A Idlib, Erdogan joue à quitte ou double : 33 soldats turcs ont été tués dans des raids de Sukhoï-24 de l'aviation syro-russe alors qu'ils occupaient une base fixe au sein du QG des terroristes et faisaient feu en direction des avions syriens et russes. Cette unité de soldats turcs aura été d'ailleurs la même qui a chassé, il y a quelques jours et à coup de MANPADs plusieurs hélicoptères syriens, ce qui, en ces temps d'escalade du conflit, aurait dû très naturellement pousser le commandement militaire turc à évacuer la base fixe. Mais Erdogan n'en a pas voulu comme pour faire de ses soldats une proie et de leur mort, un justificatif pour amplifier dans la foulée, la guerre et suivant la logique de confrontation que lui dictent les Etats-Unis et l'OTAN, s'en prendre non seulement à la Russie, mais aussi aux forces de la Résistance. Ce n'est d'ailleurs pas sans raison, si dans les heures qui ont suivi la mort de 33 soldats turcs, le régime israélien a compati avec les "douleurs d'Ankara".
Ce même régime qui rappelons-le s'en est pris vendredi tôt dans la matinée et pour la seconde journée consécutive, aux positions de l'armée syrienne et de la Résistance à Quneïtra (près du Golan occupé) dans l'espoir de pouvoir retarder le débâcle des terroristes, de la Turquie, de l'OTAN et des Etats-Unis à Idlib. Selon Al Jazeera, média qatari et organe proche des Frères musulmans, au moins 13 combattants du Hezbollah auraient été tués ou blessés dans une frappe-éclair turque contre un QG de la Résistance au sud de la province d’Idlib.
L'information reste évidemment à confirmer par les sources du Hezbollah, il n'empêche que même en étant une simple rumeur, elle prouve pour qui se bat la Turquie au Nord syrien: la bataille que l'armée turque est poussée à mener à titre de supplétifs de l'OTAN contre son voisin, l'Iran et aussi la Russie servira, plutôt que les intérêts du peuple turc, ceux d'Israël dans la mesure où il s'agit de retarder le plus possible et du mieux que l'on peut la libération de Deir ez-Zor.
La frappe-surprise contre le QG du Hezbollah, situé relativement loin de la zone du conflit aurait été effectuée par les drones armés turcs, une perfide méthode la plus israélo-américaine qui soit, car elle répond à une logique d'assassinat ciblé, la même qui a provoqué une escalade ces derniers jours à Gaza, valant au régime israélien 90 missiles tirés en 36 heures. Certains observateurs évoquent même une attaque effectuée sous couvert turc, mais par le QG Israël/OTAN.
En s'en prenant aux combattants du Hezbollah dans la nuit de vendredi à samedi, la Turquie d'Erdogan a officiellement déclaré la guerre à l'axe de la Résistance plaçant ce dernier face à l'armée turque, et ce, dans le strict objectif d'aider Tel-Aviv. Car on sait, le Hezbollah ne laissera pas sans réponse l'atteinte contre ses combattants. L'analyste militaire Amin Hoteith commente cette information en soulignant qu'après avoir fait de l'armée turque "une supplétive" de l'OTAN, la folle politique d'Erdogan prend un tournant très dangereux puisqu'elle contraint désormais "l'armée turque à agir en armée de terre d'Israël ", laquelle "on le sait est parfaitement incapable d'opérer sur le sol syrien ou s'y engager. La régularité avec laquelle Israël frappe les positions de l'armée syrienne et de ses alliés prouve une répartition de tâches très dangereuse entre la Turquie et Israël, car Israël ne sera jamais l'ami de la Turquie".
Raï al-Youm rapporte dans son édition de ce samedi que la bataille acharnée menée par les combattants de la Résistance libanaise à Saraqib où les terroristes et leurs commandants turcs se sont heurtés à une contre attaque inattendue, a prouvé à l'état-major turc qu'il ne pourrait strictement rien au sol, "d'où sans doute ce recours aux assassinants ciblés des officiers syriens et des combattants du Hezbollah".