S'exprimant exclusivement à Reuters dimanche soir en Argentine où il est en exil, l'ancien président bolivien Evo Morales a réitéré son appel à la création de milices armées face aux putschistes latino-américains.
Il a déclaré que les gens avaient le droit de se défendre si le nouveau gouvernement les attaquait. Il a dit qu'il ne voulait pas sous-entendre qu’ils devaient se munir d’armes à feu et faisait référence à des groupes de défense des citoyens qui avaient toujours existé.
« En Bolivie, si les forces armées tirent sur les gens, les tuent, les gens ont le droit d'organiser leur sécurité », a-t-il déclaré à Reuters. « Nous ne parlons pas d'armes comme les frondes », a-t-il ajouté.
« À certains moments (ces groupes), étaient appelés milices, à d'autres moments, ils étaient appelés syndicats de sécurité ou de police, ou encore on les appelait gardes. Ce n'est pas nouveau. »
Morales a fui la Bolivie en novembre après des troubles politiques provoqués par sa victoire controversée aux élections. Il a dirigé la Bolivie pendant près de 14 ans à la tête de la coalition du Mouvement pour le socialisme (MAS), mais est parti pour le Mexique à la mi-novembre après y avoir obtenu l'asile. Il s’est ensuite réfugié en Argentine.
Son départ a fait suite à d'intenses pressions de la part des forces armées et des États-Unis qui ne voyaient pas de bon œil les contrats avec la Chine d’extraction du lithium en Bolivie et son opposition à la rupture des relations avec l’Iran, Cuba et le Venezuela.
Il a depuis décrit ce qui s'est passé comme un coup d'État. Au moins 29 personnes sont mortes, 700 autres ont été blessées et mille autres arrêtées dans des affrontements entre la police et des manifestants dans les troubles. Des dizaines de personnes sont portées disparues.