Depuis le 17 novembre 2018, la France, en particulier la capitale Paris, est balayée par ce qui est devenu connu sous le nom de manifestations des Gilets jaunes. Initialement, le mouvement a été déclenché par un plan gouvernemental d’augmenter les taxes sur les carburants, ce que de nombreux citoyens français ont vu comme un sérieux coup porté à leur pouvoir d’achat.
Un week-end de galère dans les transports, mais aussi des manifestations contre la réforme des retraites. Désormais plus long que celui de 1995 dans les transports (22 jours), le conflit en est ce samedi à son 24e jour et pourrait dépasser les 28 atteints en 1986-1987 à la SNCF.
En attendant, plusieurs syndicats ont appelé à des manifestations pour ce samedi, manifestations auxquelles se sont joints des Gilets jaunes.
À Paris, environ 300 d’entre eux, dont Jérôme Rodrigues, une figure du mouvement, sont partis de la place de la Bourse peu avant 12h30 pour rejoindre la gare du Nord et la manifestation interprofessionnelle des unions régionales de la CGT, FO, Solidaires et de la FSU qui va se rendre cet après-midi à Châtelet.
Dans le cortège, Jérôme Rodrigues a dénoncé des violences policières, se tenant l’œil droit, celui déjà mutilé, et accusant un policier de lui avoir mis « un coup de bouclier ». « Qu’est-ce que je leur ai fait? Je prône le pacifisme », a-t-il assuré à notre reporter présent sur place.
Sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on aperçoit en effet le leader des Gilets jaunes et des forces de l’ordre se faire face et se repousser mutuellement. Ces derniers ont notamment fait usage de gaz lacrymogène.
À Bayonne, ils étaient 1 100 selon la police, 2 200 d’après les syndicats. Venu de Dax (Landes), Gilberto, 58 ans et « au chômage depuis 4 mois », s’interroge : « Est-ce que notre société veut s’occuper des vieux, leur donner une fin de vie décente ? Notre modèle de société fait qu’il y a des gens qui crèvent de faim et, moi, c’est quelque chose que je ne peux pas supporter ».
Une centaine de manifestants se sont par ailleurs rassemblés à Toulouse, selon l’AFP, qui en a dénombré 500 à Saint-Étienne et 150 à Rennes. Des rassemblements étaient aussi prévus à Amiens, avec la présence annoncée de François Ruffin, à Lyon, Nice ou Nancy. La CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF, appelle aussi à manifester dans de nombreuses villes.
Paris / acte 59 : Jérôme Rodrigues blessé à l’œil une nouvelle fois (vidéo)