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Syrie: l’expulsion des forces US est proche (Assad)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président Bachar Assad (G) accorde une interview à Russia-24 à Damas, le 5 mars 2020. ©AFP

Dans une interview accordée ce jeudi 5 mars à la chaîne de télévision russe Russia-24, le président syrien Bachar Assad a déclaré que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait fondé ses politiques concernant la Syrie sur la base de son affiliation aux Frères musulmans.

« Erdogan lui-même n'est pas capable d’expliquer aux Turcs pourquoi il a envoyé ses troupes en Syrie », a-t-il déclaré.

Le président syrien s’est exprimé en ces termes: « Il n'y a aucune animosité entre les populations syrienne et turque. Si Erdogan cesse de soutenir le terrorisme, les relations entre les deux pays reviendront à la normale et si la Turquie veut se battre contre nous, alors qu'elle nous envoie ses troupes. »

« La situation qui prévaut actuellement dans la zone de désescalade d’Idlib est incohérente compte tenu de l’absence d’hostilité entre les peuples syrien et turc », a-t-il indiqué ajoutant que les tensions étaient liées à des intérêts politiques.

En ce qui concerne les opérations militaires de l’armée syrienne, Bachar Assad a également déclaré que la priorité était désormais la libération d'Idlib.

« Erdogan a conjugué ses efforts dans cette région sur la recommandation des Américains, car si Idlib est libérée, l'armée commencera à reprendre toutes les régions situées à l'est de la Syrie... Les opérations de la Résistance vont bientôt commencer et le gouvernement est chargé de soutenir toute opération contre les occupants. Les États-Unis et leurs alliés ont occupé d'importants champs de pétrole syriens et Washington tente d'entraver la reconstruction de la Syrie », a-t-il dit. 

Assad a néanmoins déclaré que si les forces américaines et turques ne quittaient pas la Syrie, les autorités syriennes devront les chasser par la force: « Le peuple se lèvera contre l’occupation américaine. Les Américains ne pourront rester ni pour obtenir du pétrole, ni pour soutenir les terroristes comme Daech ou le Front al-Nosra, ni pour n'importe quelle autre raison. La même chose concerne les Turcs […]. Nous n’oublions pas les Turcs qui occupent la partie nord du territoire syrien. S’ils ne partent pas suite aux négociations politiques, nous devrons les chasser par la force », a-t-il martelé.

Aux yeux du président syrien, l’éveil et les sacrifices du peuple syrien, les soutiens politiques, militaires et économiques des "amis de la Syrie", notamment l'Iran et la Russie, constituent les principaux facteurs de l’affermissement du pouvoir en Syrie.

Le gouvernement syrien est basé sur la Constitution, « des élections législatives se tiendront dans les prochains mois et le gouvernement poursuivra son travail sans prendre en considération les menaces et les revendications des Occidentaux », a-t-il expliqué.

Bachar Assad a ensuite évoqué les relations des États arabes avec le gouvernement de Damas, précisant que la plupart d'entre eux poursuivaient leurs relations avec la Syrie de façon clandestine, par crainte des pressions occidentales et américaines.

« Depuis 2018, les entreprises arabes et autres ont montré un grand intérêt pour investir dans la reconstruction de la Syrie », a-t-il fait savoir.

En ce qui concerne l’Europe, le président Assad a précisé qu’elle était absente de la scène politique depuis une décennie car selon ses propres termes, la politique européenne dépend de celle de Washington: « Les responsables européens ont informé Damas qu'ils emboîtaient le pas aux États-Unis. C’est la raison pour laquelle ils se sont dits incapables de modifier leur politique à l'égard de la Syrie. »

Le président syrien a ensuite abordé la question kurde pour dire que son gouvernement n’avait aucun problème avec les Kurdes.

« Le problème vient des groupes qui ont des ambitions séparatistes », a-t-il lancé. Et de poursuivre : « Les pourparlers avec les groupes kurdes ne fonctionneront que si les groupes kurdes n’ont pas nettement éclairci leur position vis-à-vis de l'occupation américaine. »

Assad a également déclaré que la guerre syrienne avait une leçon importante à donner à toutes les sociétés :

« L'extrémisme suscite des ravages. C'est ne pas reconnaître l'autre qui est dangereux. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV