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Le Deal "miné" du siècle ou comment Israël a été pris au piège

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le temps n'est plus à la condamnation verbale du Deal du siècle, mais à la lutte armée. (Photo: les combattants des brigades de Qassam.)

Assez de paroles ! Tout le monde sait que le Deal du siècle que Trump a dévoilé de façon la plus théâtrale qui soit, est une tentative suprématiste destinée à reproduire le modèle sud-africain de l’apartheid en Palestine, de ghettoïser celle-ci au point que ses habitants n’aient même pas le droit de manger ou de boire sans l’autorisation de Tel-Aviv : pas d’État, pas de contact avec le monde extérieur, bref un génocide programmé et à petit feu comme Israël en a bien le secret. Face à une si effrayante perspective, la condamnation verbale est-elle suffisante ? Non !

En Cisjordanie, la rue a été le mercredi 29 janvier un champ de bataille. Des forces spéciales israéliennes qui tiraient dans tous les sens, ayant totalement perdu le contrôle de la situation. Les manifestants venaient de toutes les villes cisjordaniennes, celles-là mêmes que Trump et Israël veulent diviser en blocs A, B et C, un peu comme en Autschiwtz et ils n’avaient pas peur. 

À al-Khalil, un jeune palestinien de 14 ans a été touché à la tête par des balles en caoutchouc tandis que des étudiants étaient asphyxiés suite à l’inhalation des gaz toxiques. Dans le camp d’Arroub, les hordes israéliennes frappaient, tiraient, arrêtaient les Palestiniens, mais leur crainte ne s’apaisait pas. À Bethléem, sept Palestiniens ont été blessés, deux à la tête et au pied, avec des cartouches de gaz lacrymogène, et cinq autres par suffocation avec des gaz lacrymogènes tirés par les forces d’occupation israéliennes, signe que le Deal du siècle est avant tout « un ordre de tir » ! 

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À Toulkarem, c’étaient des milliers de personnes ainsi que tous les membres de tous les groupes politiques et les fonctionnaires qui se sont rassemblés Place Thabet Thabet au centre de la ville. Et là aussi, les soldats de l’apartheid sioniste tiraient dans tous les sens. Des sources au Croissant Rouge ont indiqué que deux membres de leurs équipes de secours avaient reçu deux balles réelles, l’une dans le pied et l’autre dans l’épaule.

 

Pour sa part, Amin Choman, chef de la Commission suprême pour le suivi des affaires des prisonniers a annoncé l’organisation d’une manifestation d’envergure dans le nord de la vallée du Jourdain dans le cadre de la campagne nationale pour défendre cette région. Dans la ville sainte de Qods dont Trump veut faire « la capitale éternelle d’Israël », c’était des scènes de guerre qui opposaient les jeunes aux forces d’occupation israéliennes près de l’Université d’al-Qods à Abou Dis, soit cette localité que le « Deal » fixe comme capitale du futur ghetto. Cette première journée post-annonce du Deal du siècle aura suffi pour que certaines presses israéliennes reviennent sur terre et réalisent qu’Israël a pris les vessies pour la lanterne ! Car le « Deal du siècle » est un « terrain miné » qui « engloutira nous tous », dit Haaretz

Le journal israélien souligne que vu la réaction des Palestiniens, le Deal du siècle est déjà un fiasco, car « comment dealer quand la partie d’en face remet en cause le fondement même du deal » : « Le temps choisi par Trump pour annoncer est significatif. Trump a fait le timing de façon à aider Benjamin Netanyahu à régler ou suspendre ses procès judiciaires plutôt qu’à instaurer la paix dans la région. Les Palestiniens n’ont pas été invités à Washington pour l’annonce officielle de ce plan et ils n’ont aucun lien réel avec l’administration Trump depuis deux ans. Le Deal du siècle est donc un projet mort-né ».

Et le journal ne croit pas si bien dire : mercredi, les agences de presse mainstream ont toutes tu une information particulièrement significative, celle faisant état du crash d’un avion de chasse israélien non loin de la Cisjordanie. L’information n’a pas encore été confirmée, n’empêche qu’elle est révélatrice d’une tendance qui se confirme, la « guerre sur le front interne a bel et bien commencé » : À Issaviyah à Qods occupé, les jeunes Palestiniens se sont mis mercredi soir à lancer des ballons-incendiaires contre les militaires israéliens tout comme les Palestiniens de Gaza. Mais ces ballons ne tarderont pas de s’équiper de roquettes et de missiles. Et dire que le régime israélien craint comme de la peste une Cisjordanie équipée de missiles.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV