9 missiles tirés contre 3 bases de campement US en Irak et Pompeo qui menace l'Iran. Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a averti vendredi l'Iran d'une réponse "ferme" "s’il porte atteinte aux intérêts des États-Unis en Irak". L'Américain n'a évidemment étayé ses accusations contre l'Iran d'aucune preuve, ni non plus expliqué à quoi pourrait ressembler "une riposte anti-iranienne" des troupes US déployées en Irak qui, rappelons-le, se trouvent positionnées à quelques pâtés des sites balistiques iraniens.
Pour les observateurs politiques, la dernière sortie anti-iranienne de Pomepo cache un aveu d'impuissance : ce samedi, le Congrès américain se penche sur de nouvelles sanctions visant 9 commandants des Hachd al-Chaabi, signe que les précédentes restrictions anti-Résistance visant Asaïb Ahl al-Haq et Kataeb Hezbollah n'ont rien changé à la donne et surtout que militairement parlant, les plans du Pentagone ne fonctionnent pas. L'envoi d'armes émiraties au Kurdistan pour s'emparer de Kirkouk n'a pas suffi et il s'avère qu'à Al-Anbar non plus, les opérations héliportées pour rapatrier des terroristes daechistes, il y a quelques semaines, n'ont pas réussi.
Pire, les troubles en Irak marqués de terribles violences ont fini par produire l'effet inverse, les Irakiens se tournant désormais vers l'État pour en exiger la punition des auteurs. Vendredi, la grande source d'imitation a prononcé l'un de ses sermons les plus durs contre les Américains. Il a demandé à ce que les forces étrangères laissent tranquilles les forces armées irakiennes et dans la mesure où la Résistance irakienne assure la protection des lieux saints, on sait parfaitement à qui s'adresse le grand Ayatolah Sistani.
Au fait, même les stratèges du Pentagone ne savent comment ils pourraient riposter à "l'Iran" tant est désormais légère cette accusation. Pendant tout l'été, les drones israéliens aidés depuis les bases US à Aïn al-Asad et ailleurs ont mené des frappes d'une violence inouïe contre les stocks d'armes de la Résistance. Des frappes multiples ont visé les positions des Hachd sur les frontières syriennes à Qaëm-Abou-Kamal et ce sans compter les attentats terroristes qui ont visé ces derniers jours les positions des Hachd et ont coûté la vie à plusieurs de leurs hauts commandants. En ce sens, Iran ou pas, les forces armées irakiennes et pas seulement des Hachd, sont sur le point de faire une douloureuse, mais difficile mue et c'est ce dont les Américains devront prendre conscience. L'État irakien a affirmé à maintes reprises ne pas permettre aux États-Unis de se servir de son sol pour attaquer ses voisins. Cela veut dire qu'au cas où une telle chose se produit, c'est l'État irakien que les Américains vont mettre sur le dos. Le sac de nœuds qu'a créé l'Amérique en Irak semble se retourner contre elle.
Reuters listait les dernières attaques anti-américaines en Irak qui "ont étrangement laissé indifférent l'État irakien, Bagdad, mais aussi Erbil": "C'est un silence hautement inquiétant " qui devra donner à réfléchir aux Américains. Pour le reste, "aucune des attaques anti-US n'a été revendiquée et force est de constater qu'elle se complexifie : le 8 novembre, les missiles ont été tirés à partir d'un camion optimisé qui a tiré 17 missiles contre la base militaire al-Qiyara au sud de Mossoul. Le même moyen aurait été utilisé dans des tirs visant Aïn al-Asad et la base aérienne US de Balad, constate Reuters avant de conclure ", le plus gros calibre utilisé a été de 240 mm, du jamais vu depuis 2011".
Une chose est sûre : l'État irakien ne permettra pas que les USA déclenchent une guerre civile. « Les États-Unis projettent de créer le chaos en Irak et ils pêchent en eau lourde dans cette conjoncture où le gouvernement s’emploie à répondre aux exigences des manifestants », a estimé l'analyste politique irakien, Sabah al-Oukaïli qui dénonce l’échec des tentatives américaines afin d’attaquer la zone verte.