Bien que les médias mainstream en veuillent faire croire le contraire, les protestations en Irak perdent de l'intensité : AFP et cie évoquent une "armée irakienne"qui ouvre le feu sur les manifestants de Tahrir" et pourtant, le bilan des morts au fur et à mesure des semaines reste 330 morts. Les médias en question ne relèvent pas pour autant la pacification du mouvement marqué depuis samedi par un appel à la grève dans les régions du Sud.
Les fonctionnaires des villes de Maysan, Babil, Wasit et Dhi Qar ont décidé ainsi de cesser leur travail a l'appel de Muqtada Sadr et en signe de solidarité avec la campagne anti-corruption annoncée par le gouvernement.
45 jours de protestations et une Amérique dont l'appel au changement du régime reste inaudible. Un autre revers: l'Etat que les USA font tout pour renverser a commencé le dialogue avec les représentants des manifestants qui pour de nombreux d'entre eux approuvent désormais les mesures prises par le gouvernement, constate d'ailleurs Al-Jazeera.
Or c'est dans ce contexte que la zone verte vient d’être prise pour cible. Cette zone abrite les bâtiments publics et les missiles tirés ce matin se sont abattus non loin de ces bâtiments.
Nouvelle tentative US pour relancer un scénario du coup d'Etat ?
La Zone verte de Bagdad, qui abrite des ambassades, missions diplomatiques et bâtiments gouvernementaux a été prise pour cible, dimanche 17 novembre, dans une attaque à la roquette. Deux sources policières ont déclaré que l'attaque n'avait pas causé de dégâts ni de victimes graves. Au moins trois roquettes sont tombées près de la Zone verte, a annoncé une source de sécurité irakienne. D'autres sources ont indiqué que des sirènes d’alerte avaient retenti après l’explosion. La chaîne de télévision irakienne Al-Sumaria a fait part de deux blessés.
Une roquette est tombée dans le Tigre, les deux autres ont explosé près d'un stade de football et sur le domaine d'une société située sur la rive opposée à celle où se trouve la Zone verte.
La Zone verte a récemment été la cible de roquettes qui avaient pour cibles notamment l’ambassade américaine et la zone proche du camp Taji. Le 30 octobre, deux roquettes sont tombées à seulement 50 mètres des portes de l’ambassade américaine. Selon les médias, l'attaque a entraîné la mort d'un agent de sécurité irakien.
Quelques jours auparavant, une autre attaque s'était produit. Deux roquettes avaient touché le camp Taji de Bagdad où se trouvait le contingent militaire américain.
Une nouvelle loi électorale
Le porte-parole du cabinet irakien a fait part de la remise de la nouvelle loi électorale au Parlement. Saad al-Hadithi a décrit quelques points de cette nouvelle loi qui a été approuvée par le Conseil des ministres et transmise pour validation au Conseil des représentants le 13 novembre. Dans un entretien avec al-Sumaria publié dimanche 17 novembre, Saad al-Hadithi a déclaré que le nombre de sièges parlementaires serait réduit d'un tiers à 251 mais comprendrait cinq sièges pour les Chrétiens, un pour les Sabéens, un pour les Shabaks, un pour les Yezidis, et un de plus pour les Kurdes Faili.
Selon la nouvelle loi, les candidats aux élections devraient désormais avoir 25 ans pour pouvoir se porter candidat.
La Haute Commission électorale indépendante utilisera des appareils électroniques pour les élections, a-t-il ajouté mais les votes seraient comptés à la main s'il y a des plaintes de fraude.
Un autre changement est que tout groupe politique qui remporte des sièges lors de l'élection ne sera pas en mesure de transférer sa liste ou de créer une coalition avant la formation d'un gouvernement.
Hadithi a ajouté quelques interdictions de cumul de mandat. Ainsi les fonctionnaires occupant actuellement les postes de président, vice-présidents, Premier ministre, vice-Premier ministres, ministres, Secrétaires d’États, chefs et membres de commissions, conseillers, gouverneurs, sous-gouverneurs, chefs et membres de conseils provinciaux ainsi que les directeurs généraux, les juges, les procureurs et les membres des commissions électorales ne pourraient être eux-mêmes candidats aux prochaines élections.