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Chantier offshore ouvert, USA/Israël en mode panique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des installations d'exploration d'hydrocarbure. (Photo d'illustration)

Les analystes des questions libanaises s'y attendaient depuis longtemps: le début des travaux d'exploitation des champs gaziers offshore libanais ne serait pas de tout de repos. Alors que les spéculations vont bon train sur la composition du futur gouvernement que les États-Unis veulent totalement « amputé » de sa composante Résistance, le gouvernement libanais vient de lancer les travaux d'exploration en présence de Total et d'Eni et surtout du russe Novatek. Certains disent que sans le poids de la Résistance, ce projet stratégique tombera dans l'escarcelle des Américains qui l'aurait détourné dans le sens des intérêts d'Israël. Le fait que les Russes y soient présents, gêne largement les USA et Israël qui a rudement l'intention de concurrencer la Russie sur le marché gazier européen. Alors un Liban sans gouvernement et surtout sans la présence de la Résistance au gouvernement, arrange qui ?

Les équipements d’exploration de pétrole et de gaz offshore, appartenant à la société française Total, sont arrivés à Beyrouth.

Samedi 9 novembre, la ministre libanaise par intérim de l'Énergie, Nada al-Boustani, s’est rendue sur place pour inspecter les équipements au port de Beyrouth et elle a annoncé que la deuxième partie des équipements arriveraient dimanche dans le même port.

Le géant pétrolier français Total entamera ses travaux d’exploration dans la zone économique exclusive du Liban une fois ses opérations terminées en Égypte.

Sur son compte Twitter, Nada al-Boustani a écrit que l’investissement dans le secteur pétrolier du Liban serait assumé par Total et que ce serait une preuve de confiance de cette compagnie française dans le Liban et son secteur pétrolier.

En février 2018, le Liban a signé ses premiers accords d’exploration et de production de pétrole et de gaz en mer avec le consortium Total-Eni-Novatek pour les blocs 4 et 9 en mer.

Les réserves gazières du Liban qui ont été découvertes en Méditerranée en 2009, ont une valeur estimée à 25 trillions de pieds cubes, ce qui s’annonce prometteur pour un Liban dépourvu de revenus pétroliers et gaziers.

Or, la proximité de ces champs d’hydrocarbure avec la frontière entre le Liban et la Palestine occupée et la convoitise des Israéliens envers les sources d’énergie ont donné naissance à une série de conflits entre les deux parties. Le Liban a divisé ces champs pétroliers et gaziers en dix blocs dont certains, y compris le bloc 9, sont revendiqués par le régime israélien. Israël est même allé plus loin en interdisant le Liban d’exploiter le bloc 9, chose qui a intensifié les tensions entre Tel-Aviv et Beyrouth.

La découverte de grandes réserves gazières dans l’est de la Méditerranée (au Liban, en Syrie, en Palestine occupée, en Turquie et à Chypre) pourrait les transformer en un exportateur d’énergie. Dans le même temps, le litige de propriété des gisements de gaz dans les eaux de la région ainsi que les bras de fer politiques et les questions qui n’ont jamais été résolues, dont la démarcation des frontières maritimes et le caractère illégitime du régime israélien, ont mis de l’huile sur le feu des conflits israélo-libanais sur les richesses qui se sont cachées dans les profondeurs de la Méditerranée.

Il paraît que le début de l’opération d’exploration du premier puits de pétrole, annoncé par la ministre de l’Énergie, fera basculer les évolutions du Liban dans une nouvelle phase.

Par ailleurs, les Américains ont déjà prouvé que l’odeur de l’or noir les intéressait et qu’ils apparaissaient d’un clin d’œil là où on parle de pétrole, ce qui explique la préoccupation qu’éprouve Washington vis-à-vis de l’avenir du peuple libanais.

Les agissements des Américains au Liban qui se sont intensifiés simultanément à l’opération d’exploration du premier puits de pétrole, récemment découvert, ont commencé à préoccuper plusieurs partis libanais dont et surtout le Hezbollah qui ressent bien le danger.

Dans la foulée, le cheikh Ali Daamouch, vice-président du Conseil exécutif du Hezbollah libanais, a annoncé que les États-Unis et leurs alliés entendaient inverser les équations politiques du Liban dans leur propre intérêt. « Washington souhaite un gouvernement libanais qu’il puisse contrôler et dont les priorités politiques seront définies par les Américains. En plus, la Maison Blanche préfère un gouvernement libanais qui mette en application les projets des États-Unis dont la démarcation de frontière de manière à plaire à Israël et le lancement d’une opération d’exploration qui garantisse les intérêts des compagnies américaines. Ce que Washington souhaite le plus est que le gouvernement au pouvoir à Beyrouth prenne pour cible la Résistance et sa capacité balistique », a déclaré Ali Daamouch.

Mais ce n’est pas seulement Washington qui se frotte les mains face aux récentes tensions au Liban. Israël, lui aussi, semble se réjouir parce que le Liban et Israël sont engagés dans des conflits portant sur les frontières et les ressources pétrolières et gazières. Les tensions pesant sur le Liban permettraient donc à Tel-Aviv de continuer de piller les ressources naturelles de la nation libanaise.

Certes, il ne faut pas voir d’un œil optimiste les tensions qui éclatent brusquement dans les pays pétrolifères du monde, des tensions qui s’intensifient avec l'ingérence des États-Unis. En jetant un coup d’œil sur les événements passés que raconte l’Histoire, il est facile de constater comment les puissances occidentales canalisent les troubles dans l’objectif de piller les ressources d’hydrocarbure de ces pays. Il ne faut pas oublier que les compagnies pétrolières américaines jouent un rôle majeur dans les opérations d’excavation du pétrole dans les pays arabes depuis la Première Guerre mondiale.   

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SOURCE: FRENCH PRESS TV