Avigdor Liberman, chef de file d'"Israel Beitnou" a refusé une nouvelle fois dimanche toute coalition avec e Likoud de Netanyahu et Bleu Blanc de Gantz, confirmant le blocage total auquel fait face Israël, un Israël dont l'armée, bien paralysée sur le front Nord et Sud, tire des plans sur les comètes, en affirmant vouloir lancer des " frappes préventives" contre le Hezbollah, la Résistance palestinienne et l'Iran pour "1. Détruire les capacités iraniennes. 2. Reprendre le contrôle de Gaza, éradiquer le Hamas et le Jihad islamique. 3. Neutraliser le Hezbollah". Pour le colon lambda qui vit au rythme des missiles et des roquettes de la Résistance palestinienne et qui pas plus tard qu'hier lundi a eu le droit à une première manifestation de force armée des palestiniens en Cisjordanie, il y a là un " coup de bluff " de plus qui risque toutefois de s'avérer fatal pour la survie d'Israël.
Conscient de ce danger existentiel, l'auteur israélien de The National Interest revient sur la quadruple erreur d'Israël face à l'Iran qui a rendu la posture israélienne fort fragile et qui risque, si elle est maintenue, à mener à une "catastrophe" . ses graves erreurs dans sa politique vis-à-vis de l'Iran, Israël craint des dangers qu'un Iran plus puissant que jamais pourrait lui représenter à l'avenir.
Uri Bar-Joseph écrit : la première erreur d’Israël sous Netanyahu vient de ce qu’il imaginait qu'un « pouvoir "militaire et économique supérieur" pouvait aboutir à des résultats souhaitables ». Netanyahu croit faussement en « la supériorité matérielle de la coalition américano-saoudienne-israélienne contre l’Iran », qui se manifeste par la stratégie de «pression maximale» du gouvernement de Trump. La pression qui « devait obliger Téhéran à accepter un accord nucléaire plus exigeant, des limitations sévères à son programme de missiles et ses politiques régionales ». Au mieux, cela pourrait précipiter « l’effondrement du régime en Iran ». Or les donnés sur le terrain vont à rebours de ces présupposés" : "la politique de pression maximale sur l'Iran a produit l'effet inverse tandis que la supériorité militaire de ses ennemis a été littéralement en cause. Aussi bien face à Israël qu'à l'encontre de l'Arabie saoudite, l’Iran et ses alliés ont prouvé qu'ils savaient comment frapper là où ils fait le plus de mal"
La deuxième erreur d'Israël dirigé par Netanyahu a consisté à se laisser leurrer par le soutien "tous azimut" de Trump qui à y bien regarder, n'a jamais dépassé le stade diplomatique : les gestes diplomatiques de Trump, qui a décidé de délocaliser l’ambassade américaine à Qods, de reconnaître la souveraineté israélienne sur les hauteurs du Golan occupé ou encore la colonisation des terres palestiniennes, et qui s'est retiré de l’accord avec l’Iran, avaient, en fait, donné à Israël l’espoir que la politique israélienne de confrontation avec l'Iran aboutirait.
Or, Trump n’a rien fait de concret pour qu'une guerre israélienne avec l'Iran soit faisable et qu'elle soit surtout dans le sens des intérêts d’Israël. Trump n'a rien fait en dépit de toutes ses menaces contre l’Iran et l’axe de la Résistance et ses soutiens à l’Arabie saoudite et aux rebelles en Irak et en Syrie. À titre d’exemple, il a refusé de réagir à la destruction de RQ américain, au frappe au drone contre Aramco de même qu’il a décidé, de retirer les troupes US de Syrie et abandonner les alliés kurdes des États-Unis qui ont pu être récupérés par Assad et la Russie, en un quart de tour. Pour tout analyste digne de ce nom, ces données mènent à une simple conclusion : en cas de choc frontal avec l'Iran, « les États-Unis dirigés par Trump ne sauraient honorer ses engagements ».
La troisième hypothèse erronée sur laquelle comptait Israël de Netanyahu reposait sur la logique de politique selon laquelle «l'ennemi de mon ennemi est mon ami». Netanyahu s'attendait à ce que les Saoudiens coopéreraient avec Israël contre l'Iran malgré leurs positions opposées sur la question palestinienne et que la question palestinienne serait marginalisée dans la diplomatie du Moyen-Orient. Rien de tel. Ce qui n’a pas eu lieu dans la mesure où Riyad, lui, a fini par préférer la diplomatie à la guerre avec l’Iran, vu notamment l'absence d'un cadre de sécurité américain crédible.
Enfin, Israël de Netanyahu a supposé que « la politique unilatérale entreprise par une administration américaine amie était préférable à un accord multilatéral avec l'UE, la Chine et la Russie. Or cette administration a un chef trop versatile en la personne de Trump et boite à cause d'un congrès dominé par les démocrates. A ceci s'ajoute un changement d'attitude des pays arabes et une montée en puissance de l'axe pro-Iran. les troubles en Irak, au Liban voire en Iran sont certes une aubaine, mais ou ils sont passagers ou, s'ils s'inscrivent dans la durée, n'influeront en rien la stratégie de l'Iran et de ses alliés. Qu'a pu faire Netanyahu face à cette terrible donne? rien si ce n'est une demande dans le sens d'une augmentation du "budget de la défense" de 1,2 milliard de dollars pour pouvoir faire face à un Iran qui au premier déclic, mettra en feu et Israël et les bases américaines dans la région.