Au moment où la Chine fait parade militaire pour exposer ses nouvelles armes nucléaires et ses missiles, la presse iranienne annonce ce mardi la tenue au mois de décembre des exercices militaires conjoints Iran-Chine-Russie dans les eaux de l’océan Indien et de la mer d’Oman. Cela intervient dans un contexte d'extrême tension marqué par les accusations gratuites des États-Unis et de l'Arabie saoudite contre l'Iran qu'ils accusent d'être à l'origine des spectaculaires frappes de drones d'Ansarallah contre Aramco. Pour certains observateurs politiques, la tournure que prennent les événements en mer Rouge n'est pas étrangère à ce rapprochement bien significatif entre la Chine et l'Iran.
La place Tian'anmen de Pékin était, ce mardi 1er octobre, la scène de « la plus grande parade militaire jamais organisée » pour célébrer le 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.
Plus de 100.000 militaires et civils étaient réunis dans le centre de Pékin. Plus de 15.000 militaires chinois et 160 avions et hélicoptères ainsi que 580 systèmes d’armements ont été exposés au grand jour. 40 % de ces équipements n’avaient jamais été vus publiquement.
La parade est destinée à exposer les réalisations de la Chine dans les domaines de la défense nationale et des forces armées au cours des 70 dernières années et faire l'écho des résultats de la récente réforme des forces armées du peuple.
Le ministre chinois de la Défense a déclaré lundi que l’armée chinoise dévoilerait pour la première fois certaines de ses nouvelles armes nucléaires et ses missiles.
Des exercices navals conjoints sont également prévus dans un proche avenir, en coopération avec l’Iran et la Russie, dans les eaux internationales de l’océan Indien et de la mer d’Oman.
Ce samedi, le général de brigade Ghadir Nezami, responsable des affaires internationales et diplomatiques de l'état-major des forces armées iraniennes, a annoncé que des exercices maritimes conjoints auraient lieu entre l'Iran, la Russie et la Chine. La nouvelle avait déjà été annoncée par le général de division Mohammad Baqeri, chef d’état-major des forces armées iraniennes, lors d’une interview exclusive avec la télévision chinoise Phoenix, lors de sa récente visite en Chine.
Tout en réitérant le renforcement et l’essor des coopérations militaires irano-chinoises, le chef d’état-major des forces armées iraniennes a indiqué: « Nous avons demandé, pour la première fois, à la Chine de participer à un exercice militaire conjoint avec l’Iran et la Russie, au mois de décembre dans le nord de l’océan Indien et le sud de la mer d’Oman. L’armée chinoise a accepté et expédiera ses navires, conformément au calendrier prévu. »
« Avec la formation d’un comité commun de défense, l’Iran et la Chine franchiront des pas considérables dans le domaine du développement des recherches et de la fabrication de matériels militaires et défensifs. Nous avons aussi un comité militaire commun pour la coordination des activités militaires à savoir les entraînements, les formations et les exercices », a-t-il ajouté.
La coopération militaire sino-iranienne intervient à un moment où l’Iran est en train de jouer son rôle majeur dans la région.
« L’Iran ne cherche jamais la guerre ni le conflit dans la région puisqu’il est, lui-même, plus que tout autre pays, à la quête de la paix. Durant les 300 dernières années, l’Iran n’a jamais déclenché aucune guerre contre aucune partie », a fait savoir le général Baqeri, rappelant, pour autant : « Nous ne cherchons pas, certes, la guerre, mais nous résistons devant toute tentative ou démarche qui viserait à mettre en danger la sécurité de la région. Nos intérêts dans le golfe Persique et le détroit d’Hormuz dépendent de la sécurité de la région. Nous sommes, donc, le plus important et le plus puissant pays à être en charge de sa sécurité. »
« Les ennemis n’ont pas le courage de commencer une guerre, car ils savent bien que les dommages seraient beaucoup plus considérables que les avantages. Ce seront eux qui en subiront le plus », a ajouté le chef d’état-major des forces armées iraniennes.
Cette démonstration de force conjointe a lieu dans un contexte d'extrême tension marqué par les accusations gratuites des États-Unis et de l'Arabie saoudite contre l'Iran qu'ils accusent d'être à l'origine des spectaculaires frappes de drones d'Ansarallah contre Aramco. Pour certains observateurs politiques, la tournure que prennent les événements en mer Rouge n'est pas étrangère à ce rapprochement bien significatif entre la Chine et l'Iran.
Le quotidien China Morning Post citant des experts militaires, a écrit dans un rapport publié samedi 28 septembre, que la participation de Pékin à ces exercices montrait le « soutien de la Chine à l’Iran ».
Ni Lexiong, spécialiste militaire et professeur à l'Université de Droit et des Sciences politiques de l'Université de Shanghai, a déclaré que cet exercice envoyait le message que la Chine se rangerait du côté de l'Iran si « des scénarios délicats » venaient à ébranler la région.
Source des photos: Xinhua