L’arrêt inconditionnel des hostilités est une condition sine qua non du règlement politique en Libye, alors que l’idée d’une zone d'exclusion aérienne au-dessus de ce pays serait plutôt associée au début de l’intervention de l’OTAN, a déclaré Sergueï Lavrov à l’issue d’un entretien à Moscou avec son homologue iranien qui partage ce point de vue.
L’idée de mettre en place une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye suscite une mauvaise association avec le début de l’intervention de l’OTAN dans ce pays, Moscou ne pouvant être certain du respect d’une telle entente par l’Alliance atlantique, a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères, commentant la déclaration du Premier ministre italien Giuseppe Conte, selon lequel une zone d'exclusion aérienne pourrait mener à l’arrêt des hostilités en Libye qui souffre d'une escalade de la violence et d'instabilité politique depuis 2011, d'après Sputnik.
«Quant à l’idée d’une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, elle suscite une très mauvaise association… L’idée d’instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye est associée à l’intervention de l’OTAN qui s’est mise à bombarder la Libye juste après que le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté une telle résolution – proclamer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Et les pays intéressés ont été chargés d’en garantir le régime», a rappelé M.Lavrov lors d’une conférence de presse à l’issue de ses négociations avec le chef de la diplomatie iranienne Mohamamad Javad Zarif, en visite à Moscou.
Début de mars 2011, l'ancien secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a annoncé que l’Organisation prendrait en charge la mise en oeuvre d’une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Et ce, alors que 28 membres de l’OTAN n’ont pas réussi à s’entendre sur la clause principale de cette résolution concernant les opérations visant à protéger les civils et à attaquer les forces terrestres libyennes dans le cadre des opérations menées par les Etats-Unis. Suite à l'adoption de la résolution, fin mai 2011, les avions de combat de l’OTAN ont pris pour cible en moins d’une heure une vingtaine d’endroits dans la capitale libyenne, Tripoli. Le ministre italien des Affaires étrangères, Giuseppe Conte, a déclaré samedi 28 décembre que la crise libyenne pourrait être résolue suite à la création d’une zone d'exclusion aérienne dans le ciel du pays.