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Pourquoi les USA poussent-ils Khartoum à normaliser avec Tel-Aviv?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Abdel Fattah al-Burhan (G) et Mohamed bin Zayed Al-Nahyan se rencontrent, le 26 mai 2019 à Abu Dhabi. ©AP

Une percée africaine permettra-t-elle à Israël de rendre possible, l’impossible ? Le Soudan, du temps d’El-Bechir, un des piliers de la lutte anti-Israël, semble avoir succombé, aux tentations « pro-sionistes » et la junte au pouvoir sera récompensée pour sa décision de normaliser avec Israël, Riyad ayant promis à Khartoum aide et assistance…

Après la rencontre Burhan-Netanyahu, l’ambassadeur de l’Arabie saoudite au Soudan a promis à Khartoum un paquet d’incitations économiques ainsi que son aide pour que le nom du Soudan soit supprimé de la liste noire américaine. Le vice-ministre soudanais des Affaires étrangères en a été en fait informé, lundi 3 février, lors d’une rencontre avec l’ambassadeur de l’Arabie saoudite au Soudan. Puis l’ambassadeur saoudien a promis, au nom de son gouvernement, que Riyad soutiendrait, économiquement, le Soudan et qu’il l’aiderait aussi à se faire retirer de la liste « des pays soutenant le terrorisme ».

La promesse saoudienne intervient juste au lendemain de l’entretien du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avec le chef du Conseil militaire de transition du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan, en Ouganda au cours duquel les deux hommes ont parlé de la « normalisation des relations israélo-soudanaises ».

Aussitôt après cette rencontre, le département d’État américain a salué, dans un communiqué, le chef du Conseil militaire de transition soudanais, al-Burhan qu’il a invité, d’ailleurs, aux États-Unis. Face au tollé suscité, le gouvernement soudanais a été poussé dans les heures suivant cette rencontre à annoncer « qu’il n’était pas au courant de la décision d’al-Burhan ». Mais les révélations se poursuivent : un responsable militaire soudanais de haut rang a révélé que les Émirats arabes unis avaient préparé cette rencontre et que le Conseil militaire de transition soudanais bénéficie du soutien de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, deux mêmes qui ont refusé de condamner le Deal anti palestinien d’Israël et des USA.

Mais pourquoi le Soudan ?

Selon des experts, le choix du Soudan n’est guère innocent dans la mesure où le pays passait il y a encore peu de temps pour être prêt à accueillir une base militaire russe. Au lendemain du coup d’État de la junte et la chute d’El-Bechir, la Russie et le Soudan ont signé deux accords bilatéraux dans le cadre de leur coopération militaire, accords qui « devraient permettre de renforcer leurs relations à travers, entre autres, les échanges d’information et de points de vue sur des questions de sécurité internationale. » Mais il est clair que le Soudan post-El Béchir n’est plus prorusse. L’arrivée d’Israël fera du Soudan une base contre les intérêts de la Russie, mais aussi de la Chine. Cette tentative de normalisation intervient alors que la presse américaine dit que la Russie prévoit d’établir une base militaire dans le port de Berbera, au Somaliland, soit tout près du Yémen. Des responsables du ministère américain de la Défense parlent aussi de l’intérêt de la Russie pour la construction d’un centre de logistique navale en Érythrée. Tous ces éléments ont été rapportés par le New York Times, dans un article consacré à l’expansion inquiétante des intérêts russes (et chinois) en Afrique :

« La Russie serait en négociation avec les dirigeants du Somaliland pour une base navale pour soutenir ses navires de guerre et sous-marins à opérer dans la région et les voies de navigation très fréquentées transportant la plupart des marchandises européennes. Il a été signalé que la base navale compterait 1 500 personnes et des destroyers de service, des frégates et des sous-marins et serait située à l’extérieur de la ville de Zeila, au Somaliland, à la frontière avec Djibouti - près de l’emplacement de la première base chinoise à l’étranger, qui a ouvert ses portes en 2017 ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV