès du gouvernement libyen de l’Est, ont discuté avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, des relations bilatérales et des voies censées y donner un essor.
Les parties libyenne et syrienne se sont également penchées sur une coopération continue destinée à déjouer les pressions qui pèsent sur les deux pays dont et surtout « la violation flagrante de la souveraineté de la Libye et de la Syrie par la Turquie ».