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En éliminant des hauts commandants du Jihad islamique, Tel-Aviv a ouvert la boîte de Pandore

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Roquettes tirées depuis Gaza vers Israël, le 12 novembre 2019. ©AP

Depuis jeudi et l’entrée en vigueur d’une fragile trêve qu’Israël ne cesse de violer, les analystes israéliens n’ont qu’un mot à la bouche: Israël a ouvert la boîte de Pandore et ils ont bien raison. En assassinant l’un des hauts commandants du Jihad islamique de la Palestine, le binôme Netanyahu-Bennett ne s’attendait guère à être pris pour cible dès les premières heures de mardi, par des vagues sans précédent de missiles qui viseraient, non seulement des colonies du sud, mais bel et bien la région de Tel-Aviv. Quelque trois millions d'Israéliens, retranchés dans des abris sur une bande large de 80 kilomètres en profondeur d’Israël et vivant au rythme des roquettes Grad et Qassam ou encore des missiles Boraq-120, fraîchement dévoilés, et un Dôme de fer qui telle une passoire n’est parvenu qu’à en intercepter le tiers !

Mais ceci n’est qu'un seul aspect de la retentissante défaite que vient de subir Israël : en éliminant le commandant Atta, Israël ne s'attendait pas non plus à ce que le Hamas ou encore d'autres groupes de la Résistance réagissent. Sa tactique consistait à diviser les rangs de Gaza et à ternir le concept même du bloc de la Résistance. Et bien les 460 missiles tirés par la Résistance l'ont été, sous le commandement du QG conjoint de la Résistance composée du Jihad islamique, du Hamas, du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) et d'autres groupes armés anti-israéliens. Pire, Gaza réclame toujours la vengeance après la mort de 32 de ses fils et filles ces trois derniers jours, signe que la normalisation avec Israël n'est qu'une illusion. 

Deux roquettes ont été tirées, samedi à l’aube, par les forces de la Résistance palestinienne sur la colonie de peuplement israélienne de Beer-Sheva. L’armée israélienne a prétendu que les roquettes tirées depuis la bande de Gaza avaient été interceptées par le système de défense antimissile Dôme de fer ; ce que les colons mêmes ne croient pas, eux qui malgré les recommandations de l'armée israélienne ont décidé de maintenir fermées les écoles des colonies du sud d'Israël. Quelques minutes plus tôt, les sirènes d’alarme ont retenti dans cette ville, la plus grande, du sud d’Israël [Palestine occupée, NDLR] à 35 km de la bande de Gaza. L'attaque intervient après la violation par le régime israélien de la trêve établie à sa propre demande. Vendredi 15 novembre, tôt dans la matinée, le régime israélien avait visé des bases des Brigades al-Qods à Gaza qui ont aussitôt annoncé une imminente riposte. 

Des sources palestiniennes affirment que deux bases des Brigades al-Qods, l’une à Rafah et l’autre à Khan Younes, ont été visées par quatre missiles israéliens sans compter la base d'Abu al-Attaya, qui appartient aux Brigades Nasser Salaheddine, et qui a été aussi prise pour cible des missiles de l’armée israélienne. Les Brigades al-Qods ont averti les occupants qu’elles suivaient de près le cours des événements en Cisjordanie, à Gaza et à Qods et qu'elles étaient prêtes à tirer de nouveaux missiles.

Les Brigades al-Qods avaient précédemment annoncé l'emploi d'un nouveau type de missile, le Boraq-120, lors du récent conflit avec le régime israélien. Et tout ceci a un sens: en s'attaquant à Gaza et à Damas, en déterrant sa vieille politique d'assassinat ciblé, le régime de Tel-Aviv a commis une troisième et fatale erreur: prendre le risque d'un conflit d'usure. S'il est vrai que les émissaires égyptiens et onusiens de Tel-Aviv ont réussi pour l'heure, à arracher une trêve, il est aussi vrai que cette trêve n'est que fort fragile, voire provisoire.

Sur le flanc sud, Israël fait face désormais à une guerre d'usure, marquée par des tirs de missiles quasi continus qui vont du sud vers le nord, du centre vers la côte. Ces tirs seraient certes suivis de périodes de répit, il n'empêche que rien ne saurait les arrêter. Dans une vidéo, publiée jeudi, le Jihad islamique a dévoilé son missile Boraq-120 lequel a visé ces trois derniers jours la ville côtière de Hadera. Et si le Jihad se mettait à doter la Cisjordanie de ses missiles? 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV