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Visite d'Emmanuel Macron à la Réunion marquée par des violences

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Port, la Réunion, le 24 octobre 2019. ©AFP

À en croire les médias français et la presse dominante, des manifestations il n'y en a qu'au Liban et en Irak. Pas un mot de ce qui se passe ce vendredi en Outre-mer quand y a débarqué le président français Emmanuel Macron qui survit difficilement au mouvement des Gilets jaunes qui dure depuis bientôt un an. Un chômage qui touche plus de 70% des jeunes réunionnais et un président indifférent qui s'en moque. Alors que les médias en France dissertent sur le dysfonctionnement des régimes politiques en Irak et au Liban suggérant même à la population de ne pas déserter les rues, leur silence suscite à plus d'un titre des interrogations: le régime macronien est-il reconnu et approuvé par une majorité des Français ?

La visite d'Emmanuel Macron à la Réunion, toujours en situation de crise sociale aiguë, un an après la naissance du mouvement des « Gilets jaunes », est émaillée de manifestations et de heurts. Des heurts ont notamment éclaté jeudi soir 24 octobre entre une centaine de jeunes et des forces de l'ordre au Port, a constaté un journaliste de l'AFP. Des jets de pierres et des tirs de lacrymogène ont été échangés sur le rond-point de la Rivière des galets.

Des poubelles et des voitures qui se trouvaient sur le parking d'une concession automobile aux abords du rond-point ont été brûlées, et un énorme panache de fumée était visible.


Vers 21h, le rond-point était dégagé, mais les forces de l'ordre toujours présentes. Les manifestants se sont dispersés dans les environs. 

Un incendie s'est également déclaré dans une déchetterie située sur une commune limitrophe, tandis qu'un fast-food a été pris pour cible dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis, précise Réunion La 1ère.

Jeudi matin, une quarantaine de personnes avaient déjà tenté d'installer un barrage à proximité de la ville du Port, avait précisé dans la journée l'Élysée à l'AFP, indiquant qu'il s'agissait de personnes « assez jeunes ». Certaines avaient le visage dissimulé, selon la même source.

Mercredi à l'arrivée du président à La Réunion, des heurts entre manifestants et forces de l'ordre avaient par ailleurs éclaté aux abords de l'aéroport, et des manifestants avaient brûlé une photo du président. Cinq personnes ont été placées en garde à vue, sur un total de 80 manifestants dispersés car la manifestation n'était pas déclarée, selon l'Élysée.

Emmanuel Macron a pour sa part condamné vendredi les violences. « La violence n'a jamais permis d'accélérer les choses », elle « n'apporte aucune solution ». Ces violences, « je les condamne et je les regrette », a-t-il déclaré dans sa conférence de presse finale. « Je veux m'attaquer à la racine de ces difficultés que je ne mésestime pas », a-t-il cependant assuré.

La veille, Emmanuel Macron était allé rencontrer des Réunionnais lors d'une visite surprise dans un quartier rénové de Saint-Denis, où des habitants en grandes difficultés l'ont interpellé sans ménagement.

« Y a pas de travail, Monsieur. Comment on fait avec 790 euros par mois ? », lui a demandé une femme. « Je suis au chômage, je suis au bout », lui a lancé une autre, au bord des larmes, dont le chef de l'État a transmis le dossier au préfet. Plusieurs l'ont accusé de venir chercher des voix. « Mais je ne suis candidat à rien !», a rétorqué le président.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV