Le président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, qui a effectué une visite ce lundi à Arak dans le centre iranien pour lancer le circuit secondaire du réacteur à eau lourde d'Arak a répondu lors d’un point de presse aux questions des journalistes.
« Le circuit secondaire du réacteur à eau lourde d'Arak est opérationnel », a affirmé ce lundi 23 décembre de l’OIEA), une avancée prévue dans le cadre de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.
Le circuit secondaire, qui « transfère la chaleur générée dans le cœur du réacteur vers des tours de refroidissement », est désormais prêt, a-t-il annoncé, précisant que le circuit primaire du réacteur, qui contient son cœur, était toujours en construction.
Salehi a précisé que les experts iraniens avaient appliqué quelques changements au niveau de la reconfiguration du réacteur de Khandab (réacteur à eau lourde d'Arak) dans le cadre du Plan global d’action conjoint (PGAC, accord sur le nucléaire iranien), étant donné que la RII, d’après la fatwa émise par le Leader de la Révolution islamique, n’avait jamais cherché et ne chercherait jamais à fabriquer l’arme atomique.
Un réacteur est composé de deux parties importantes. La première partie est une « île atomique située à l’intérieur de la coupole » ; c’est le « cœur du réacteur ». « Ce qui se situe à l’extérieur s’appelle le circuit secondaire », a ajouté le Dr Salehi.
« 51 ou 52 systèmes vont devoir être complétés pour avoir un réacteur complet. 20 systèmes ont été complétés jusqu’aujourd’hui. (…) 14 autres systèmes ont été planifiés : 18 ou 19 autres systèmes devront être planifiés afin qu’on puisse effectuer le test à eau lourde », a précisé le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, émettant l’espoir que la cellule de contrôle principal du réacteur d’Arak sera complété d’ici 6 mois.
« La nouvelle reconfiguration du réacteur nous permet de produire le cobalt 60 qui pourrait s’avérer à l’avenir très rentable pour le pays », a ajouté Salehi.
Le chef de l’OIEA s’est réjoui du fait que les spécialistes et scientifiques iraniens ont réussi à construire un « réacteur de puissance », tout comme [la centrale de] Bouchehr, adaptée à une taille plus petite.
Toujours d’après Salehi, le nucléaire n’est que la façade du problème de l’Occident avec la RII. « Les Occidentaux ont du mal à gérer le principe même de la Révolution islamique », a-t-il ajouté.
« Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sait bien que l’Iran agira autrement, au cas où l’Agence se laisserait influencer par des puissances mondiales », a indiqué Salehi, ajoutant :
« Nous agissons dans le cadre du régime de sauvegarde du TNP (Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires), du protocole additionnel au TNP et du PGAC (accord conclu en 2015 sur le nucléaire iranien). Nous n’avons aucun engagement en dehors de cela. Nous avions des engagements dans le cadre du PGAC et l’Agence a confirmé dans 16 rapports, jusqu’ici, que l’Iran a rempli ses engagements. Notre coopération va se poursuivre mais seulement dans le cadre du régime de sauvegarde du TNP, du protocole additionnel et du PGAC. (…) Certains ont remis des rapports à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’agence les a étudiés et nous, nous avons annoncé nos réponses il y a environ deux ou trois semaines, toujours dans le cadre de nos engagements. Personne ne devrait rien attendre de nous en dehors de nos engagements. »
Salehi a déclaré aux journalistes que le lancement du réacteur d’Arak devrait prendre environ 5 ans suivant le PGAC et a émis l’espoir que les tests à eau lourde pourraient commencer en 1400.
Il y a deux jours au Japon, le président Rohani n’avait pas exclu « un arrêt par les Iraniens de l’application de l’accord nucléaire, s’il s’avérait qu’on n’évoluait pas dans le cadre de cet accord ». À ce sujet, Salehi a lui aussi affirmé que l’Iran n’hésiterait pas à prendre une décision adéquate, « s’il s’avérait que les autres parties faisaient preuve d’inaction et d’indifférence ».
« Les Européens souhaitent que le PGAC survive », a réitéré Salehi, ajoutant qu’un retour immédiat aux sanctions [snap-back] détruira complètement le PGAC.