Évoquant les récents agissements violents qui ont perturbé les manifestations pacifiques dans le pays, le Premier ministre irakien juge que ce qui se passe actuellement en Irak est une grande sédition.
Selon la chaîne de télévision Al-Forat, Adel Abdul Mahdi a dit que le gouvernement était jusqu’à présent sur la position défensive ajoutant qu’il ne pouvait plus rester les bras croisés face à l’agression.
« Notre travail consiste à protéger l’ordre public et les citoyens. Nous sommes déterminés à imposer la loi et à faire face aux manifestations non pacifiques », a-t-il souligné.
Alors que les pressions de Washington sur Bagdad se sont intensifiées les derniers mois, un analyste politique irakien a souligné que les États-Unis poussaient Bagdad à retirer l’Irak de l’axe de la Résistance, à s’éloigner de l’Iran et à dissoudre les Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi).
Sabah al-Akili, analyste irakien a déclaré lors d’une interview accordée au site d’information al-Maalomah que les États-Unis avaient déjà exprimé leur mécontentement du gouvernement d’Adel Abdul Mahdi.
Il a noté que les responsables américains lors des négociations avec le gouvernement irakien mettent celui-ci devant un dilemme : soit l’Irak doit être un allié des États-Unis et abandonner l’Iran, soit s’attendre à une situation plus chaotique.
D’autre part, selon cet analyste irakien, les États-Unis cherchent à dissoudre les Hachd al-Chaabi et à éloigner l’Irak de l’axe de la Résistance afin de pouvoir mieux appliquer leurs plans pour la région.
La visite surprise du vice-président américain, Mike Pence, samedi 23 novembre, sur la base militaire d’Aïn al-Assad à al-Anbar a suscité un tollé général au sein des milieux politiques irakiens.
Al-Abadi, le président de la coalition Al-Nasr, a reproché à Pence d’avoir confondu la capitale irakienne, Bagdad avec Erbil.
Deux mois de troubles aux relents iranophobes et nourris depuis l’ambassade américain, n’ont pas su convaincre puisque Pence a repris ce discours en se disant inquiet d’une montée en puissance de l’influence de l’Iran en Irak. Pence a tenus ces propos au plus fort des ressentiments anti-US qui secouent l’Irak et qui se manifestent à travers les tensions autour de la présence militaire américaine dans le pays.
Les manifestations en Irak ont commencé en octobre contre la corruption et la mauvaise gestion économique.
Les rassemblements ont repris plus tard dans le mois après une pause d’environ deux semaines, mais ont pris une tournure violente. Certains participants ont vandalisé des biens publics et ouvert le feu sur des manifestants pendant le chaos.
Plus de 300 personnes ont été tuées dans les troubles en Irak depuis le 1er octobre, selon la commission des droits de l’Homme du parlement irakien.