Benny Gantz, numéro 1 de la liste Bleu-Blanc, qui a été chargé par le chef du régime israélien Reuven Rivlin de former le nouveau cabinet sioniste a déclaré qu’il a toutes les raisons du monde de "préférer les moyens diplomatiques" pour parvenir à ce qu’il a appelé "maîtriser l’Iran".
« Toutes les options sont sur la table pour empêcher un Iran nucléaire, même si je vais toujours, et nous devrions toujours, privilégier la diplomatie », a-t-il déclaré dans des propos qui intéressent à plus d'un égard des analystes, Gantz ayant été le chef d'état-major de l'armée israélienne de 2011 à 2015. Dans un article intitulé "le chaos en Israël", l'analyste américain voit Israël dans l'une des pires passes de son histoire. L'entité israélienne va droit vers le chaos.
« Israël connaît de profondes divisions politiques internes et des pressions économiques intenses. On en parle peu mais la précarité gagne du terrain dans les colonies. Alors que Yisrael Beiteinu, JTF (Jewish Task Force, une organisation de juifs de droite, NDLR), et des militants d'extrême droite se disputent pour des raisons idéologiques, la perspective de la participation d'une minorité arabe au sein du nouveau gouvernement israélien remet en cause la fondation du régime d'apartheid qu'est Israël. Voir une minorité arabe à la Knesset est particulièrement ironique, depuis qu'Israël se dit "Etat juif" et relègue toutes les minorités religieuses au rang de "citoyen de second zone".
Et l'auteur de poursuivre : " Pour servir la cause américaine, Netanyahu a ordonné la frappe des positions des alliés de l'Iran à Abou-Kamal, une ville de l’est de la Syrie située sur la rive de l’Euphrate. Ces frappes ont dissuadé l'Etat syrien et ses alliés à déployer de manière opérationnelle des systèmes de défense antimissile russes S-300 et S-400 améliorés non loin de cette localité. Pire, cette décision a aggravé les ressentiments anti-israéliens au sein des Irakiens qui sont largement présents sur les frontières israéliennes, au sud de la Syrie. Depuis le mois d'octobre, les Américains se sont moqués autrement de leur alliance avec Tel-Aviv, ayant décidé de liquider le Rojava. Dans la foulée de l'annonce de Trump, Israël a vu son principal allié kurde marginalisé. Il a été privé de capacité de fournir des armes et des fonds aux YPG et PKK qui, rappelons-le, ont largement contribué dans la contrebande du pétrole syrien au profit des USA mais aussi d'Israël. Mais ce n'est pas tout : au Kurdistan irakien, Israël exploiterait trois postes d’écoute qui abriterait même le siège régional d’AMAN (Direction du renseignement militaire israélien). Que les Kurdes soient lâchés et poussés dans les bras de la Russie et de l'Etat syrien, cela ne pourrait que mettre en péril les intérêts d'Israël. "
Et l'auteur poursuit : "Israël a discrètement cultivé la possibilité d'obtenir des gains en Afrique du Nord via la Tunisie et a depuis des années noué des relations bilatérales avec ce pays. La base d'Israël en Tunisie se trouve sur l'île de Djerba où il mène une opération d'espionnage. Mais voilà que vient d'arriver au pouvoir un président anti-israélien de la pure espèce, Qaïd Suaïd. Et là aussi Israël perd une carte gagnante... Israël se trouve donc à d'importants facteurs d'instabilité : l'incertitude politique à l’intérieur, la perte d’alliés auprès des YPG/PKK en Syrie, la stabilisation générale de la Syrie, l’incapacité de trouver la paix avec les Palestiniens, de graves revers en Irak et en Afrique du Nord et la diminution du soutien public à l’étranger et au-dessus de tout, le grand retour de la Russie au Moyen-Orient qui s'allie à la puissance régionale émergente qu'est l'Iran... alors, Israël, bonjour le chaos. "
