« La capacité des drones yéménites a désorienté Riyad », a écrit ce dimanche 15 septembre The New York Times sur la réponse récente d’Ansarallah et de l'armée yéménite aux attaques saoudiennes.
« Ces attaques ont non seulement révélé la vulnérabilité de l'Arabie saoudite dans la guerre contre les Houthis, mais prouvé que de telles attaques pouvaient avoir lieu à faible coût », a ajouté The New York Times, faisant référence aux frappes de drones de samedi sur les installations pétrolières saoudiennes dans les deux districts d’Abqaiq et de Khurais.
La fabrication de tels drones qui ont été utilisés dans ces opérations, ne coûte que 15 000 dollars, a expliqué M. Zeidenberg, chercheuse principale à l'Institut néerlandais pour la paix, à Pax Christi.
« Alors que les Houthis manquent de ressources financières importantes, leurs drones ont porté des coups durs à l'Arabie saoudite qui est le troisième pays du monde en termes de dépense militaire, avec 67.6 milliards de dollars », a indiqué le quotidien américain.
« Cela représente un défi majeur pour les Saoudiens qui sont incapables d'y faire face malgré leur capacité financière, militaire ou en matière de renseignement », a déclaré Farea Al-Muslimi, un cofondateur du centre d’études stratégiques de Sanaa.
En 2015, Riyad espérait écarter Ansarallah à l’aide des États-Unis mais cette guerre est devenue une impasse et l'armée yéménite et Ansarallah ont opté au fur et à mesure pour des ripostes encore plus sophistiquées utilisant notamment des drones. Les Yéménites ont utilisé des drones pour la première fois l’année dernière. Depuis, ils ont multiplié leur recours aux drones », a poursuivi The New York Times.
« Ces installations de traitement du pétrole de la société Saudi Aramco raffinent les pétroles de plusieurs champs pétroliers », a déclaré Helima Kraft, analyste chez Investment Banking Analyst. « Une attaque contre Abqaiq a toujours été au centre de nos préoccupations », a-t-elle déploré.
Amy Myers Jaffe, analyste en énergie au Moyen-Orient du Conseil des relations étrangères des États-Unis, est d’avis que les Yéménites sont pleinement conscients de l'importance de ces installations. « Ils ont visé un objectif causant d’importants dommages », a-t-il souligné.
L'attaque de drone d'Ansarallah qui a réduit de moitié la capacité de production de l'Arabie saoudite, est d'une importance sans précédent. Et pour cause: le site d'Abqaiq, situé à 60 kilomètres au sud-ouest de Dahran, principal siège du géant pétrolier, abrite la plus grande usine de traitement du pétrole d'Aramco.
Selon Zeidenberg, le faible coût des drones, la difficulté de les identifier et de les intercepter, ainsi que leur grande capacité à infliger des dégâts considérables, ont contribué à la suprématie des Yéménites sur les Saoudiens.
« Les Yéménites pourraient également partager plus tard leurs expériences en matière de drones avec d'autres groupes de la Résistance en Irak, en Syrie et au Liban », a ajouté The New York Times.