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D'al-Jawf à al-Mahra, Ansarallah étend le front du sud saoudien

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Après la chute d'al-Jawf, les frappes au missile d'Ansarallah contre Riyad s'élargiront. (Photo : Harbi press)

Depuis qu'un avion supersonique britannique Tornado  a été abattu dans le ciel d'al-Jawf, Riyad aurait dû comprendre que les tribus de cette région ultra stratégique, située sur les frontières avec Najran l'ont pour de bon lâché. Cela fait beaucoup pour un laps de temps aussi limité que 15 jours marqué à la fois par des révoltes sans précédent des habitants d'al-Mahra contre Riyad et son pipeline de contrebande de pétrole mais aussi par des revers militaire  successifs des pro-Hadi à Maarib, leur principal bastion.

Au demeurant, ces trois gouvernorats sur quoi Ansarallah resserre son étau à l'aide des dizaines de tribus qui lâchent l'ennemi saoudien et émirati pour rallier à la Résistance, recèlent tous les trois des gisements du pétrole. A regarder de plus près, ils s'étendent aussi sur une vaste ceinture territoriale allant de Sanaa, située à l'ouest vers l'est yéménite, ce qui constitue une entendue territoriale trop significative, limitrophe des frontières sud de l'Arabie des Salmane. 

Aussi la victoire fulgurante d'Ansarallah à reprendre le contrôle du chef-lieu d'al-Jawf, Hazm, et ce, au prix d'un vaste ralliement des habitants a été ressenti comme un véritable séisme à Riyad. D'où cet appel de détresse lancé à l'adresse de Sa Majesté Elizabeth et de son ministre des A.E., Rob qui a été dépêché lundi à Oman pour contrer ce qui ressemble à une restitution pure et simple de la souveraineté et de l''intégrité territoriales yéménites après 6 ans d'occupation. 

Les forces de l’armée et d’Ansarallah du Yémen ont réussi dimanche 1er mars à entrer dans la ville d’al-Hazm et prendre, ainsi, le contrôle du centre d’al-Jawf, à l’issue d’intenses conflits avec les alliés fréristes de Riyad ( Islah) et malgré une intense campagne aérienne qui n'a eu aucun effet, Ansarallah étant désormais capable de contrer par le biais de sa DCA, l'aviation ennemie. 

Aussitôt après ce gain stratégique d’Ansarallah, les sources d’information ont fait part de l’arrivée d’un avion militaire saoudien dans une base de la « coalition » saoudienne à Balhaf dans la province méridionale de Shabwa avec visiblement à son bord Nasser Abd Rabbo Hadi, commandant des brigades de la Garde présidentielle (régime pro-Riyad) et quelques responsables militaires saoudiens qui entendaient visiter le gouverneur d’al-Jawf Amin al-Akimi et évaluer, également, les besoins militaires et logistiques de ce front. Or c'était bien trop tard, puis Akimi a déjà lâché l'ennemi et rallié les rangs d'Ansarallah. 

Pour le site web d’information Al-Khabar Al-Yemeni, cette perte stratégique de Riyad ne va pas sans être en rapport avec le déplacement précipité, lundi 2 mars, du secrétaire au Foreign Office, Dominic Raab à Oman où il a rencontré le Sultan Haitham Bin Tariq.

« La visite du ministre britannique des Affaires étrangères à Oman et cela juste au lendemain de la reprise d’al-Jawf située sur les frontières nord-est du Yémen avec l’Arabie saoudite, ne peut s’expliquer que par la crainte, de plus en plus vive, des Saoudiens de voir Sanaa - ou plus précisément les forces armées yéménites -  étendre leurs "frontières immédiates" avec l'Arabie saoudite.

Le journaliste Mohammad Al Jaber, proche de l’ambassadeur saoudien au Yémen affirme : «Les Saoudiens s’inquiètent des récents gains politiques de Sanaa qui viennent après de nombreux gains militaires ; ils craignent qu’un nouveau front s’ouvre à  Najran, limitrophe d'al-Jawf et que cette province ne s'ajoute déjà au front de guerre qui embrase le sud saoudien. Surtout que la stratégique Hadramaout est voisine d’al-Jawf, et elle va jusqu’à al-Mahrah, la province la plus orientale du Yémen sur les frontières  avec Oman, soit le pays qui entretient d'excellentes relations avec Ansarallah ». Surtout que c'est à al-Jawf qu'Ansarallah a réussi ses premiers exploits "aériens"

Au moment où le Britannique Raab transmettait les "craintes de Riyad" au nouveau sultan d'Oman, le porte-parole des forces armées yéménites, le général de brigade Yahya Saree annonçait une nouvelle qui grossissait cette crainte. Lundi 2 mars au soir, Saree a affirmé que pour la deuxième fois depuis le début de la bataille d'al-Jawf, la DCA yéménite a contraint les avions de combat saoudiens à rebrousser chemin dans le ciel de cette province.

« La DCA a réussi, grâce à Dieu, à faire face à quelques chasseurs des pays agresseurs dans le ciel de la province d’al-Jawf », a-t-il tweeté, précisant que les missiles sol-air Fater-1 de la DCA yéménite ont obligé les chasseurs de quitter aussitôt le ciel d’al-Jawf avant qu’ils ne puissent accomplir une quelconque mission.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV