Après avoir tenté en vain d'obtenir la dissolution des Hachd al-Chaabi, les Américains s'en sont pris tout au long de l'été, aux bases et aux positions de ces dernières par Israël interposé. Or, la contre-attaque des Hachd, le 28 septembre, à Abou Kamal-Qaem laquelle a fait fuir les F-16 américains et israéliens a pris de court le camp pro-américain. Les manifestations somme toute parfaitement légales qui ont éclaté depuis mardi en Irak, mais semblent être largement "manipulées" constituent un troisième acte dans la rude bataille qu'ont engagée les États-Unis pour rester en Irak, et ce, malgré les ressentiments croissants de la population.
Le Parlement irakien, que certaines fractions viennent de boycotter en signe, disent-ils de "solidarité" envers les manifestants, travaille ardemment à une révision voire une annulation du pacte militaire USA/Irak signé en 2010. Mais comment les Irakiens pourraient-ils pousser les USA vers la porte ? En se faisant restituer une pleine souveraineté dans le ciel et sur le sol.
En effet, juste avant que les troubles n’éclatent à Bagdad et dans les grandes villes irakiennes, certaines sources israéliennes s'étaient inquiétées des informations selon lesquelles l’État irakien aurait l’intention de fortifier une base aérienne non loin de Bagdad dans le strict objectif de contrer les « frappes aériennes et au drone hostiles ». Il s’agirait de base Shaykh Mazhar où l'État irakien entend installer les éléments d'une DCA "souveraine".
Depuis 2003, les USA imposent en effet un contrôle strict sur le ciel irakien, fait qui leur a permis d’appuyer largement les terroristes de Daech au plus fort de la guerre anti-Daech entre 2014 et 2106 et encore plus récemment, d’aveugler les systèmes de défense anti-aérienne irakienne (de conception US) au cours des frappes au drone israéliennes visant les sites militaires des forces irakiennes.
Les Américains feront tout pour que ceci n’arrive pas. Or, tôt ou tard, cela risque d’arriver si le PM Mahdi reste au pouvoir. Les inquiétudes américano-israéliennes vont d’ailleurs croissant depuis que la Russie dit vouloir livrer des S-400 à l’Irak. Des exercices conjoints aériens entre l’Iran et la Russie à Deir ez-Zor auxquels prennent part en ce moment les Hachd al-Chaabi ne sont pas non plus pour rassurer Washington ou Tel-Aviv.
Au sol, les Hachd al-Chaabi continuent à mener leurs opérations anti-terroriste, réduisant le champ d'action des troupes US qui opèrent par réseaux daechistes interposés. Ce week-end, les forces irakiennes ont poursuivi leur opération afin de nettoyer le nord-est de la province orientale de Diyala de la présence des cellules dormantes de Daech.
Lors d’une fouille lancée sur l'axe Abou Sayda situé dans la région de Muqdadiyah, les Hachd al-Chaabi et les forces de sécurité irakiennes qui opèrent ensemble ont localisé pas moins de trois cellules dormantes de Daech dans les villages d’al-Mukhaysa et d’al-Shakayek. Ces cellules dormantes de Daech détenaient une importante quantité d'armes et de munitions, de produits explosifs et d'engins explosifs improvisés. La région stratégique de Muqdadiyah est située sur la route menant au poste-frontière al-Munzariya-Karbala ce qui a multiplié son importance, un axe particulièrement sensible ces jours-ci puisque des milliers de pèlerins chiites s’apprêtent à gagner la ville sainte de Karbala à l'occasion de l'Arbaïn (deuil du 40e jour du martyr de l'imam Hossein)
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Située dans la périphérie sud du lac Hamrin, la ville de Muqdadiyah mène depuis le nord-est à Khanaqin (un autre centre religieux) alors qu’elle est reliée depuis l’axe du sud-ouest à Bakouba, chef-lieu de la province de Diyala.
Sur cet axe ce sont des forces tribales des Hachd al-Chaabi qui opèrent essentiellement contre Daech. Selon les dernières informations, les forces irakiennes poursuivent leurs opérations dans d'autres régions de la province de Diyala, notamment celles de Jalula, de Khanaqin et du lac Hamrin, afin de détecter et de localiser les cellules dormantes de Daech.
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Ces dernières semaines, les opérations des forces armées irakiennes se sont multipliées dans la province de Diyala et ailleurs en Irak pour enrayer une résurgence de Daech. Les opérations préventives des forces irakiennes ont déjoué de nombreux scénarios préétablis des daechistes et de leurs commanditaires qui se sont cachés dans de petites cellules dormantes souterraines. " Vu le succès avec lequel opèrent les forces irakiennes sous le commandement du Premier ministre, il est parfaitement normal que les États-Unis cherchent à y porter atteinte. Un Irak dont le ciel échapperait au contrôle américain et dont le sol ne serait plus sûr pour les troupes US, et bien les Américains n'en voudraient pas. Reste à savoir s'ils sauront, au stade où en sont les choses, changer quoi que ce soit à cette dynamique de retour à la pleine souveraineté qui s'est déclenchée en Irak », indique l'expert en la matière Cheikholeslam.
