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Zoom Afrique du 13 janvier 2020

L'armée malienne piégée par Barkhane ?

L’actualité en Afrique :

Sénégal : les députés appelés à maîtriser les enjeux de l’exploitation des hydrocarbures ;

Le président de la CAF attendu au Cameroun lundi (officiel) ;

Côte d’Ivoire : économie nationale en 2020, le pays veut mobiliser 1494 milliards FCFA sur les marchés financiers.

Les analyses de la rédaction :

Cameroun : vers le démembrement du pays ?

Tibor Nagy, M.Afrique du gouvernement américain plaidait il y a peu pour la libération de Maurice Kamto, opposant camerounais qui refuse de reconnaître le résultat des élections présidentielles de 2018 qu'il juge comme étant le résultat d’une opposition politique pro-américaine et pro-séparatiste.

Depuis environ deux ans, les USA multiplient leurs menaces contre le Cameroun. En novembre dernier, le président américain Donald Trump annonçait au Congrès son intention d’exclure Yaoundé des accords de l’AGOA afin de le priver de la facilité d’exporter vers les États-Unis. En cause, des atteintes aux Droits de l’homme dans la gestion du conflit avec les séparatistes armés.

On reproche à Paul Biya l’usage de la force et « des assassinats ciblés » pour ramener l’ordre dans ces régions. On l’invite à dialoguer avec des tenants de la lutte armée, dont les vrais leaders sont pour l’essentiel basés et financés en Amérique du Nord.

Mais la rencontre de Tibor Nagy avec cet homme qui n’a jamais caché son hostilité envers le Cameroun avec un opposant fabriqué par les USA n’augure rien de bon.

D’ailleurs dans un article publié par camer.be, on évoque l’intention de Tibor Nagy de « mettre en négociation autour d'une même table, l'État du Cameroun et les autres acteurs du conflit du NOSO qui sévit dans la région anglophone du Cameroun depuis plus de trois ans. »

Mais une crise nationale (bien que déclenchée par des acteurs internationaux) a-t-elle besoin d’être résolue à l’extérieur du pays ? Les USA permettraient-ils eux-mêmes à un tiers pays de s’ingérer dans leurs affaires afin de résoudre un conflit interne ?

Un remake du scénario du fédéralisme forcé puis du démembrement du pays est en cours au Cameroun :

« Le choix des États-Unis d'Amérique et du Canada, pays dotés d'institutions fédérales, pour entamer cette mission n'est pas anodin. Depuis sa récente sortie de prison, celui qui revendique toujours sa "victoire volée" aux élections présidentielles d'octobre 2018 s'est montré plutôt ouvert à une discussion plus large sur la forme future de l'État.

Lors d'une récente interview télévisée donnée à une chaîne locale, Maurice Kamto s'était d'ailleurs dit attentif aux réclamations de ces concitoyens qui aspirent désormais au fédéralisme face à ce que le gouvernement actuel tente d'imposer à la population à coup d'intimidation à savoir l'État Unitaire Un et Indivisible », affirme l’article.

Paul Biya, alerté par la croissance des agissements occidentaux dans son pays, a donc pris une décision intelligente de prôner pour l’achat des systèmes antiaérien Pantsir-S1 russe. Comme quoi, il faut toujours être prêt et en garde face à tout complot !

Mali : un accord pour affaiblir l'armée ?

L'AFP fait état de la signature par deux organisations armées maliennes d’un accord pour sécuriser Ménaka. Mais il est clair que l’accord signé entre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme n’est qu’une imposture. Imposture à laquelle Barkhane a poussé afin d’éviter le retour de l’armée nationale désormais réclamée par la majorité des Maliens à prendre le relais.

Il est vrai que la France est en train de perdre du terrain au nord et au centre du Mali. La signature de cet accord intervient à la veille du sommet de Pau où Emmanuel Macron tentera tant bien que mal d’intimider ses pairs ouest-africains ne serait-ce que pour gagner du temps et retarder le retrait désormais inévitable des troupes d’occupation française.

L'AFP dit : « La CMA et la Plateforme “conviennent de la cessation totale et immédiate de tout acte hostile (et) de la protection des personnes et de leurs biens” dans les zones sous leur contrôle. Elles s’interdisent “toute forme de violence et d’extorsion de biens” en raison de l’appartenance politique ou ethnique. Elles s’entendent pour contrôler la circulation des armes, instaurer des patrouilles mixtes et créer ou rouvrir des postes de contrôle. »

Comme si le Mali n’avait pas l’armée nationale unie pour pouvoir assumer une telle sécurité.

Le texte évoque le cas de l’insécurité du Mali comme si les touareg maliens étaient tous des voleurs et des bandits ou encore des trafiquants d’armes. Certains observateurs estiment que cet accord arraché à la veille du sommet de Pau n’est qu’un subterfuge de Barkhane pour faire infiltrer ses éléments et maintenir la violence au Sahel.

Plus important encore la CMA et la Plateforme veulent traduire en justice les criminelles: elles conviennent de traduire en justice les criminels, de remettre ceux issus de leurs rangs et de mettre en place un organisme de justice “incluant les mécanismes traditionnels de gestion des conflits.

Là encore, la France pousse les Touaregs à faire justice par eux-mêmes en contournant l’État. L’objectif que cherche la France et alliés depuis leur intervention en 2013 consiste en effet à créer un État dans l’État à savoir l’Azawad au cœur du Mali.

Une telle perspective n’étonne pas de la part d’une France dont la presse dit de l’armée malienne : Au Sahel, il faut parfois en revenir aux préceptes de base de la tactique militaire pour aider les forces militaires maliennes. Comme lors de cette attaque l’automne dernier qui a coûté des dizaines de vies aux FAMa pour une raison évidente : les hommes s’étaient rassemblés pour la prière, laissant le champ libre aux terroristes moins scrupuleux sur les horaires religieux et plus pragmatiques pour faire la guerre…

Le ton est à la limite de l’insulte, mais une chose est sûre : les Maliens ne sont plus bernés.

Sommet de Pau : le Sahel ne veut plus de la France

Le Sommet de Pau, reporté sous prétexte de solidarité pour le Niger qui a perdu 71 soldats dans la mascarade d’Inates, se tient ce lundi 13 janvier.

Agacé par la montée du sentiment anti-français, Macron n’avait pas caché sa colère en demandant sur un ton insolent aux pays du G5 une « une clarification » quant à la présence française sur place.

Qu’attendre de ce sommet ? Luc Michel, géopoliticien revient sur ce sujet. Écoutons-le.

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV