Interviewé samedi 21 septembre par le correspondant de l’IRIB à New York, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré que les Américains ne pouvaient pas poursuivre le terrorisme économique et s’asseoir en même temps à la table des négociations.
Selon M. Zarif, les conditions pour un retour à la table des négociations sont claires. « La table des négociations est réservée aux États membres de l'accord sur le nucléaire iranien ou à ceux qui remplissent leurs obligations envers ce traité », a-t-il assuré.
« Les États-Unis doivent mettre fin à leur guerre économique contre la République islamique d’Iran et devenir ensuite un membre officiel de l'accord - 5+1 - ou un invité - 4+1. »
Dans une autre partie de ses propos, le haut diplomate iranien s’est penché sur le retrait de Washington de l’accord nucléaire de Vienne pour dire: « On est témoin du fait que le retrait des États-Unis de l’accord de 2015 est devenu une source de tension dans la région et presque tout le monde le regrette. »
Zarif n’a pas rejeté l’idée que le G4+1 redevienne le G5+1 mais a estimé que sa probabilité était très faible.
Le chef de la diplomatie iranienne a également réagi aux nouvelles sanctions contre la Banque centrale iranienne pour dire: « Les sanctions contre la Banque centrale iranienne montre que Washington se trouve dans le désarroi. »
Il a précisé que la Banque centrale avait déjà fait l’objet des sanctions: « Ils ont imposé des sanctions à une entité qui a déjà été sanctionnée sous un prétexte différent. Ces nouvelles sanctions visent à bloquer les transactions internationales de l’Iran et son accès à la nourriture et aux médicaments. Cette mesure est inacceptable et dangereuse. »
Plus loin dans ses propos, Zarif a précisé que les Américains ne respectaient pas les lois internationales: « Ils interprètent les lois internationales selon leurs intérêts. »
Le chef de la diplomatie iranienne s’est ensuite adressé aux Émirats arabes unis qui se sont joints à la coalition maritime US dans le golfe Persique pour dire: « Il ne faut pas faire confiance au soutien étranger et rien n'est plus important que l’entente entre des pays voisins. »
Il a ridiculisé les récentes sanctions américaines contre la Banque centrale et d’autres institutions financières iraniennes, soulignant que l’administration américaine est devenue accro à la politique des sanctions.
« L'administration américaine montre une addiction au régime de sanctions. Si elle ne trouve rien à sanctionner, elle sanctionne les mêmes institutions en leur attribuant des noms différents », a-t-il ironisé.
Par ailleurs, dans un tweet posté samedi, il a évoqué les allégations infondées de Riyad qui accuse Téhéran d’implication dans les attaques de drones contre ses sites pétroliers. « Le gouvernement saoudien a accusé l’Iran d’être derrière les frappes contre ses installations pétrolières. Il est intéressant de noter qu’aujourd’hui, il a attaqué les Houthis au Yémen et violé le cessez-le-feu instauré par l’ONU », a-t-il ajouté.
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« Il est bien évident que même les Saoudiens eux-mêmes ne croient pas au rôle de l'Iran dans ces événements », a-t-il réitéré.
Alors que Washington et Riyad pointent Téhéran en l’accusant d’être derrière les attaques contre des installations du géant saoudien Aramco, le mouvement d’Ansarallah en a revendiqué la responsabilité.
En riposte à la poursuite des frappes des chasseurs bombardiers saoudiens contre le Yémen et du blocus du pays, les combattants yéménites ont lancé des attaques de drones le 14 septembre contre deux principales raffineries d'Aramco à Buqayq et à Khurais, situées à l’est du royaume.