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La ministre allemande de la Défense échoue dans sa mission

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats américains déployés sur un site où un missile iranien a frappé la base aérienne d'Aïn al-Asad dans la province d'al-Anbar, le 13 janvier 2020. ©Reuters

Alors que l’armée américaine a annoncé mercredi la reprise de "ses opérations conjointes avec l’Irak", Bagdad vient de démentir : que mijotent les USA? Jeudi tôt dans la matinée, le quotidien américain The New York Times a annoncé la décision de Washington "de reprendre les opérations militaires", suspendues il y a deux semaines, et ce, après le vote du Parlement irakien pour expulser toutes les forces militaires américaines du pays. Il y a là évidemment un effet de pub à rechercher et à imposer puisque le monde d'entier sait que les USA ne pourront plus maintenir leur présence militaire en Irak, à moins d'avoir assez de cran pour faire face à une longue et sanglante "guérilla" à laquelle se préparent en ce moment même tous les Irakiens réclamant que soit vengé le sang d'Abou Mohandes et de ses lieutenant  tués de la plus lâche des manières par les USA, le 3 janvier. 

Kataeb Hezbollah qui a apporté son soutien plein et entier aux manifs anti-US annoncées mercredi par le courant sadriste a été le premier à réagir à cette information en promettant "un hiver 2020 bien chaud" à l'occupant et à ses troupes, s'ils ne se décidaient pas d'eux-mêmes quitter l'Irak. Il y a quelques minutes Bagdad a formellement démenti avoir autorisé la reprise des "coopérations militaires avec les USA" et la visite précipité de la ministre allemande de la Défense en Irak va plutôt dans ce sens. 

 Le gouvernement irakien dénonce les États-Unis pour avoir violé la souveraineté irakienne en effectuant des frappes aériennes consécutives en Irak, comme si le pays n'était qu'une base militaire US grandeur nature. Des dizaines d'effectifs armés  irakiens ont été tués depuis l'été 2019 sous les bombes et missiles d'une armée américaine qui est en Irak à titre soi-disant de "partenaire". 

L'insistance de Bagad à mettre les USA à la porte commence réellement à faire peur. Après avoir dit non à l'OTAN, Bagdad a eu l'occasion de répéter son rejet des forces US aux ambassadeurs français et danois, à l'émir du Qatar dépêchés sur place. Mercredi, les ministres de la Défense de la Finlande, de la Suède, de la Norvège, du Danemark et de l’Islande ont discuté de la situation en Irak pour voir comment dissuader l'Irak de sa décision et imposer leur présence et à travers elle, celle des USA. 

 « Nous avons discuté de la situation sécuritaire en Irak et des conditions de la formation d’une coalition contre Daech. Nous souhaitons tous que la lutte contre le terrorisme se poursuive dans la région en coopération avec le gouvernement irakien. Nous continuerons de surveiller et d’évaluer la situation avec les autres pays impliqués dans l’opération », a déclaré le ministre finlandais de la Défense, Antti Kaikkonen, dans un communiqué de presse.

Mais ce souhait, Bagdad risque de faire en sorte qu'il tourne bien court! La ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, s'est donc rendu mercredi à Bagdad pour une visite inopinée et faite au nom de la visite  aux troupes allemandes en Irak mais en réalité elle était chargée par Washington pour prier l'Irak et ses forces armées de laisser les Américains rester sur place. Mais la mayonnaise n'a pas prise. 

Citée par une source auprès du gouvernement irakien, l’agence de presse irakienne Bagdad Today a rapporté que la visite de Mme Karrenbauer à Bagdad n’avait pas été annoncée à l’avance. « On ne sait toujours pas dans quel but la ministre allemande de la Défense s’est rendue en Irak et avec qui elle s’entretiendra », a-t-on appris de la même source, affichant un mépris total pour le message dont était porteur la ministre. Mardi, le gouvernement allemand avait annoncé en effet qu’il avait retiré une partie de ses troupes membres de la soi-disant coalition internationale anti-Daech dirigée par les États-Unis. Et même un jour plus tôt, le ministère allemand de la Défense a annoncé que l’armée avait suspendu le processus de remplacement des nouvelles forces par les anciennes au sein de la coalition. Alors que pourrait bien avoir poussé la ministre à changer d'avis si ce n'est la pression US? Environ 90 soldats allemands sont déployés à Erbil, dans le nord de l’Irak, où ils entraînent des soldats kurdes.

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Le Parlement irakien a voté plus tôt en janvier un texte pour évincer toutes les troupes américaines du pays. Les pays de la coalition occidentale ont déjà commencé à réduire le nombre de leurs effectifs, opérant en Irak. Que peuvent faire de plus les Américains? un coup d'Etat par leurs forces à réaction rapide; "Ce serait l'erreur fatale qui déclenchera le clash final, estime un analyste. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV