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Riyad réorganise les "mercenaires" pour les lancer à l'assaut de Sanaa

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un drone US abattu par la DCA d'Ansarallah. ©Harbi Press

Le quotidien libanais al-Akhbar a abordé samedi 18 janvier des récents agissements de Riyad sur plusieurs fronts yéménites, avant de souligner que les Saoudiens « réorganisaient » les forces de la coalition contre l’armée et Ansarallah sous la couverture de « l’accord de Riyad ». Un pseudo accord a été signé en novembre 2019 entre les pro-Hadi et le Conseil de transition du sud, soutenu par les Émirats arabes unis. 

En novembre dernier, un accord a été signé entre le gouvernement démissionnaire du Yémen et le « Conseil de transition du Sud » sous la supervision de Riyad et pour mettre fin aux conflits dans le sud du pays. Le président démissionnaire yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane et le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed, ont assisté à la cérémonie de signature de l’accord de Riyad.

Sous le couvert de la mise en œuvre de « l’accord de Riyad », l’Arabie saoudite s’emploie à vrai dire à restructurer les milices fidèles à la « coalition » et à les pousser vers les fronts nord. Des dispositions qui semblent ouvrir la voie à une nouvelle escalade en 2020, qui a commencé hier, vendredi avec le lancement d’une attaque massive sur le front de Nehm.

À quoi rime cette nouvelle reconfiguration ? Cela veut dire d’abord que l’armée saoudienne et Cie sont totalement en débandade et que toute nouvelle tentative devra passer par les Yéménites eux-mêmes. Difficile pari puisque selon les informations, les membres de l’armée d’Ali Abdellah Saleh ne font plus confiance aux Saoudiens et que les mutineries se multiplient au sein des camps saoudiens. 

Mais l’armée et Ansarallah à Sanaa ont déjoué cette attaque dont les auteurs ont subi de pertes et dommages considérables. Au fait, ce qui constitue un grand handicap pour Riyad c’est la capacité de mobiliser. Après avoir été bombardés à plus d’une reprise ses mercenaires yéménites, que ce soit dans des prisons d’Ansarallah ou encore au cours de l’opération de Najran, ces mercenaires dont bon nombre ont fait défection vers le Nord pour rallier la Résistance ne font plus confiance à l’Arabie ni aux Émirats. S’ajoutent à cela l’occupation des territoires yéménites et leur annexion de facto par les Émirats ou l’Arabie. 

L’idée d’une relance de l’offensive a d’ailleurs poussé Riyad à une évaluation du statut des forces fidèles à la « coalition » sur les fronts des gouvernorats de Marib, al-Bayda, al-Jawf et la frontière sud de Taëz et al-Dhalea : « L’Arabie saoudite s’emploie à réorganiser les forces fidèles a Mansour Hadi », sur l’axe de Najran, et a remis les affaires d’un certain nombre de camps à vocation salafiste situés à la frontière sud à des chefs militaires, ce qui a provoqué la révolte de dizaines de membres de la brigade salafiste de Liwa al-Fath, qui a subi une grande perte aux mains de la Résistance yéménite lors de la bataille de Ktaf fin août. Selon les sources bien informées, des directives saoudiennes ont récemment été émises à l’intention des forces pro-Hadi à Marib, al-Jawf et al-Bayda pour accroître la préparation au combat et se préparer à toute situation d’urgence. Ces directives coïncident avec de nouveaux préparatifs pour reprendre l’escalade militaire sur les fronts de Sarwah, à l’ouest de Marib et Nehm.

Et les récentes initiatives saoudiennes pour mettre en œuvre « l’accord de Riyad », révèlent l’intention du royaume de pousser les milices en conflit à Aden, Abyan et Shabwa sur les fronts d’al-Bayda, Makhiras, Aqaba, Tharah et al-Dali pour affronter la Résistance yéménite. Selon des sources militaires dans le gouvernorat d’Abyan, des directives saoudiennes ont été adressées à la « 39e brigade blindée » (dirigée par Abdullah al-Subaihi), fidèle au gouvernement Hadi et stationnée à Abyan, pour se rendre dans les régions dans le gouvernorat d’al-Bayda, qui sont situées sur les lignes de contact avec les forces de Sanaa. La direction de la « coalition » à Aden a également ordonné le transfert de la 115e brigade d’infanterie dans la zone d’al-Halhal pour ouvrir un front contre les forces de Sanaa dans le district d’al-Hidd à Yafa du gouvernorat de Lahj. Mais Riyad saura-t-il relancer la guerre ? Difficile de répondre par affirmative quand on sait qu’Ansarallah qui a mis en veilleuse ses capacités balistiques n’attend qu’un simple déclic pour en finir avec l’occupation. La guerre intreryéménite qui a aidé jusqu’ici Riyad et Abou Dhabi à faire avancer leurs plans a de la plombe dans l’aile. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV